sihem ben sedrine, monia brahim, ammar amroussia, mabrouk hrizi et bien d'autres, beaucoup d'autres l'ont atteint et dépassé.
Note particulière pour ammar amroussia à qui on doit mettre une muselière comme on en met pour les chiens ou les ânes !!!
Par Synda Tajine
On ne s’en rend pas compte tout de suite, on le réalisera sans doute dans plusieurs années lorsque l’on repensera aux dernières séances plénières qui se sont déroulées sous la coupole du Bardo.
Les députés, élus du peuple, ont délaissé leur langue de bois si chère pour laisser libre cours à leur violence pour certains, vulgarité pour d’autres, et ressentiment pour plusieurs autres encore.
A l’image de notre société, la haine et la rancœur que les élus éprouvent les uns envers les autres a explosé au grand jour. Filmée en direct par la télévision nationale, passée en live sur internet, regardée et écoutée par les masses, dans leurs foyers, sur leurs lieux de travail, derrière leur petit écran ou leur poste de radio.
La haine, la violence et le ressentiment que nombre d’entre nous éprouve, chaque jour, depuis ces dernières années a donné le superbe spectacle auquel nous avons assisté à l’hémicycle. Superbe ou plutôt superbement triste. Ce spectacle, d’un cirque en folie, de députés déchaînés se hurlant dessus, en venant presque aux mains et tentant, chacun à sa manière, d’enfreindre les lois et de trouver des entourloupes pour arriver à leurs fins, n’est que le triste reflet de notre société.
Le kamikaze Mabrouk Hrizi qui veut se faire exploser au milieu de ses collègues ; le puéril Ammar Amroussia qui apporte des sucettes pour infantiliser gouvernement et parlement ; la virile Monia Brahim qui se dit plus intègre et plus honorable que les autres ; le vulgaire Hassan Amri qui traite Samia Abbou de femme non respectable en menaçant de révéler ses « mœurs légères », et les autres… Malgré tout ce qu’on peut dire sur Samia Abbou, malgré ses positions parfois saugrenues, c’est une femme de poigne, une députée engagée et une politique redoutable. Jamais de tels propos n’auraient visé un parlementaire…s’il était un homme.
Violence, infantilisation, vulgarité et sexisme. Telle est l’image qu’a donné le parlement aux Tunisiens ces derniers jours. Telle est l’image que les Tunisiens ont donné à leur parlement en votant pour ceux qui doivent les représenter et défendre leurs intérêts. Au lieu d’élire des gens qui nous hissent vers le haut, nous avons élu des personnes qui nous ressemblent ou plutôt qui ressemblent à nos plus vils instincts. L’envie de tout détruire, l’envie de faire du mal aux autres, l’envie de fuir alors que sa responsabilité est en jeu, l’envie de parler même lorsque l’on n’a pas grand-chose à dire.
Sihem Ben Sedrine a été éjectée à l’issue de la plénière d’hier. Deux jours de débats qui ont donné lieu à quelques minutes de vote pour dire non à l’instance de la justice transitionnelle quant à sa requête de rester sur le marché. Si ce vote est une victoire pour tous ceux qui vomissent cette instance et sa présidente, il n’est pas moins une victoire au goût amer. Une victoire honteuse qui n’en est pas vraiment une.
Des députés qui assistent à la plénière mais refusent d’être marqués présents, d’autres qui participent aux débats pendant deux jours mais se retirent quelques minutes avant le vote et une présidente, trop ennuyée par le spectacle qui s’offre à elle, pour prendre la parole ou rester jusqu’au bout. Voilà de quoi a été faite la plénière.
Mais dans ce capharnaüm, le zoo de l’ARP aura au moins eu le mérite de mettre à nu les véritables opinions des députés et de connaitre ce que chacun d’eux pensait vraiment, loin du fragile consensus politique et de la discipline partisane. Chacun était enfin libéré des alliances ridicules et des accords factices. La députée d’Ennahdha, Monia Brahim pouvait ouvertement dénigrer le président du Parlement, Mohamed Ennaceur et la députée Nidaa, Héla Omrane pouvait tirer à boulets rouges sur ses adversaires au pouvoir.
Si Sihem Ben Sedrine a pu assoir sa popularité et rester la présidente controversée d’une instance controversée, c’est bien en profitant de ce cafouillage législatif, parlementaire et politique que lui offrent députés et politiques. Un contorsionnisme des lois qui a donné une plénière sans doute illégale et un vote qui l'est tout autant et qui permettra ainsi de justifier ses propres dépassements.
