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lundi 17 mars 2025
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Chroniques
Le pouvoir chiale plus que le peuple
Par Ikhlas Latif
15/02/2025 | 16:00
2 min
Le pouvoir chiale plus que le peuple

 

Il fut un temps où la dignité et le sens des responsabilités accompagnaient les fonctions publiques. Mais ça, c'était avant. Avant que les représentants du peuple ne fondent en larmes en direct, le nez morveux et les joues inondées, en geignant sur leur sort.

Du théâtre politique

Hosni Morai, élu du conseil local de Tunis, nous a offert une scène mémorable. Un festival lacrymal où l’on entendait presque les violons jouer en fond sonore. Tout y était : la voix tremblante, les pauses dramatiques, la complainte d’un homme traqué par des « complots », des « conspirateurs anonymes » et des « pages Facebook inféodées ». Un grand moment de théâtre politique, où la victimisation atteint son sommet.

Mais à ce stade, une question s’impose. Si lui, l’élu, s’effondre ainsi, que doit faire le citoyen lambda face aux catastrophes et au chaos provoqués par l’amateurisme de ceux qui gouvernent ? Doit-on s’arracher les cheveux ? Se rouler par terre de désespoir ? Se pendre peut-être, en réaction au spectacle offert ? Car pendant que Morai sanglote sur son sort, le pays, lui, tangue, et ses habitants ne reçoivent ni mouchoirs ni consolation.

Un président qui s’impatiente

Et puis, il ose nous dire que le président Kaïs Saïed ne peut plus patienter. Vraiment ? Celui qui concentre quasiment tous les pouvoirs depuis des années, qui a dissous, écarté, limogé et écrasé toute opposition, serait donc une pauvre victime au même titre que ses administrés ? Il faudrait pleurer avec lui, sans doute, en oubliant que c’est bien ce pouvoir qu’il défend qui a mené la Tunisie dans ce bourbier.

L’hypocrisie du régime atteint ici des sommets. Ce pouvoir qui s’est arrogé tous les leviers de décision, qui a promis la grandeur et livré la ruine, qui a détruit les contre-pouvoirs sous tous les prétextes possibles et s’est retrouvé seul à bord d’un navire à la dérive, ce pouvoir-là vient maintenant nous jouer la carte de la détresse ? Il faudrait pleurer sur le sort d’un président qui, seul maître à bord, s’indigne que le bateau prenne l’eau ? Qui veut-on berner ici ?

Les Tunisiens n’ont pas besoin de dirigeants geignards et pleurnichards. Ils ont besoin de dirigeants compétents, de décisions lucides, d’une vision claire. Mais au lieu de cela, on leur sert du spectacle, du pathos bon marché, de la comédie dramatique indigne d’une république.

Des citoyens qui encaissent, mais jusqu’à quand ?

Et pendant que Morai s’épanche sur les prétendus complots et menaces, le peuple, lui, encaisse la vraie violence. Une économie exsangue, une inflation galopante, des pénuries à répétition, une jeunesse qui ne rêve que d’exil… Où sont les larmes des gouvernants pour ces souffrances réelles ? Où est l’émotion face aux tragédies qui frappent quotidiennement les citoyens ? Il n’y en a pas. Parce que dans leur monde, les seules douleurs qui comptent sont celles du pouvoir et de comment y rester.

À croire que ces gens nous prennent pour des imbéciles. Et pire, qu’ils pensent que leur misérable numéro de pleurnicheurs suffira à nous distraire des vrais problèmes. Mais qu’ils se rassurent, beaucoup de gens commencent à ne plus pleurer, mais à rire. Un rire jaune, un rire amer, un rire hargneux. Un rire qui, un jour, finira peut-être par tout balayer.

