L’ancien député et dirigeant d’Attayar, Hichem Ajbouni, est revenu sur le récent communiqué de la présidence de la République, publié hier soir, affirmant que ceux propageant le discours de la crise devaient proposer des solutions.

Dans une publication Facebook du 3 avril 2025, Hichem Ajbouni a interpellé le président de la République, l’appelant à nommer ceux qu’il a qualifiés de « misérables » et à qui il a demandé de trouver des solutions. Reprenant les discours précédents du chef de l’État sur un ton sarcastique, il a estimé que ces derniers ne valaient rien et que se pencher sur leur cas était une perte de temps.

Il a ainsi exhorté Kaïs Saïed à ne plus s’attarder sur ce sujet, à économiser son énergie et les deniers publics. Selon lui, les rencontres entre le président de la République et la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zanzri, devraient porter sur l’édification et la construction, et non sur la diabolisation de l’opposition. Rappelant que le budget de la présidence s’élevait à plus de 200 millions de dinars et que le salaire du président atteignait 17.000 dinars, il a affirmé que c’était à Kaïs Saïed de trouver des solutions.

« De qui parlez-vous exactement ?

Qui sont ceux qui propagent le discours de crise et qui cherchent à provoquer l’incertitude et le chaos ?

Qui sont les misérables propageant le discours du désespoir et à qui vous avez demandé de proposer des solutions ?

Qui sont leurs agents, censés être écartés des centres de prise de décision ?

Quels sont les chiffres erronés fabriqués à l’étranger et diffusés à l’intérieur du pays ?

Qui sont ceux que le peuple a rejetés et qui se sont jetés dans les bras de ceux qui paient le plus ?

Qu’avez-vous accompli durant votre joyeuse ère, à l’exception du décret 54 que vous demandez de maintenir à grande vitesse ?

Qui sont ceux qui se sont démasqués eux-mêmes et dont le voile de la pudeur est tombé ? », a-t-il écrit.

Hichem Ajbouni a affirmé que tout citoyen était conscient de la réalité et de la crise dans laquelle se trouvait la Tunisie. Selon lui, le Tunisien lambda ressent la dégradation de son pouvoir d’achat et de la qualité des services publics. Il a accusé Kaïs Saïed de tenir les autres responsables de ces échecs malgré ses prérogatives démesurées.

« Jusqu’à quand cet état de déni alors que le pays sombre et que la situation empire chaque jour ?

Jusqu’à quand ce discours tendu qui bloque l’investissement, coupe l’espoir, pousse les jeunes à émigrer et sape la confiance des acteurs économiques et sociaux dans l’avenir ?

Vous avez imposé une réalité à la suite du coup d’État et rédigé une Constitution sur mesure… Une partie du peuple vous a élu… Assumez vos responsabilités et laissez de côté les insultes, la diabolisation des opposants et l’exploitation de votre pouvoir pour les atteindre et les priver de leur liberté… Essayez de jouer votre rôle de président du pays et de symbole de son unité, plutôt que d’être celui de sa division, comme vous le faites depuis le coup d’État », a-t-il ajouté.

Enfin, Hichem Ajbouni a appelé à la libération des détenus politiques et des prisonniers d’opinion, au respect de l’indépendance de la justice et à la création d’une Cour constitutionnelle

S.G