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Chroniques
C’est clair, Kaïs Saïed n’est pas content !
Par Marouen Achouri
12/03/2025 | 15:59
3 min
C’est clair, Kaïs Saïed n’est pas content !

Après les partis politiques, les hommes d'affaires et les banques, les municipalités viennent s'ajouter à la longue liste de ceux qui entravent la mise en œuvre du programme du président de la République, selon ses partisans et porte-voix. Cette analyse fait suite à la réunion entre Kaïs Saïed et ses ministres de l'Intérieur et de l'Environnement, à qui il a dressé un constat sévère sur la situation environnementale du pays. Le président a évoqué la situation à Gabès, la mauvaise gestion des routes, ainsi que des études qu’il juge erronées et des problèmes liés à la protection du littoral, en pointant du doigt l'agence en charge de cette question.

On aurait cru entendre un opposant au pouvoir s’adresser aux deux ministres, alors qu’il s’agit du président de la République, détenteur de tous les pouvoirs depuis 2019, et qui a nommé tous ses ministres. Il faut également rappeler que Kaïs Saïed a dissous les conseils municipaux le 10 mars 2023, sans organiser d'élections depuis. De plus, les secrétaires généraux des municipalités n'ont pas de prérogatives complètes et sont nommés par l'exécutif. Ainsi, accuser aujourd’hui les municipalités semble quelque peu incohérent.

 

Une accumulation de constats sans actions

Que ce soit dans les domaines de l’environnement, des finances publiques, du phosphate ou de l'emploi, le président multiplie les constats sans passer à l’action. Il critique l'administration pour sa lenteur et ses manquements, comme s'il n’en était pas le responsable. Bien qu'il ouvre régulièrement des dossiers sensibles, peu de choses suivent. Que ce soit à cause de lui ou de son gouvernement, le résultat reste le même : un échec pour le pays. Les visites du président, souvent bien médiatisées, semblent davantage destinées à maintenir son image de leader actif qu'à aboutir à des résultats tangibles. Des dossiers comme l'usine El Fouledh, la situation des barrages ou la société Alfa sont constamment évoqués, mais rien n’évolue ensuite.

 

Un président frustré par l'inefficacité du système

Au vu des différents communiqués présidentiels, il est clair que Kaïs Saïed n’est pas satisfait de la situation actuelle et espère des résultats rapides. Pendant un temps, il a rejeté la faute sur les partis d’opposition, puis sur des comploteurs, avant de s’en prendre à l’administration. Cette soif d’accomplissements immédiats explique en partie son affinité avec l'armée, qui semble répondre plus efficacement à ses attentes, comme le montre le projet de la piscine du Belvédère ou l'hôpital mobile.

Le président semble également déçu par le rendement des deux chambres du parlement, dont l’efficacité et l’engagement envers son projet sont mis en question. En particulier, la loi criminalisant la normalisation avec Israël a révélé des tensions sur leur loyauté envers le projet présidentiel.

 

Un bilan en demi-teinte malgré des pouvoirs absolus

Malgré la concentration de tous les pouvoirs entre ses mains et l’absence d’opposition significative, les résultats restent faibles. Les partisans du régime sont partagés entre la valorisation de réalisations mineures, comme la réfection de la piscine du Belvédère, et la recherche constante de nouveaux boucs émissaires.

Au-delà de quelques grands objectifs, tels que la volonté de renforcer le rôle social de l'État, la préservation de la souveraineté nationale ou des initiatives comme les sociétés communautaires et la réconciliation pénale, les résultats concrets se font attendre. Ce n'est certainement pas ainsi que Kaïs Saïed imaginait le début de son second mandat.