Par Ikhlas Latif
15/02/2025 | 16:00
2 min
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Commentaires
SAHLI
Tbarkallah 3lina et c´est depuis 1956 au moins..
a posté le 16-02-2025 à 19:20
« Rien ne vient de rien », comme le disait un jour le philosophe romain Lucrèce.
Mais ce que nous aimons appeler leaders ou Sayed Lassyed étaient et sont les champions du monde du vol de l'argent des contribuables. Alors pourquoi ce peuple ne devrait-il pas hériter de leurs qualités ?
momo
Carence en management.
a posté le 16-02-2025 à 11:10
Aucune constitution n'est parfaite, aucune loi ne peut être totalement juste, aucun homme providentiel ne peut résoudre à lui seul les problèmes du pays Le bouleversement du monde dans sa complexité demande de l'expérience, de la compétence et surtout une capacité de management prouvée .Toute ces qualités ne sont pas réunis En Tunisie.
Nephentes
Un régime parfaitement irresponsable
a posté le 16-02-2025 à 10:34
Ce régime est à l'image de ceux qui l'ont porté au pouvoir

Quand est ce que l'on commencera à comprendre que l'imbécilité l'inculture l'infantilisme ont toujours un coût
FrancoisD
Joli 'papier'
a posté le 15-02-2025 à 21:28
Belle prose, témoignant sans doute du vécu personnel.
Dr. Jamel Tazarki
Préparer dès maintenant l'après Kais Saied en optimisant la loi électorale et notre constitution. Il est hors question d'utiliser l'actuelle loi électorale à la prochaine élection!
a posté le 15-02-2025 à 21:26
je cite l'Article du Business news TN du 03/12/2024 voir le lien web ***: "Le chef de l'Etat a changé la constitution [en nous imposant entre-autres un régime Présidentiel et en annulant le régime parlementaire]"
-->
E voilà que la majorité de nos politiciens, de nos syndicalistes, les pseudo-intellectuels et même le barbier de notre village ont crié "Hourra,Hourra,Hourra...", --> C'était le cri de victoire qu'ils ont poussé d'avoir vaincu une situation socio-politique qui nous semblait insurmontable -> On croyait que la Tunisie a enfin trouvé son Achille, on disait que la Tunisie et les Tunisiens sont incompatible avec un régime parlementaire...

Oui, les Tunisiens ont majoritairement voulu la dictature d'un régime Présidentiel en 2021 et ils ont ainsi consenti par les Hourras ou aussi par le silence absolu de jeter par-dessus bord le régime Parlementaire, un choix justifié par les quelques bagarres au parlement --> quelle absurdité, quelle idiotie, quelle cooooonnerie'?'. Les Tunisiens ont trop vite oublié les horribles dictatures des régimes Présidentiels que l'on a subis auparavant.

Si j'étais à la place de Mr. Kais Saied, je n'aurais pas opté par honnêteté pour un régime Présidentiel, j'aurais gardé un régime parlementaire tout en améliorant notre loi électorale et notre constitution d'avant le putsch. En effet, il ne manquait à notre loi électorale d'avant le 25 juillet 2021 (avant le putsch) que quelques retouches, que je résume comme suit:
- b1) redonner aux parti-politiques le poids politique qu'ils avaient avant l'élection législative de 2022:
----------b1.1) tout en gardant les emprisonnements sévères pour les parti-politiques qui achètent les voix des électeurs ou qui font la bagarre au sein du parlement.
----------b1.2) tout en interdisant le passage des députés d'un parti-politique à un autre (non au tourisme parlementaire). Exemple: Les députés de Nidaa Tounes que l'on a votés à l'élection législative sont passés à la concurrence Ennahdha afin de lui garantir la majorité absolue:))
----------b1.3) pas besoin de parrainages à l'élection législative, il faut redonner aux parti-politiques leur poids politique qu'ils avaient avant l'élection législative de 2022

- b2) les parti-politiques qui ont des sièges à notre parlement devraient avoir le droit de proposer un candidat à l'élection présidentielle qui devrait être membre de leur parti politique sans cette histoire de parrainage.

-b3) Le Président de la République sortant ne devrait pas collecter des parrainages à l'élection présidentielle puisqu'il pourrait en avoir des millions par sa position à la tête de l'Etat tunisien.

- b4) Les parrainages à l'élection présidentielle sont réservés aux indépendants sans appartenance à un parti-politique et aux parti-politiques sans sièges au parlement. --> le filtre des candidats possibles à l'élection présidentielle se fait déjà lors de l'élection législative.


