
Une fois encore, Donald Trump vient de laisser planer l'hypothèse de se représenter pour un troisième mandat présidentiel, pourtant exclue par la Constitution américaine depuis près de 75 ans.
Que dit la Constitution américaine ?
Le premier président des Etats-Unis, George Washington, avait établi la coutume en ne se représentant pas au terme de son second mandat en 1797.
Mais cette tradition n'a été incorporée à la Constitution qu'au lendemain de la Seconde guerre mondiale, après qu'un de ses successeurs, le démocrate Franklin Roosevelt, a dépassé cette limite. Décédé en 1945, il accomplissait alors son quatrième mandat.
Ses adversaires républicains avaient alors poussé, au nom de la préservation du système démocratique américain, pour l'adoption du 22e amendement de la Constitution, disposant que « personne ne peut être élu plus de deux fois au poste de président ». Cet amendement a été ratifié en 1951.
Entre-temps, deux autres présidents, Ulysses Grant et Theodore Roosevelt avaient tenté en vain de briguer un troisième mandat.
Que dit Trump au sujet d'un éventuel troisième mandat ?
« Je ne blague pas », a assuré le président républicain, 78 ans, qui a entamé le 20 janvier son second mandat après un premier passage à la Maison Blanche entre 2017 et 2021. Il répondait à une question lors d'une interview téléphonique dimanche avec la chaîne NBC sur son éventuelle volonté d'en effectuer un troisième.
« Il y a des méthodes pour faire ça », a-t-il poursuivi. Interrogé sur un scénario dans lequel il intervertirait les rôles sur le ticket présidentiel avec son vice-président JD Vance, qui lui céderait ensuite la place, le président américain a répondu que c'était « une option possible ».
Mais « il y en a d'autres », a-t-il affirmé, sans autre précision.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a évoqué l'éventualité d'un troisième mandat à plusieurs reprises après avoir parlé du sujet durant la campagne électorale.
« Devrais-je me représenter ? », a-t-il ainsi demandé en février lors d'un événement à la Maison Blanche. « Quatre ans de plus ! », a alors scandé l'assistance.
Fin janvier, il avait déjà feint d'avoir des doutes sur la possibilité de se présenter à un troisième mandat.
Comment lever la limite des deux mandats ?
La procédure la plus logique mais aussi probablement la plus compliquée serait l'annulation du 22e amendement, par une majorité des deux tiers au Congrès, largement inaccessible pour les républicains, avant une ratification par au moins 38 des 50 Etats américains, là encore hautement improbable.
Un élu républicain du Tennessee a déposé en janvier une proposition de révision du 22e amendement pour remplacer « personne ne peut être élu plus de deux fois » par « élu plus de trois fois », dans le cas de deux mandats non consécutifs mais cette tentative semble vouée à l'échec.
Quant à l'hypothèse que Trump soit élu vice-président sur un ticket dont le président s'effacerait à son profit, elle se heurterait au 12e amendement. Celui-ci impose en effet les mêmes conditions d'éligibilité à la fonction de vice-président qu'à celle de président.
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