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Tunisie - L'instance Ben Achour à la recherche du contrepouvoir

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On savait tous que le gouvernement de Béji de Caïd Essebsi est provisoire et qu’il bénéficie, tout de même, d’une légitimité fonctionnelle dans le sens où l’existence d’un cabinet est indispensable pour la gestion des affaires courantes du pays et pour mener le pays jusqu’à l’étape des prochaines élections de l’Assemblé constituante.
Mais on ne savait pas que ce gouvernement était « mineur » et qu’il avait besoin d’être sous tutelle et d’être surveillé et évalué périodiquement. C’est pourtant l’appel lancé par les intervenants à la dernière réunion de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique et qui tiennent à l'organisation d'une rencontre hebdomadaire avec le gouvernement pour évaluer ses activités et identifier les orientations générales adoptées durant la phase de transition !
Et puis quoi encore ? Cette Haute instance n’a, pourtant, aucune légitimité. Qui a, en effet, désigné ses membres et sur la base de quels critères et pour quelles prérogatives ?
Ayant pour mission, au départ, de préparer un projet de réforme politique, cette instance est devenue « Haute » et s’est vu rallonger l’intitulé brassant, ainsi, large au point de se muer en véritable parlement alors que personne de ses membres n’a été élu.
Cette instance s’est mise à dresser et imposer les décrets-lois et à vouloir dicter ses volontés au gouvernement transitoire, aux partis politiques et au… peuple tunisien. C’est dire qu’un groupe de personnes se met à parler et à décider au nom de tout un pays et tout un peuple alors que plus le temps passe, plus on se rend compte que chaque membre de cette instance agit, généralement, selon un agenda et des intérêts partisans.
D’où les critiques, de plus en plus acerbes et frontales, adressées à cette structure, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur même sans oublier les nombreux retraits de représentants de certains partis dont notamment ceux d’Ennahdha et du Congrès pour la République (CPR) et autres personnalités indépendantes, sans oublier les reproches faits par le PDP, le FDTL El Majd et l’Ordre des avocats. Certains n’ont pas hésité à dire que l’instance est sur le point d’être vidée de tout son sens et qu’elle n’a presque plus de crédibilité si la cohésion n’est pas retrouvée de sitôt.
Iyadh Ben Achour, son président, a beau multiplier les tentatives de réconciliation et les concessions pour y faire rétablir le consensus. C’est ainsi qu’elle a présenté une version remaniée du projet de décret-loi relatif à l'organisation des partis politiques dont le texte original a suscité une polémique entre les partisans et les hostiles à ce projet de décret-loi.
Les articles 7, 17 et 18 ont subi des modifications substantielles afin de faire amadouer, notamment, les partis d’Ennahdha, du PDP et du CPR. Pourtant, il y a à peine quelques jours, Iyadh Ben Achour affirmait, avec grande suffisance, que les travaux de l’Instance ne seront pas altérées malgré le retrait des représentants des partis suscités.
Il ne faut pas oublier que l’Instance s’est perdue dans les méandres des questions d’inéligibilité et des listes des « mounachidine », considérés comme des « criminels » qui doivent perdre leurs droits civiques. Pourtant, tout le monde sait que pour une partie de ces « mounachidine », ils n’ont rien demandé et ont vu leurs noms figurer sur ces listes alors qu’ils n’ont même été consultés ni même prévenus.
Pour revenir à ce qui se passe au sein de l’Instance de Ben Achour, les querelles intestines confirment l’existence d’intérêts étroits et de calculs précoces en prévision des prochaines échéances électorales.
C’est ainsi qu’Ennahdha, conscient de son poids et se croyant déjà plus « costaud » que les autres, n’a pas hésité à imposer ses points de vue et ses lignes de conduite sous prétexte de non respect des règles et des principes du consensus.