Malheureusement, Mr. Kais Saied n'est pas conscient de l'impossibilité de collecter 10000 parrainages lorsqu'on n'est pas Président de la République dans une Tunisie où les Tunisiens par leur culture refusent de signer quoi que ce soit, s'ils ne sont pas dans l'obligation de le faire: ceci par mesure de prudence... --> En effet, nos députés, et les soi-disant présidents élus de collectivités locales, et les soi-disant représentants du Conseil national des régions et des districts et les Tunisiens en général se mettent à l'abri de tout risque de faute judiciaire en refusant majoritairement de signer les parrainages, avec quelques exceptions.
--> les Tunisiens par leur culture et éducation refusent de signer à la légère à quelqu'un qui frappe à leur porte pour quoi que ce soit.
--> Les 10000 parrainages sont une mission impossible qu'aucun candidat n'a pu passer sain et sauf à l'exception de Mr. Kais Said par sa position du Président de la République. En effet, qui oserait ne pas signer un parrainage à l'homme le plus puissant de la Tunisie qui dispose encore d'un pourvoir absolu?
-->
-- l'actuelle loi électorale aurait dû partir du contexte et de la mentalité du Tunisien. Franchement, moi-même je refuse de signer un formulaire de parrainage. En effet, je suis extrêmement avare avec ma signature (c'est mon éducation).
- encore un point négatif de l'actuelle loi électorale --> dans une dictature sont rares ceux qui ont le courage afin de signer un parrainage pour un candidat adversaire du dictateur en place tout en donnant ses cordonnées (son adresse) et le numéro de sa carte d'identité.
- Encore un point négatif de l'actuelle loi électorale, je cite: "l'aberration de demander des parrainages non numérisés et non soumis à l'obligation d'une signature légalisée et donc facilement contestables à postériori [. . .] chaque personne peut revenir sur son parrainage pour des raisons politiques ou pour faire chanter le concerné"
-->
L'Emprisonnement de Mr. Zammel et Madame Bargaoui est extrêmement injuste.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Dr. Jamel Tazarki
Ne pas renoncer au régime politique parlementaire!
a posté le à 08:02
Introduction: optimiser le vote des Tunisiens résidents à l'étranger, à l'exemple de l'élection législative de 2019 --> Ceci sans renoncer au régime politique parlementaire

Je m'explique:
1) sur un million de Tunisiens résidents en France seulement 50000 ont voté et bien sûr les partis politiques Ennahdha et Etttyar avaient des candidats alors que 95% de la totalité de nos partis politiques n'étaient pas présents. --> en tout 10 sièges étaient réservés pour la France
2) En Italie seulement 5800 votants et bien sûr Ennahdha et Etttyar avaient des candidats alors que 97% de la totalité de nos partis politiques n'étaient pas présents. --> en tout 3 sièges étaient réservés pour l'Italie --
3) Dans les pays arabes le nombre des votants étaient de 6800, et bien sûr Ennahdha et Etttyar avaient des candidats alors que 98% de la totalité de nos partis politiques n'étaient pas présents.
4) Au continent d'Amérique du nord le nombre des votants étaient de 4000 et bien sûr Ennahdha et Atttyar avaient des candidats alors que 99% de la totalité de nos partis politiques n'étaient pas présents.
5) En Allemagne le nombre des votants étaient de 4000 sur 100000 Tunisiens et bien sûr Ennahdha et Atttyar avaient des candidats alors que 96% de la totalité de nos partis politiques n'étaient pas présents.

Fazit des points 1 à 5:
-->
- Ennahdha a gagné autour de 17 sièges et Ettayar autour de 12 sièges grâce aux Tunisiens résidents à l'étranger avec un taux de participation inférieur en moyenne à 5% . Pourquoi? Réponse: parce que les partis politiques Ennahdha et Ettayar étaient les seuls à avoir les moyens et les privilèges (sans entrer dans les détails) afin d'avoir des candidats partout sur notre planète terre là où l'on trouve des Tunisiens.
- La même analyse est aussi valide pour l'élection législative de 2014. --> En 2014 le député représentant des Tunisiens résidents en Allemagne a gagné son siège avec 207 voix:)), alors que le nombre de Tunisiens résidents en Allemagne est de 100000.

