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Chroniques
Relax, take it Isie…
Par Marouen Achouri
26/10/2022 | 16:59
4 min
Relax, take it Isie…

 

Le respect des délais en Tunisie pourrait faire, à lui seul, l’objet de tout un livre. Après s’être montré, avant le 25 juillet, inflexible sur le respect des moindres détails sur le sujet, le président de la République, Kaïs Saïed, se montre bien plus flexible avec l’instance des élections nommée par ses soins. Il faut dire que depuis le jour de la nomination de ses membres, le chef de l’Etat semble s’en être complétement lavé les mains.

L’instance chargée de l’organisation des élections a décidé, à la suite d’une réunion de son conseil, de prolonger les délais de dépôt des candidatures aux élections législatives anticipées du 17 décembre prochain, si jamais la date est maintenue. Par une simple décision, l’instance jette aux orties les principes d’égalité des chances et se permet de modifier le calendrier électoral au gré des difficultés conjoncturelles rencontrées par les candidats. Il faut dire que l’obtention des 400 parrainages par candidat s’est avérée être une tâche bien plus ardue que prévu pour ceux qui espèrent obtenir le rôle convoité de comparse dans le régime individualiste consacré par la constitution de Kaïs Saïed. Cela s’avère même impossible pour une circonscription telle que celle de l’Afrique où le nombre d’électeurs total avoisine les 600. Il aurait fallu prendre cela en considération lors de la conception de la loi électorale, mais cela serait trop demandé à celui qui a commis près de 46 fautes lors de la rédaction de la constitution.

 

Toutefois, rien n’est irrattrapable quand on a une instance des élections à sa botte. L’Isie, dont l’indépendance est devenue une vaste supercherie, tord le cou aux procédures et aux bonnes pratiques afin de faire réussir le rendez-vous électoral. Le nombre de personnes qui se sont présentées aux élections a été très en deçà des espérances. On pourrait même en déduire que le processus du 25-juillet, enclenché par le président de la République en disant se baser sur un engouement populaire sans précédent, pourrait s’être essoufflé. Si en plus, personne ou presque ne se présente pour devenir député, ce serait la preuve flagrante d’un échec cuisant. L’Isie ne permettra jamais cela et fera tout ce qu’il faut pour évoquer un succès sans précédent après les élections, tout comme ce fut le cas avec le référendum. Malgré une ribambelle d’erreurs et d’approximations, l’instance a parlé d’un succès démocratique. Quand les critiques se sont faites plus insistantes, l’Isie a menacé de recourir aux tribunaux. Quand on n’a personne à qui rendre des comptes, tous les dépassements deviennent possibles.

L’ancien étudiant de Kaïs Saïed et président de l’instance des élections, Farouk Bouasker, devrait pourtant être plus sensible que cela au respect des procédures. Comme il le répète souvent, la mission de l’instance est d’appliquer scrupuleusement la loi électorale dans le but d’assurer la transparence et l’intégrité des élections. Avec cette prolongation des délais de dépôt des candidatures, il devient possible de supposer que l’on attend certaines candidatures en particulier. On peut également supposer que les soutiens du président de la République sont à l’origine de cette décision, ayant fait remonter des difficultés réelles rencontrées sur le terrain pour mobiliser les parrainages.

 

Mais pourquoi devrions-nous en vouloir à l’Isie de pratiquer le bricolage et de tenter de se débrouiller comme elle peut alors que cela est érigé en guise de politique d’Etat ? La mission de l’Isie est claire depuis la nomination de ses membres par le président de la République : faire croire à la réussite de tous les rendez-vous électoraux annoncés de façon unilatérale par Kaïs Saïed. Il ne faut pas que les chiffres viennent contredire ni même ternir le mythe de l’adhésion populaire à la politique et aux décisions du président. L’Isie en était même venue à faire des commentaires à propos des déclarations politiques des opposants et à assurer, sans trembler, que le taux de participation au référendum est tout à fait respectable. Par conséquent, il est probable que les bases restent les mêmes et que les élections du 17 décembre seront un succès, d’une manière ou d’une autre.

Cette instance pour les élections partait déjà avec un gros déficit de confiance dû au fait que ses membres ont été nommés directement par le président de la République. La situation ne s’est pas améliorée avec les luttes intestines au sein du conseil de l’instance. L’un des membres de ce conseil, Sami Ben Slama, avait même été interdit d’accéder au palais des congrès le jour du référendum. Il y a eu, ensuite, des approximations – pour rester gentil- au niveau des résultats de ce même référendum. Par la suite, l’Isie a accepté, sans broncher, une loi électorale conçue par le chef de l’Etat dans son coin, malgré les évidents manquements qu’elle comporte. Il est étonnant et amusant à la fois de voir cette instance s’acharner autant à détruire le peu de crédibilité qui lui reste.

Par Marouen Achouri
26/10/2022 | 16:59
4 min
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Commentaires
Sam laker
Okays
a posté le 28-10-2022 à 14:57
Dont worry, we will be all Okays ...
Fares
La dolce vita
a posté le 27-10-2022 à 23:38
Voitures de fonction, logements octroyés par l' '?tat pour une bande de maquilleuses.

Les maigres ressources du pays sont entrain d'être dilapidées pour satisfaire les fantasmes de siedtou.

#kaies_saied_digage
DHEJ
ROBOCOP.
a posté le 27-10-2022 à 17:27
Ighanni wa jnahou... lui répond!


It is much ISIEr!
FALLAG
Aussi ISIE25juillet 3amlitilnè Il3aaaaar !
a posté le 27-10-2022 à 15:35
Face à de tels comportements de la part de l'ISIE25juillet et de la junte de Carthage, des voix devraient s'élever pour remettre en question la responsabilité de ce personnel. A la lumière des faits, Kaiis Saied & Co n'ont pas seulement un boulon desserré, mais un rapport à la réalité complètement dérangé ! Qui a décidé que nous devions être gouvernés par des fous ? Ces membres de l´ ISIE personne ne les a élus ! Tous les occupants de l'asile politique, sans exception, ne sont à leur poste que parce que la démocratie est morte depuis longtemps !

Dans un Etat de droit démocratique, il existe suffisamment de mécanismes pour éviter les échecs totaux comme ISIE25juillet et la seule présence de ces existences corrompues prouve à quel point notre société est déjà abîmée. Ils volent notre patrimoine, notre pays, notre prospérité et sont protégés par les flics ! C'est fou, non ? Qui a eu l'idée d'accorder l'immunité aux criminels ?

Nous sommes sur la voie du totalitarisme et ces criminels politiques s'ouvrent la voie par décrets ! Quelle est donc la valeur juridique de tels décrets ? Et comment se fait-il que tous ceux qui appellent à la résistance fassent l'objet d'une enquête, alors que cette caste déconnectée s'en tire à bon compte en violant la loi ? La nef des fous tunisienne est dangereusement inclinée et elle chavirera si le peuple ne se soulève pas contre ces tortionnaires !

Rabbi Yoster Tounis!