
Le journaliste Salah Attia a été condamné, ce mardi 16 août 2022, par la justice militaire à trois mois de prison.
Salah Attia avait déclaré à la chaîne Al Jazeera que l'armée avait confié à l’UGTT son refus d'accéder à la demande du président Kaïs Saïed d’encercler ses locaux. Ces propos ont été formellement démentis par la centrale syndicale.
Le journaliste a été accusé d’attentat ayant pour but de changer la forme de l'Etat, d'inciter les gens à s'armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien, d’imputer à un fonctionnaire public des faits illégaux en rapport avec ses fonctions, sans en établir la véracité, d'atteinte à la dignité, à la renommée, au moral de l'armée, d’outrage à autrui à travers les réseaux publics de communication.
Il a refusé de révéler la source de ses informations faisant prévaloir les dispositions du décret 115 relatif à la liberté de presse, affirmant que le juge d’instruction près le tribunal militaire a autorisé sa mise en garde à vue.
Le 13 juin 2022, le juge d'instruction militaire près du Tribunal militaire permanent de première instance de Tunis a décidé d'émettre un mandat de dépôt à son contre. Notons que Salah Attia a été défendu par une douziane d'avocats essentiellement islamistes.
S.H
La force par les armes à feu et par les prisons, n'appartient pas à la force d'une démocratie. Elle est son antidote. Nous savons tous que les tribunaux militaires sont plus forts que les pauvres civils de l'opinion publique. Mais l'équité humaine ne porte ni un uniforme militaire, ni un uniforme policier. L'équité humaine est en soi un uniforme imaginaire, qui doit être porté par toutes les consciences et par tous les responsables pour le bien du pays.
Trois mois ou trois ans de prison. Cela passe vite dans le militantisme de conscience. Le journaliste Salah Attia, sortira la tête haute pour avoir payé ce tribut à César. Mais c'est César qui est le grand perdant dans cette injustice.
Allah yostir Tounes.



