
Le maire de Mornag, Amor Harbaoui, est intervenu mercredi 28 septembre 2022, sur Jawhara FM, pour donner sa version des faits ayant conduit au suicide le week-end dernier d’un jeune vendeur de fruits dans la région.
Arrêté, puis relâché, le maire a tenu à préciser qu’aucune accusation n’a été portée à son encontre et que le juge d’instruction l’a entendu en tant que témoin.
Il a toutefois souhaité expliquer les circonstances qui auraient conduit au drame survenu samedi. Le maire a affirmé qu’il avait reçu à son bureau le jeune Amine, venu lui exposer sa situation et se plaindre d’avoir été interpellé par la police municipale alors qu’il avait un étal anarchique près d’un marché de la région.
« Il m’a exposé sa situation, il était désespéré et peiné et m’a demandé de l’aider pour récupérer sa balance saisie par la police municipale. Je lui ai expliqué que si la procédure a été engagée je n’y pouvais rien et lui ai conseillé de régulariser sa situation et de s’adresser aux services compétents dans ce sens. Je ne savais même pas où il s’était installé, j’ai su plus tard que c’était à un endroit que j’avais demandé d’évacuer pour ne pas abîmer l’espace vert du rondpoint. Je lui ai demandé de choisir n’importe quel autre spot avec pour promesse de le lui accorder », a poursuivi le maire.
Amor Harbaoui a enfin confié qu’il avait rencontré le défunt une seconde fois pour lui réitérer son conseil de choisir un autre endroit et qu’il lui avait même proposé une aide pécuniaire, assurant qu’il n’a plus eu de nouvelles du jeune vendeur jusqu’à l’annonce de son décès. « Quand j’ai su, j’ai appelé la police municipale et les services compétents, ils m’ont assuré qu’ils n’ont pas été le voir et qu’ils n’ont pas non plus eu de contact avec lui depuis trois jours », a conclu le maire.
Samedi dernier, un jeune de 25 ans, s’est donné la mort après avoir fait l’objet d’une saisie des services municipaux. Le jeune, qui se prénomme Amine, a pour habitude de vendre des fruits près du marché, comme de nombreux autres vendeurs, sans autorisation.
Il a posé son étal un peu plus loin du marché, ce matin-là pour « éviter les problèmes » mais étant nouveau dans la place il aurait été directement repéré par les services municipaux qui ont très vite saisi sa balance pour l’empêcher de travailler. Très affecté par ce traitement qu’il a jugé injuste et arbitraire, le jeune Amine est rentré chez lui et s’est pendu.
Le ministère de l’Intérieur a affirmé, dans un communiqué, que des recherches préliminaires avaient démontré, à travers des auditions de témoins, que le défunt vivait de graves conflits familiaux notant que la saisie de son étalage remonte à jeudi.
M.B.Z
C'est un maire qui craint dieu