Le coup d’envoi de la 35e édition des Journées de l’Entreprise organisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), a été donné, vendredi 10 décembre 2021. Cette nouvelle édition qui se déroule au Kantaoui Club à Sousse est placée sous le thème « l’entreprise et la République, une construction commune ».
C’est d’ailleurs autour des maux qui rongent la Tunisie – du déficit des finances publiques, à la situation des entreprises publiques, en passant par la crise politique – et de la nécessité de joindre les efforts pour y répondre avec des solutions innovantes que le président de l’IACE, Taïeb Bayahi, a axé son allocution à l’ouverture de cet évènement d’envergure.
« L’année 2021 aura été une année particulière dans l’histoire (…) elle marque une étape après dix ans d’errements politiques conduits par une classe dirigeante sans vision pour le pays car préoccupée par ses seuls intérêts et ses petits arrangements. Elle aura été l’année où la crise politique et économique aura atteint son paroxysme », a-t-il déclaré.
Cette édition est, notons-le, consacrée à la réflexion autour des défis et des enjeux auxquels font face les entreprises tunisiennes. Un axe que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, a souligné lors de son discours saluant, par la même occasion, l’effort fédérateur de l’IACE.
« Cette rencontre revêt une importance majeure en ces circonstances qui ont poussé le président de la République à prendre des mesures préventives (...) La situation du pays est difficile à plusieurs niveaux. Elle est le résultat d’un cumul et d’une absence d’un modèle de développement économique et social qui répond aux attentes du peuple. La crise profonde et multidimensionnelle a généré une dégradation de la note souveraine de la Tunisie », a-t-elle rappelé.
« Depuis le 11 octobre, notre démarche a été autour de la participation et de la consultation. Nous allons continuer à agir en concertation avec les forces vives de notre pays pour redresser le cap de notre économie (…) Le rétablissement de la confiance est et restera notre leitmotiv. Le temps est malheureusement notre pire ennemi. Nous disposons d’une fenêtre de tir qui se contracte inéluctablement. Par conséquent, nous devons tous agir avec efficacité et agilité sans compromettre l’avenir de nos enfants, et faire preuve d’audace, de courage et surtout de ténacité. Nous allons assumer trois leviers : le levier zéro interférence ; nous ne sommes mus que par l’intérêt général, le deuxième levier est celui de la transformation par la production et la compétitivité, et notre troisième levier est la protection des plus vulnérables, notamment en cas de crise », a-t-elle indiqué.
« Nous sommes déterminés à donner au dinar une politique économique responsable, une politique économique de croissance (…) La solution à nos problèmes de finances publiques est le retour à la croissance. Tous les freins à la croissance seront démantelés et nous avons d’ores et déjà actionné la guillotine des procédures administratives. Des réformes structurelles sont inévitables et se feront en harmonie avec les partenaires sociaux (…) L’inclusion sociale, économique et financière sera un objectif primordial », a-t-elle ajouté.
Najla Bouden a conclu en assurant que l’Entreprise et la République avaient une valeur commune, celle de la liberté. « C’est dans la liberté qu’elles peuvent exister et qu’elles vont s’épanouir durablement ».
N.J.