- Nos élections législatives de 2019 et 2014 n'étaient pas fairs (justes) envers les Tunisiens, envers la Tunisie mais aussi envers 97% des partis politiques qui avaient très peu de financement et pas de privilèges comme ceux d'Ennahdha et Ettayar (sans entrer dans les détails) afin de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions électorales en Tunisie et à l'étranger. Puis le taux de participation des Tunisiens résidents à l'étranger était trop faible et non représentatif.
--> Par contre ceci n'est pas une raison afin de jeter à la hâte le régime Parlementaire par-dessus bord, Il fallait le corriger et l'optimiser.
-->
Je propose d'avoir au maximum 3 ou 4 représentants pour tous les Tunisiens résidents à l'étranger.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

PS :
Notre constitution contient des erreurs de pensée et des contradictions --> Je cite Mr. Mohamed Abbou,: "Selon la Constitution actuelle, en cas de vacance du poste présidentiel, le pouvoir revient provisoirement au président de la Cour constitutionnelle. Mais en l'absence de cette institution, un flou juridique plane sur la gestion de toute crise majeure. Ce flou pourrait engendrer des conflits de pouvoir ou un chaos institutionnel, des risques inacceptables pour un pays aux institutions déjà fragiles", d'après Business News TN du 19/01/2025 "L'absence de Cour constitutionnelle, une bombe à retardement selon Mohamed Abbou"
-->
c'est-à-dire qu' "en cas de vacance du poste présidentiel, le pouvoir revient provisoirement au président de la Cour constitutionnelle" --> mais nous n'avons pas de Cour constitutionnelle et ainsi pas de président de la Cour constitutionnelle --> voilà une constitution qui ne veut pas le bien de la Tunisie et des Tunisiens, en supposant que l'actuel Pr'?dident de la République est immortel:))

De même notre loi électorale contient des erreurs de pensée et des contradictions. Je cite: "l'aberration de demander des parrainages non numérisés et non soumis à l'obligation d'une signature légalisée et donc facilement contestables à postériori [. . .] de ces faits, chaque personne peut revenir sur son parrainage pour des raisons politiques ou pour faire chanter le concerné"
-->
Fazit: il serait injuste de garder Mr. Ayachi Zammel et Madame Siwar Bargaoui emprisonnés encore pour des années. En effet, il n'y a aucune preuve convaincante que Mr. Ayachi Zammel et Madame Siwar Bargaoui ont triché. D'ailleurs une juge tunisienne intelligente a libéré Mr. Zammel que d'autres juges l'ont contredite avec des conséquences fatales pour la juge même...
-->
- - Il n'y a pas de justice sans l'instauration de la Cour Constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République...

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Fares
Pleurnicher pour reigner
a posté le 15-02-2025 à 19:18
Excellente surprise, d'habitude on attend cette chronique les vendredis.

Le régime de Ghannouchi utilisait la technique diviser pour reigner afin de garder sa main sur la Tunisie. A l'époque du Ezzamen Assaïd, il n'y a plus rien à diviser, nous avons atteint le niveau atomique. Tous les dissidents sont en prison. Face à ce manque d'une opposition à blâmer (les fameux homm d'antan), et vu que la thèse des comploteurs et lobbys ne dupe plus personne, Kais Saied n'a plus que ses yeux pour pleurer. S'il espère une quelconque sympathie de la part de la population, c'est qu'il se trompe sur toute la ligne. Une population élit un président pour qu'il résolve ses problèmes. Kais Saied est un égoïste qui manque d'empathie, qu'on se le dise et qu'on le rappelle. Le pays a eu une chance pour sortir de ce marasme le 6 octobre dernier, une chance qui a été pulvérisée par ce même Kais Saied et ses collaborateurs. Tout sa va s'écrouler un jour où l'autre et ce mandat de Saïed ne lui sera pas de tout repos.
le financier
comme je vous l avais dit fin d année aurevoir KS
a posté le 15-02-2025 à 17:38
SI KS ne change pas sa politique economique il sera facile pour les US de manipuler une population qui le deteste deja .
Je vous laisse decouvrir la derniere photo de Rubio et du senateur qui n arrete pas de cracher sur la Tunisie ( senateur soutenu par le maroc ) . Tout est sur twitter
BOUSS KHOUK
MAROC
a posté le à 00:47
je t'aime , moi non plus !
Welles
L'incompétence
a posté le 15-02-2025 à 17:16
L'incompétence et la mauvaise foi, rien d'autre
ghazzai
Ajout
a posté le à 20:54
Incompétence, mauvaise foi et vol du citoyen : le samedi dernier (15/02/2025), j'ai pris le vol TU 718 pour me rendre à Paris Orly. A mon arrivée, j'ai trouvé que ma valise a été cambriolée et qu'une cartouche de cigarettes ( la seule que je transportais) a été volée. Idem pour la valise de ma femme.
Voici comment est traité un citoyen tunisien par une entreprise publique nationale!