La pneumologue et ancienne ministre de la Santé, Samira Meraï, érait l'invitée de Khouloud Mabrouk, ce vendredi 13 mars 2020, sur les ondes de IFM.

Lors de son passage à l'émission « Dkika 90 », réalisée en partenariat avec Business News, représenté par Nizar Bahloul, et Leaders, représenté par Dr Amel Ben Saïd et Iheb Chaouech de la Télévision tunisienne, Samira Meraï est revenue sur la situation de la Tunisie face à l’épidémie de Covid-19.

Samira Meraï a expliqué que le sujet doit être pris très au sérieux précisant qu’il s’agit d’un grand test pour la santé publique tunisienne et une opportunité en même temps pour montrer son efficacité. « Soit on va sauver la santé publique soit on va assister à sa faillite. En des temps pareils il faut multiplier les décrets pour répondre aux impératifs du contexte. Je préconise de mettre en place l’hospitalisation à domicile pour éventuellement désengorger les hôpitaux d’autant plus que la Tunisie manque cruellement de lits de réanimation » a-t-elle précisé.

Samira Merraï a estimé que l’heure est à la prévention de la propagation de la maladie et que les citoyens ont le rôle le plus important à jouer, en respectant les consignes de sécurité et en agissant avec un grand sens de la responsabilité.

« La Tunisie compte 240 lits de réanimation dans le public et certains d’entre eux ne fonctionnent pas par manque de personnel, si on compte les cliniques privées on compte près de 500 lits. Nous devons ainsi savoir gérer ce contexte. Les gens qui présentent des symptômes doivent appeler le 190 et surtout éviter de se rendre aux urgences pour ne pas propager la maladie. En appelant le 190, les services de santé prennent en charge les patients et les orientent vers les services dédiés. Tous les cas d’infection par le Covid-19 ne nécessitent pas d’hospitalisation il ne faut pas l’oublier » a-t-elle souligné.

L’ancienne ministre a expliqué que la Tunisie doit se préparer à affronter le pire et que le passage au stade 3, soit une propagation de la maladie sur tout le territoire et à l’échelle locale, reste très probable.

Samira Meraï a enfin rappelé l’importance de la quarantaine volontaire pour tous ceux qui reviennent des zones touchées, soulignant qu’une quarantaine c’est l’isolement d’une personne qui doit éviter tout contact avec d’autres individus contrairement à ce font jusqu’ici plusieurs Tunisiens qui en profitent pour se rassembler en famille ou entre amis. Elle a affirmé qu’il devient nécessaire d’éviter tout rassemblement dont la prière du vendredi dans les mosquées pour éviter la propagation du virus.

En sa qualité de pneumologue, Mme Meraï a expliqué que les bébés et les enfants peuvent également être touchés par le Covid-19. Elle a affirmé que la Tunisie prend des mesures dynamiques pour ce qui est notamment du contrôle des frontières ayant réussi à gérer les stades 1 et 2 et soulignant toutefois que la suspension des lignes aériennes et maritimes avec les pays touchés par le Covid-19 engage un impact économique sérieux sur le pays mais restent envisageables si la Tunisie passe au niveau 3 de stade épidémiologique.

M.B.Z