
Le journaliste est un narrateur d’histoires, le « fdawi » des temps modernes en somme. C’est pourquoi cette chronique racontera trois petites histoires. La première est une histoire fictive, jusqu’à maintenant du moins, mais qui aurait pu ou qui pourrait devenir une réalité et où les migrants tunisiens seraient les victimes. La seconde est une histoire honteuse mais vraie qui raconte le calvaire des migrants subsahariens dans notre pays. Une histoire sordide où une frange de Tunisiens, pas tous heureusement, a joué le rôle du bourreau, raciste, sale et méchant et qui s’est délectée au vu et au su de tous, à « casser du migrant ». Le troisième récit est une projection dans l’Histoire. Il raconte ce que le monde retiendra du carnage vécu par les migrants subsahariens à Sfax, le nouveau visage, désormais hideux de la Tunisie, sans oublier de pointer du doigt les responsables de cette dérive raciste et xénophobe.
L’histoire fictive raconte que les pays européens dirigés par une extrême droite populiste profite d’un fait divers affreux impliquant un délinquant d’origine tunisienne pour lancer une véritable chasse à l’homme contre les migrants tunisiens et les membres de leurs familles. Les hommes sont tabassés en pleine rue, les femmes violées et les enfants privés de nourriture et de soins. Les rescapés sont massés manu militari dans des bateaux radeaux et déversés sur les quais des ports de La Goulette et de Zarzis. Sur le plan humanitaire, les cris d’indignation du gouvernement tunisien sont inaudibles. Qui se soucie des positions d’un régime oligarchique lui-même irrespectueux des droits humains concernant les migrants subsahariens dans son pays ? Sur le plan financier, c’est une véritable catastrophe. Le pays est privé d’un coup, des virements en devises étrangères de plus d’un million et demi de ses expatriés. Ces virements qui ont atteint la somme de quatre milliards de dinars au premier semestre de l’année en cours permettaient au pays de payer le service de sa dette. Sur le plan social enfin, ces centaines de milliers de tunisiens en détresse ont besoin de soutien et d’aides urgentes de l’État. Lors de la crise avec la Libye dans les années 80, quand le régime libyen a renvoyé d’un coup et mis à la frontière des milliers de travailleurs tunisiens, le gouvernement tunisien leur avait trouvé, bon gré mal gré, des formules de réinsertion. Mais dans le temps, il y avait véritablement un gouvernement.
Ce qui s’est passé à Sfax au début de ce mois de juillet est malheureusement une histoire vraie. Des hordes de Tunisiens s’attaquent aux migrants subsahariens et aux membres de leurs familles. Ces migrants sont poursuivis jusqu’à l’intérieur de leurs maisons, obligés de quitter leurs demeures saccagées et incendiées. Ils sont tabassés dans la rue, délestés de force de leurs maigres biens, argent, téléphones et tout ce qu’ils possèdent. Les autorités, au lieu de les protéger et de leur porter secours, les ont entassés dans des bus de la honte pour les déverser sur les frontières avec la Libye, en plein Sahara sous un soleil de plomb et un thermomètre frôlant les 50 degrés Celsius. Cela rappelle affreusement les rafles de la police française sous le régime de Vichy visant les juifs français amassés dans des trains et envoyés dans les ghettos de la mort nazis. Huit décennies après, ces atrocités ont laissé une plaie toujours béante dans la mémoire de l’humanité. Ce qui s’est passé à Sfax au début de ce mois de juillet gardera une cicatrice indélébile.
De ces histoires on peut tirer beaucoup d’enseignements. Ce qui s’est passé à Sfax ne concerne pas Sfax seulement, une ville délaissée, ignorée et laissée seule, en l’absence de l’autorité locale et régionale, face à ses nombreux problèmes cruciaux comme l’immigration clandestine, la pollution, les déchets ménagers. Cela concerne toutes les régions, toutes les villes et toutes les personnes dans ce pays. La réunion de certaines conditions qui exacerbent la crise profonde de notre société et aggravent nos difficultés quotidiennes peuvent conduire à des comportements primaires et inhumains. C’est dans ces moments de crise, de tensions extrêmes, où les repères sont violemment secoués qu’il faut rester lucide et vigilant pour préserver notre humanité et nous attacher plus que jamais aux valeurs universelles des droits humains. Pour ceux qui étaient hésitants jusqu’à maintenant, il est évident aujourd’hui que l’éducation aux droits de l’Homme n’est plus un luxe mais une nécessité et une urgence. Quant aux responsabilités, il n’y a pas à trop tourner autour du pot. Le président Kaïs Saïed est seul responsable de cette situation. Ses déclarations racistes et xénophobes de février dernier ont ouvert la boite de pandore. Sa récente visite à Sfax n’a apporté aucune solution à la problématique de la présence massive de migrants. Ses dernières déclarations devant sa cheffe de gouvernement, stoïque à l’accoutumée, affirmant que les migrants ont été bien traités est un exemple de fuite en avant et de déni de la réalité. Il est certain que tout cela contribuera à ternir d’avantage l’image de la Tunisie. Mais qui s’en soucie !



