
Le ministère fédéral des Affaires étrangères allemand a exprimé, jeudi 24 avril 2025, sa vive inquiétude concernant les lourdes condamnations prononcées en Tunisie dans le cadre de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État, rendues le 19 avril.
Dans une déclaration officielle, une porte-parole du ministère a critiqué la conduite du procès, estimant qu’elle ne respectait ni les standards d’un procès équitable, ni le principe d’indépendance judiciaire. Selon Berlin, le droit des accusés à une procédure juste a été bafoué.
« Nous avons pris connaissance avec inquiétude des verdicts et des lourdes peines de prison. À notre avis, la manière dont le procès a été conduit ne respecte pas le droit des accusés à un procès équitable et indépendant », a déclaré la porte-parole du ministère.
Autre point vivement critiqué : l’exclusion des observateurs internationaux lors de la dernière journée du procès. L’Allemagne déplore notamment que des représentants de son ambassade à Tunis n’aient pas été autorisés à assister aux audiences, une atteinte directe à la transparence du processus judiciaire.
« La publicité des débats, y compris la possibilité d’une observation indépendante du procès dans le respect de la souveraineté tunisienne, est une caractéristique essentielle des procédures fondées sur l’État de droit », souligne le ministère allemand.
La déclaration rappelle également que des ressortissants européens figurent parmi les condamnés, sans préciser de nationalité. Cette dimension pourrait expliquer l’attention croissante portée par certaines chancelleries occidentales à cette affaire, au-delà de son impact politique interne.
Berlin a, enfin, tenu à rappeler que le partenariat privilégié entre la Tunisie et l’Union européenne repose sur des valeurs communes : l’État de droit, les libertés fondamentales, la démocratie et un développement inclusif. Une manière implicite de mettre en garde Tunis contre un éloignement progressif de ces principes.
La veille, la France a aussi réagi aux verdicts, déplorant l'absence des conditions d’un procès équitable.
Cette réaction allemande s’ajoute à plusieurs signaux de préoccupation émis ces derniers mois par des organisations de défense des droits humains et certains États partenaires, à propos du climat politique et judiciaire en Tunisie, marqué par une répression croissante de l’opposition et de la société civile.
I.L
== regroupe les pays européens == N'EST CE PAS .

