
Myriam Boujbel, députée de Nidaa Tounes à l’Assemblée des représentants du peuple, a révélé sur sa page Facebook, en ce samedi 16 mai 2015, les dessous de la séance d’audition de l’Instance Vérité et Dignité, tenue hier.
En effet, la commission parlementaire des martyrs et blessés de la révolution, de l’application de la loi de l’amnistie générale et de la justice transitionnelle a auditionné vendredi, Sihem Ben Sedrine, présidente de l’IVD, qui est venue, selon Myriam Boujbel « demander 19 millions DT en complément des 10 millions DT déjà versés au titre de l’année 2015 ». Des sommes, ajoute la députée, qui « sont déjà englouties dans les activités de l’instance dont nul ne connaît les tenants et les aboutissants ».
On apprend que suite à la demande de Sihem Ben Sedrine, des députés de Nidaa Tounes ont soulevé des questions sur l’absence de visibilité de la feuille de route de l’IVD, et sur le manque de transparence dans la gestion de ses finances. Les députés de Nidaa ont aussi rappelé les critiques adressées par Noura Boursali, qui avait démissionné de l’instance pour protester contre son mode de gestion.
Myriam Boujbel révèle qu’ « il n’en a pas fallu plus pour titiller les députés d’Ennahdha, qui ont couru au secours de leur protégée, Mme Ben Sedrine, en faisant abstraction des zones d’ombre qui planent sur l’instance et sa présidente tout en ressassant leur militantisme, la touche victimaire de surcroît ».
Indignée de tels comportements et de la somme conséquente demandée par Sihem Ben Sedrine, alors que des doutes planent sur la gestion de l’instance, l’élue de Nidaa Tounes renchérit : « Il faut croire qu’on ne peut pas demander un minimum de transparence à l’IVD sans se faire taguer d’adversaire de la justice transitionnelle ! Sinon, on ne sait toujours pas comment vont être déployés ces 19 MDT ».
Ces dépenses entrent dans le cadre de la distribution du gâteau entre des pseudo-révolutionnaires dont le bilan est la destruction de tout un pays en quatre années de gestion médiocre de la chose publique.