Sihem Ben Sedrine a regardé, sourire narquois aux lèvres, le triste et honteux spectacle de ceux qui se prétendaient aptes à la juger. Elle a préféré quitter, sans doute estimant qu’assister à de tels débats est une perte de temps. Il va sans dire qu’elle a dû afficher le même sourire en voyant le vote qui a conduit hier à sa destitution prochaine. Un vote auquel elle aura toutes les raisons de ne pas se conformer…
Par Synda Tajine
On ne s’en rend pas compte tout de suite, on le réalisera sans doute dans plusieurs années lorsque l’on repensera aux dernières séances plénières qui se sont déroulées sous la coupole du Bardo.
Les députés, élus du peuple, ont délaissé leur langue de bois si chère pour laisser libre cours à leur violence pour certains, vulgarité pour d’autres, et ressentiment pour plusieurs autres encore.
A l’image de notre société, la haine et la rancœur que les élus éprouvent les uns envers les autres a explosé au grand jour. Filmée en direct par la télévision nationale, passée en live sur internet, regardée et écoutée par les masses, dans leurs foyers, sur leurs lieux de travail, derrière leur petit écran ou leur poste de radio.
La haine, la violence et le ressentiment que nombre d’entre nous éprouve, chaque jour, depuis ces dernières années a donné le superbe spectacle auquel nous avons assisté à l’hémicycle. Superbe ou plutôt superbement triste. Ce spectacle, d’un cirque en folie, de députés déchaînés se hurlant dessus, en venant presque aux mains et tentant, chacun à sa manière, d’enfreindre les lois et de trouver des entourloupes pour arriver à leurs fins, n’est que le triste reflet de notre société.
Le kamikaze Mabrouk Hrizi qui veut se faire exploser au milieu de ses collègues ; le puéril Ammar Amroussia qui apporte des sucettes pour infantiliser gouvernement et parlement ; la virile Monia Brahim qui se dit plus intègre et plus honorable que les autres ; le vulgaire Hassan Amri qui traite Samia Abbou de femme non respectable en menaçant de révéler ses « mœurs légères », et les autres… Malgré tout ce qu’on peut dire sur Samia Abbou, malgré ses positions parfois saugrenues, c’est une femme de poigne, une députée engagée et une politique redoutable. Jamais de tels propos n’auraient visé un parlementaire…s’il était un homme.
Violence, infantilisation, vulgarité et sexisme. Telle est l’image qu’a donné le parlement aux Tunisiens ces derniers jours. Telle est l’image que les Tunisiens ont donné à leur parlement en votant pour ceux qui doivent les représenter et défendre leurs intérêts. Au lieu d’élire des gens qui nous hissent vers le haut, nous avons élu des personnes qui nous ressemblent ou plutôt qui ressemblent à nos plus vils instincts. L’envie de tout détruire, l’envie de faire du mal aux autres, l’envie de fuir alors que sa responsabilité est en jeu, l’envie de parler même lorsque l’on n’a pas grand-chose à dire.
Sihem Ben Sedrine a été éjectée à l’issue de la plénière d’hier. Deux jours de débats qui ont donné lieu à quelques minutes de vote pour dire non à l’instance de la justice transitionnelle quant à sa requête de rester sur le marché. Si ce vote est une victoire pour tous ceux qui vomissent cette instance et sa présidente, il n’est pas moins une victoire au goût amer. Une victoire honteuse qui n’en est pas vraiment une.
Des députés qui assistent à la plénière mais refusent d’être marqués présents, d’autres qui participent aux débats pendant deux jours mais se retirent quelques minutes avant le vote et une présidente, trop ennuyée par le spectacle qui s’offre à elle, pour prendre la parole ou rester jusqu’au bout. Voilà de quoi a été faite la plénière.
Mais dans ce capharnaüm, le zoo de l’ARP aura au moins eu le mérite de mettre à nu les véritables opinions des députés et de connaitre ce que chacun d’eux pensait vraiment, loin du fragile consensus politique et de la discipline partisane. Chacun était enfin libéré des alliances ridicules et des accords factices. La députée d’Ennahdha, Monia Brahim pouvait ouvertement dénigrer le président du Parlement, Mohamed Ennaceur et la députée Nidaa, Héla Omrane pouvait tirer à boulets rouges sur ses adversaires au pouvoir.
Si Sihem Ben Sedrine a pu assoir sa popularité et rester la présidente controversée d’une instance controversée, c’est bien en profitant de ce cafouillage législatif, parlementaire et politique que lui offrent députés et politiques. Un contorsionnisme des lois qui a donné une plénière sans doute illégale et un vote qui l'est tout autant et qui permettra ainsi de justifier ses propres dépassements.
Sihem Ben Sedrine a regardé, sourire narquois aux lèvres, le triste et honteux spectacle de ceux qui se prétendaient aptes à la juger. Elle a préféré quitter, sans doute estimant qu’assister à de tels débats est une perte de temps. Il va sans dire qu’elle a dû afficher le même sourire en voyant le vote qui a conduit hier à sa destitution prochaine. Un vote auquel elle aura toutes les raisons de ne pas se conformer…