Petite polémique dans le monde universitaire après l’annonce d’une conférence organisée par l’Institut Supérieur de l'Histoire de la Tunisie Contemporaine (ISHTC) le 6 juin courant.
L’institut invite le président du parlement Brahim Bouderbala pour raconter comment il a vécu les procès de la fin de l’ère Bourguiba entre 1978 et 1987. Le doyen avait, à l’époque, 26 ans et suivait un cursus de droit. « Comment un diplômé de droit parle de l’Histoire ?», s’est interrogée l’universitaire Saloua Charfi.
Une parmi d’autres, puisqu’on a du mal, dans le milieu, à justifier que l’ISHTC invite un avocat politicien pour parler d’Histoire.
N’appréciant pas l’intervention de Mme Charfi, l’animateur de la rencontre, le maître de conférences Khaled Abid, a justifié que « l’institut a ses traditions dans les témoignages oraux et ce depuis trente ans ». D’après lui, Me Bouderbala aurait fait partie des comités de défense des accusés 1978, 1981 et 1984. La conférence est un témoignage historique présenté par un témoin ou acteur et il assurerait volontiers, lui ou ses collègues, la conférence si celle-ci était une conférence historique et scientifique.
Justifications bien légères tant la conférence sent l’opportunisme politique, d’autant plus que, d’après plusieurs témoins, Brahim Bouderbala ne figurait pas parmi les avocats qui brillaient par leurs interventions et leur militantisme à cette époque. En plus, les comités de défense lors de ces procès comptaient des dizaines d’avocats.
R.B.H