Le CPR de Moncef Marzouki s’est illustré par son suivisme inconditionnel ou presque du parti de Rached Ghannouchi lui emboîtant le pas dans chaque action ou prise de position. Sans oublier les attaques et les accusations, à la limite de la diffamation, lancées contre le PDP d’Ahmed Nejib Chebbi.
Cette ambiance de suspicions, d’accusations, de disputes et de menaces constitue, pour certains, un signe de bonne santé et une preuve de l’existence de différences enrichissantes, mais elle représente, pour d’autres, une source d’inquiétude et de peur dans le sens où tous les dérapages sont à craindre d’ici les campagnes électorales. Et dire qu’il s’agira de sièges dans une assemblée provisoire !
Il est vrai que nous nous trouvons dans une situation postrévolutionnaire exceptionnelle et dans des circonstances auxquelles nous ne sommes pas habitués et que les Tunisiens sont en train de faire l’apprentissage de la démocratie.
C’est à se demander si les politiciens ne sont pas en train d’agir comme tous les autres Tunisiens qui veulent tout à la perfection et immédiatement : du travail pour tous, des titularisations pour tous, des promotions pour tous, des augmentations salariales pour tous, des primes pour tous.
Les politiciens et les militants semblent vouloir, eux aussi, une démocratie parfaite, une liberté parfaite, une constitution parfaite, des lois parfaites, une justice parfaite et des élections parfaites et… immédiatement !
Or, ces politiciens semblent vouloir, tous, avoir une part du gâteau… immédiatement ! Oubliant les règles élémentaires de la démocratie à savoir qu’il y a des gagnants et des perdants et que la minorité doit se plier à la victoire de la majorité et que cette dernière doit comprendre qu’il faut respecter les aspirations de ceux qui n’ont pas voté pour elle.
Pour y parvenir, ce sont les mentalités qu’il faudra changer. Mais cela est-il possible « immédiatement » ? La Tunisie et les Tunisiens ont-ils opté, immédiatement, pour la voie difficile ? Autant de questions et de points d’interrogations à méditer et auxquelles les politiciens et les décideurs sont appelés à répondre afin de poursuivre sur la bonne voie.
Mais on ne savait pas que ce gouvernement était « mineur » et qu’il avait besoin d’être sous tutelle et d’être surveillé et évalué périodiquement. C’est pourtant l’appel lancé par les intervenants à la dernière réunion de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique et qui tiennent à l'organisation d'une rencontre hebdomadaire avec le gouvernement pour évaluer ses activités et identifier les orientations générales adoptées durant la phase de transition !
Et puis quoi encore ? Cette Haute instance n’a, pourtant, aucune légitimité. Qui a, en effet, désigné ses membres et sur la base de quels critères et pour quelles prérogatives ?
Ayant pour mission, au départ, de préparer un projet de réforme politique, cette instance est devenue « Haute » et s’est vu rallonger l’intitulé brassant, ainsi, large au point de se muer en véritable parlement alors que personne de ses membres n’a été élu.
Cette instance s’est mise à dresser et imposer les décrets-lois et à vouloir dicter ses volontés au gouvernement transitoire, aux partis politiques et au… peuple tunisien. C’est dire qu’un groupe de personnes se met à parler et à décider au nom de tout un pays et tout un peuple alors que plus le temps passe, plus on se rend compte que chaque membre de cette instance agit, généralement, selon un agenda et des intérêts partisans.
D’où les critiques, de plus en plus acerbes et frontales, adressées à cette structure, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur même sans oublier les nombreux retraits de représentants de certains partis dont notamment ceux d’Ennahdha et du Congrès pour la République (CPR) et autres personnalités indépendantes, sans oublier les reproches faits par le PDP, le FDTL El Majd et l’Ordre des avocats. Certains n’ont pas hésité à dire que l’instance est sur le point d’être vidée de tout son sens et qu’elle n’a presque plus de crédibilité si la cohésion n’est pas retrouvée de sitôt.