Et les voici donc s'arrogant un certificat de "sfaxitude" par le biais de l'atteinte aux personnes vulnérables, par le vol, le viol, les coups, l'hystérie collective. Avant un habitant de Sfax était réputé pour sa modestie, son sens du travail et son sérieux; Aujourd'hui il est réputé pour son esclavagisme, sa fourberie et sa complicité dans le trafic d'êtres humains; Pauvre Sfax. Pauvre Sfax, décidément; A l'image de toute la Tunisie.
Tunisiens, vous serez sous peu des migrants semblables a celles et ceux que vous avez offensé, frappés, mutilés, violées.
Humiliés et exilés, vous comprendrez l'importance de la compassion et de la responsabilité envers autrui; Mais ce sera probablement trop tard, pour vous et vos enfants.
Toutes les dénégations, d'où qu'elles viennent, ne font rien à l'affaire.
Les faits portent un nom et une qualification juridique, l'absence de titre de séjour n'y change rien, enlèvements en masse, suivis de séquestration, abandon et mise en danger de la vie d'autrui. Ils devraient valoir à leurs auteurs, leurs complices et commanditaires de lourdes sanctions par les justices locale et internationale.
La différence d'avec la rafle du Vel d'Hiv est qu'on ne les a pas livrés à un " comité d'accueil " mais aux éléments, sans rien, au désert et au scirocco, soleil le jour, froid la nuit.
Pour le scénario de la première histoire, nul besoin de forcer son imagination. Il y a peu de temps, à Nice, un Tunisien natif de Msaken, au volant d'un monstre pouvant supporter 40 tonnes, fonça dans la foule en liesse, le jour de la fête nationale. Bilan quatre-vingt six morts et bien plus encore de blessés. Des vies brisées, des familles décimées et un pays traumatisé
Qu'est ce qu'ont fait les Niçois ?
Malgré l'ampleur du carnage, on n'a entendu ni le maire de Nice, ni le président de France designer à la vindicte populaire les Tunisiens de la ville. On sait le poids des mots et ce que parler veut dire. On n'a pas non plus entendu les Niçois appeler à jeter les Tunisiens à la mer.
A la différence de chez nous, en France, l'éducation, la sensibilisation aux droits de l'homme à laquelle vous appelez a commencé il y a de cela quelque 250 ans.
Vous ne trouverez pas à Msaken une seule personne, qui n'ait vécu, de près ou de loin de l'apport de la diaspora à Nice.
On est chez les sauvageons.
Il n' y a pas d'autre façon de commenter que de vomir, condamner et juger les auteurs de ces actes ignobles et inhumains.
Tous ces éléments font que le jugement n'est pas tout à fait hasardeux.
Il n'y a pas à tortiller du ... face à l'abject. Cela me rappelle ceux qui parlent d'égalité entre citoyens, entre hommes et femmes, ensuite ils sortent le jocker du commandement divin pour torpiller cette façade qui veulent se donner.
Pas besoin de s'hydrater, c'est la douche froide.
en s'emparant du discours de KS en février. Aujourd'hui, avec cet épisode de la honte, elle se frotte les mains pour pouvoir amorcer un mouvement similaire. L'image de la "victime" laisse place, peu à peu, dans l'opinion publique à l'image du bourreaux et du péril. Vous avez sur ce site un FrançoisD, par exemple, qui distille le discours de "profiteurs de prestations sociales " du péril économique et social. L'extrême droite est un farouche adversaire aux principes des droits de l'homme, exactement comme leurs homologues tunisiens. Alors, on peut se demander légitimement, jusqu'à quand les digues vont tenir face à l'abject. L'histoire humaine, nous a appris que cela peut arriver à tout moment si on baisse la garde. L'éducation aux droits de l'Homme est une nécessité mais qu'elle est son impact dans une société où son chef de l'état ainsi qu'une partie de son élite assimile les porteurs de ces valeurs au parti de l'étranger ? Il y a une perte des valeurs indéniable dans ce pays et la crise économique ne fait que l'approfondir. L'européen sent que son niveau de vie se dégrade. Le populisme a le vent en poupe de partout. Cette situation pourrait créer les conditions de la tentation du bouc émissaire au lieu d'une critique du système économique et social.
L'image de la Tunisie est complètement abîmée.
ils n'ont pas besoin de toi pour les défendre.
ils ont derrière eux, les USA, UK, F ...
ils sont riches , très riches, trop riches.
ils possèdent les médias, la finance, la politique.
ils ont mème imposé des lois liberticides à la France, eg. loi Gayssot.
ils ont 200 tètes nucléaires, de quoi sauter tout le MO.
need I add more ?
Non, ce ne sont pas LEURS maisons.
D'autres, bien tunisiens, ont travaillé, longtemps, pour acheter ou construire ces maisons dans leur pays, aujourd'hui squattées.
Autrement, rien à dire, ce n'est qu'un mauvais feuilleton...
TN n'exige pas de visas pour ces pays ....
le culte du diplomé, hérité de la colonisation.