
Mercredi dernier, le président de la République préside une réunion à laquelle ont assisté trois ministres et les plus hauts cadres sécuritaires. À l’ordre du jour, les cybercrimes et les dérives observées sur les plateformes des réseaux sociaux, notamment avec les intox et les injures qui y circulent. Juste après cette réunion, les ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Technologies ont publié un communiqué conjoint annonçant des poursuites judiciaires contre ceux qui diffusent des rumeurs et propagent un discours haineux ou menaçant.
48 heures après la réunion présidentielle et le communiqué conjoint, une journaliste de renom relaie (sans preuve) l’histoire de l’évasion d’un ancien haut dignitaire du régime. 24 heures après, des pages qui se disent proches des autorités, et qui comptent des dizaines de milliers d’abonnés, relancent l’histoire à leur tour.
Info ou intox ? Non seulement, on n’en sait rien, mais on ne peut pas même parler de la chose dans les médias, puisque la juste évocation du sujet exposerait à dix ans de prison, sur la base du décret 54 liberticide. C’est d’ailleurs pourquoi aucun média n’en a parlé, ni pour démentir, ni pour confirmer.
Au-delà de la rumeur, dont on s’en moque, il y a lieu de s’interroger sur ce qu’a fait le ministre de l’Intérieur par rapport à ce sujet, qui le touche en premier, lui qui a déclaré la guerre contre les fausses nouvelles circulant sur les réseaux sociaux. Réponse : rien. Il s’est tu préférant jouer à l’autruche et laisser la rumeur courir.
C’est pourtant ce même ministre qui était présent deux jours plus tôt à la réunion avec le Président et c’est ce même ministre qui a signé un communiqué conjoint annonçant la lutte contre la rumeur.
Samedi 26 août, sur le mode du dicton tunisien « je suis avec vous, ne m’oubliez pas », le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué incendiaire et menaçant contre ceux qui publient sur sa page officielle des commentaires comportant des insultes, de la diffamation ou de fausses nouvelles.
C’est pourtant ce même ministère qui ne dit rien aux citoyens ou le fait en usant de langue de bois quand le ministre part à Alger, à Saint-Pétersbourg ou Johannesburg.
Les ministres, ainsi que leur président, agissent comme si la Tunisie était leur ferme propre et qu’ils n’ont pas de comptes à rendre aux citoyens.
C’est notre droit, notre droit absolu, de savoir ce que font les ministres et ce qu’ils mijotent. Ailleurs, dans les pays qui se respectent, les citoyens connaissent l’agenda, à l’heure près, du ministre et du Président. Ils savent exactement ce que dépense chaque ministre, dès lors qu’il s’agit d’argent public. Les journalistes de ces pays qui se respectent observent à la loupe les factures officielles, jusqu’à s’interroger pourquoi tel ministre a acheté un bouquet de fleurs. Les entretiens bilatéraux des chefs d’État sont enregistrés et tout un chacun peut écouter ce qu’a dit son président à son homologue étranger.
Dans ces pays, les gouvernants disent ce qu’ils font et font (en général) ce qu’ils disent.
En Tunisie, on est à des années-lumière de cela et le régime prétend, avec tout le culot, qu’il entend faire la guerre à la rumeur.
Le meilleur moyen de lutter contre la rumeur, ce n’est pas de pondre un décret liberticide et de promettre dix ans de prison à ses auteurs. Ce n’est pas la censure non plus. Le meilleur moyen de lutter contre les rumeurs est de donner l’information juste et exacte. D’assurer une bonne communication avec le public, digne d’un pays qui respecte ses citoyens et leur droit absolu à l’information.
En se murant dans le silence, le ministre de l’Intérieur laisse libre cours à la rumeur. Mercredi, avec son président, il a été décidé publiquement de lutter contre les rumeurs. Vendredi, quand l’occasion lui est venue sur un plateau d’exécuter ce qui a été décidé durant la réunion présidentielle et ce qui a été promis dans un communiqué conjoint, le ministre s’est renié en faisant l’exact contraire de ce qu’il devrait faire.
Combattre la rumeur n’est pas uniquement combattre les pages et les auteurs qui salissent l’image du régime, c’est aussi combattre les pages qui sont proches du régime quand elles se mettent à injurier l’opposition et les voix indépendantes (ONG, avocats, journalistes, etc.)
Non seulement, nos gouvernants ne disent pas ce qu’ils font, mais ils ne font même pas ce qu’ils disent.
Avant de menacer les diffuseurs de rumeurs d’années de prison, que le régime assure ses obligations envers les citoyens en leur donnant la bonne information !



MERDRE A TOUTE LA KLIKE UBUESK ROYALE ET SA SINISTRE PHYNANCE PARJURANTE !
Liberté dignité et solidarité aux prisonniers politiques comme d'opinions sans exceptions !
Mais si le gouvernement pense pouvoir contrôler internet c'est qu'il n'a rien compris. '?a finira par un échec cuisant tout en dégradant l'image du pays
Voilà comment il va nous débarrasser de tous les comploteurs du pays sauf ceux qui servent la cause, bien entendu.
La rumeur a de beaux jours devant elle, elle dit que les représentants de l'état sont dignes de confiance. Une autre version dit qu'ils seraient dignes de respect. Ce n'est qu'une rumeur...
Tant que cette mentalité persistera, c'est mort pour l'avenir de la Tunisie, la bonne nouvelle concerne les jeunes qui sont moins dupe que leur aîné, vivement qu'elle accèdent aux responsabilités.
En toute logique, on s'attendrait à l'arrestation de Najib Dziri, Riadh Jrad et autres humanoïdes du même gabarit pour diffusion de rumeurs visant à induire la population en erreur. 0
Saied fait partie de la famille des avocaillons véreux, un peu charognards sur les bords, qui passent leurs journées à courir derrière des ambulances pour trouver leurs prochains clients. Des énergumènes sans principes ni morale.