Iyadh Ben Achour, son président, a beau multiplier les tentatives de réconciliation et les concessions pour y faire rétablir le consensus. C’est ainsi qu’elle a présenté une version remaniée du projet de décret-loi relatif à l'organisation des partis politiques dont le texte original a suscité une polémique entre les partisans et les hostiles à ce projet de décret-loi.
Les articles 7, 17 et 18 ont subi des modifications substantielles afin de faire amadouer, notamment, les partis d’Ennahdha, du PDP et du CPR. Pourtant, il y a à peine quelques jours, Iyadh Ben Achour affirmait, avec grande suffisance, que les travaux de l’Instance ne seront pas altérées malgré le retrait des représentants des partis suscités.
Il ne faut pas oublier que l’Instance s’est perdue dans les méandres des questions d’inéligibilité et des listes des « mounachidine », considérés comme des « criminels » qui doivent perdre leurs droits civiques. Pourtant, tout le monde sait que pour une partie de ces « mounachidine », ils n’ont rien demandé et ont vu leurs noms figurer sur ces listes alors qu’ils n’ont même été consultés ni même prévenus.
Pour revenir à ce qui se passe au sein de l’Instance de Ben Achour, les querelles intestines confirment l’existence d’intérêts étroits et de calculs précoces en prévision des prochaines échéances électorales.
C’est ainsi qu’Ennahdha, conscient de son poids et se croyant déjà plus « costaud » que les autres, n’a pas hésité à imposer ses points de vue et ses lignes de conduite sous prétexte de non respect des règles et des principes du consensus.
Le CPR de Moncef Marzouki s’est illustré par son suivisme inconditionnel ou presque du parti de Rached Ghannouchi lui emboîtant le pas dans chaque action ou prise de position. Sans oublier les attaques et les accusations, à la limite de la diffamation, lancées contre le PDP d’Ahmed Nejib Chebbi.
Cette ambiance de suspicions, d’accusations, de disputes et de menaces constitue, pour certains, un signe de bonne santé et une preuve de l’existence de différences enrichissantes, mais elle représente, pour d’autres, une source d’inquiétude et de peur dans le sens où tous les dérapages sont à craindre d’ici les campagnes électorales. Et dire qu’il s’agira de sièges dans une assemblée provisoire !
Il est vrai que nous nous trouvons dans une situation postrévolutionnaire exceptionnelle et dans des circonstances auxquelles nous ne sommes pas habitués et que les Tunisiens sont en train de faire l’apprentissage de la démocratie.
C’est à se demander si les politiciens ne sont pas en train d’agir comme tous les autres Tunisiens qui veulent tout à la perfection et immédiatement : du travail pour tous, des titularisations pour tous, des promotions pour tous, des augmentations salariales pour tous, des primes pour tous.
Les politiciens et les militants semblent vouloir, eux aussi, une démocratie parfaite, une liberté parfaite, une constitution parfaite, des lois parfaites, une justice parfaite et des élections parfaites et… immédiatement !
Or, ces politiciens semblent vouloir, tous, avoir une part du gâteau… immédiatement ! Oubliant les règles élémentaires de la démocratie à savoir qu’il y a des gagnants et des perdants et que la minorité doit se plier à la victoire de la majorité et que cette dernière doit comprendre qu’il faut respecter les aspirations de ceux qui n’ont pas voté pour elle.
Pour y parvenir, ce sont les mentalités qu’il faudra changer. Mais cela est-il possible « immédiatement » ? La Tunisie et les Tunisiens ont-ils opté, immédiatement, pour la voie difficile ? Autant de questions et de points d’interrogations à méditer et auxquelles les politiciens et les décideurs sont appelés à répondre afin de poursuivre sur la bonne voie.
Commentaires
Pépites

On veut faire disparaitre Kamel Letaïef
05/05/2025
10

Mourad Zeghidi, fino alla fine*
05/05/2025
4