Par Marouen Achouri
12/03/2025 | 15:59
3 min
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Commentaires
Rationnel
Un état sur-bureaucratisé et capté
a posté le 14-03-2025 à 10:24
Kaïs Saïed n'est pas le seul à être frustré par les structures de gouvernance qui condamnent le pays à la misère et à la pauvreté. Nous avons hérité un système administratif conçu pour gérer une colonie, et nous n'avons rien fait pour le transformer ou chercher une alternative. Un système amenable a la capture d'état par une petite élite fortunée. Un système qui adore la paperasse quand la majorité du monde a tout digitalise.
Le ministère de l'Intérieur s'occupe de la gestion du pays et occupe le même établissement que durant l'ère coloniale. Notre bureaucratie est lente, peuplée de fonctionnaires qui cherchent davantage à bloquer qu'à aider. Des fonctionnaires qui préfèrent dire NON (La maa tjib Blaa: traduction: le Non n'apporte pas de soucis). Cette administration considère la soumission et l'échec des initiatives comme sa première prérogative. Les pratiques héritées de 5 siècles de Belique et de l'ère coloniale sont difficiles a abandonner. A son tour la population considère les biens publics comme les bien du Belique.
L'armée n'est pas la solution. Elle peut réussir dans des projets comme la piscine du Belvédère ou des hôpitaux mobiles qui relèvent de son domaine de compétences, mais elle échouera certainement dans des projets complexes de développement ou des initiatives qui demandent créativité et innovation.
La Tunisie ne dispose que de 3,66 millions de travailleurs, dont 1 million travaillent pour le gouvernement et autres structures de gouvernance ou sociétés étatiques, dans des activités non-productives ou déficitaires. Un grand gâchis.
Larry
Il n'est et ne sera jamais content !...
a posté le 13-03-2025 à 12:39
L'archétype même du frustré insatisfait !..
(et ce sera toujours de la faute des autres... of course)
Ayoub
Il navigue à vue
a posté le 13-03-2025 à 12:32
Il navigue à vue sans gouvernail au petit bonheur la chance. De plus, il s est entouré de lèche bottes incompétent(e)s, ignares, occupé(e)s à faire de l' excès de zèle.....donc, rien ne se fait et tout se dégrade.... triste constat.
le financier
ayoub tu as bien tout resum2
a posté le à 13:37
ayoub tu as bien tout resum2
EL OUAFFY Y
Parce que il réveille trop tard
a posté le 12-03-2025 à 22:22
Ce que est certain il est devenu très occupé de la situation du pays peut être il y a certains qui sont entrain de faire le bâton dans la roue comment on explique le nombre de femmes deriere les barreaux pour des cas qui ça ne nécessite pas la voie judiciaire mais peut-être notre haute bienveillance vaillance fait beaucoup de confiance il croit qu il est dans une environnement sérieuse dans un régime demicrate il a oublié qu'il se trouve dans un milieu d'arabe l'hypocrisie sans frontières.Le fait qu'il n'est pas au courant de ce que se passe dans les prisons comme détention des femmes qui se contracte avec les coutumes et les traditions du pays et peut être toutes ces faits sont faits pour donner une mauvaise image sur la gestion du président s'il a étudié la Tahramiette a l'étranger les cas du président du pays voisin Bouteflika qui avait pû stabiliser un pays dans un cour délai une guerre civile acharnée et sans précédente .Le Lycée Abdelmoumen reconnu des leçons de Tahramiette des politiciens .
A4
Le pauvre !
a posté le 12-03-2025 à 21:19
Il se retrouve seul contre 12 millions de traîtres !!!
Gg
Il devrait prendre modèle sur Trump !
a posté le 12-03-2025 à 18:11
Un décret est appliqué dans la journée.
Quitte à revenir en arrière le lendemain...
Je blague, évidemment, mais il est clair qu'ils n'ont pas la même conception de l'urgence!
le financier
rien de nouveau
a posté le 12-03-2025 à 16:51
Rien de 9 sous le soleil .
On ne fait pas d anes des chevaux de courses . C est bien beau de prendre le salaire mais le president vient de se rendre compte qu il y a que des incapables autour de lui .
Le pb c est que c est lui qui les caster , qui les a mis a ces postes .
Il a qu a chercher vers la jeunesse je parle des plus de 35 ans et moins de 50ans , chez les TRE et tout ceux qui ont reussi.
Et qu il lache le communisme sinon la fin de l annee va etre festif
LMT
Programme
a posté le 12-03-2025 à 16:24
Vous parlez de "programme" mais depuis quand ce monsieur a un programme? Il navigue dans le brouillard le plus épais.
El ouaffy y
Il a un programme.
a posté le à 22:28
@Lmt. : le programme existe mes les conseils sans absents dans un pays plein de cette spécialité mais c'est au président de l'inviter il n'a jamais posé la question pourquoi mes prédécesseurs ont moin de problèmes que mois malgré je me donne l'importance et la situation s'améliore pas .