alexametrics
jeudi 25 avril 2024
Heure de Tunis : 01:15
Chroniques
Rached Ghannouchi : Tais-toi !
Par Marouen Achouri
23/02/2022 | 15:59
4 min
Rached Ghannouchi : Tais-toi !

 

Faire de la politique depuis plus de quarante ans et se trouver à la tête d’un tel échec sur tous les plans devrait suffire à faire taire le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi. On ne peut lui reconnaitre qu’un seul mérite, celui d’avoir compris, assez tôt, que son parti Ennahdha n’aurait aucune existence s’il n’est pas, d’une manière ou d’une autre, au pouvoir. En coalition, seuls, avec des partis qu’ils n’ont jamais cessé d’insulter…cela importe peu. L’essentiel, le plus important, est d’être au pouvoir. Cette avidité et cet opportunisme ont dégouté les Tunisiens dans un premier temps.

 

L’on pourrait admettre qu’à la limite, se raccrocher au pouvoir pour un parti politique est légitime. Mais la vraie question est : pour en faire quoi ? Le parti Ennahdha a démontré son incapacité et son manque de compétence dans la gestion des affaires du pays. Ils ont été au pouvoir pendant près de dix ans et ont été les complices de la détérioration multidimensionnelle du pays. Les arguments fallacieux selon lesquels ils n’étaient pas seuls et n’ont pas appliqué leur programme ne sont, en aucun cas, acceptables. Nous n’avions pas vu cette humilité quand ils étaient au pouvoir avec la ferme conviction que rien ne pourrait les en déloger.

Rached Ghannouchi est le principal responsable de cette débâcle et de cette déconfiture. En l’espace d’une dizaine d’années, il a fait de l’affairisme et du népotisme une politique. Son seul programme était de jouer aux dames pour assurer sa pérennité et celle de ses principaux soutiens. Même quand des dizaines de leaders de son parti se sont rebellés et ont contesté le fait que la formation politique à laquelle ils appartiennent ne se souciait plus des conditions de vie des Tunisiens, il les a isolés et poussés à la démission. Ce politicien, supposé chevronné et doté d’un sens politique infaillible, a réussi à diviser le nombre d’électeurs de son parti par trois en seulement huit ans ! Dans n’importe quel parti qui se respecterait, Rached Ghannouchi serait éjecté devant de tels résultats. S’il avait un semblant de sens de la responsabilité et s’il ne croyait pas dur comme fer qu’il est irremplaçable, Rached Ghannouchi aurait démissionné de son propre chef. Au lieu de cela, il a été porté à la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple. Trouver à la tête de cette institution l’une des personnalités politiques les plus détestées par les Tunisiens est bien la preuve que cette démocratie avait un problème.

 

C’est là que Rached Ghannouchi s’est pris pour ce qu’il n’est pas. Il a fait du bureau de l’Assemblée un complice de l’illégalité malgré les protestations vigoureuses d’élus comme Nabil Hajji, Abir Moussi et d’autres. Il a également inventé une institution qui n’existe dans aucun texte de loi qui s’appelle « présidence de l’Assemblée des représentants du peuple ». Il a même osé se constituer un cabinet composé de proches comme Habib Khedher, qui a fini par démissionner, et il a recruté des personnes comme Mohamed Ghariani. Pendant ce temps-là, ses sbires Rafik Abdessalem et Abdelkarim Harouni étaient occupés à faire taire les voix au sein d’Ennahdha qui réclamaient un congrès équitable pendant lequel ils pourraient demander des comptes à leur leader. Avant cela, la même bande tentait de faire amender le règlement intérieur du parti pour garantir la pérennité de Rached Ghannouchi à sa tête. Pour se permettre aujourd’hui de donner des leçons de démocratie et de pluralisme, il ne faut pas moins que l’aplomb et le toupet d’un Rached Ghannouchi.

Mais Rached Ghannouchi est « une vieille qui se fout d’être pincée » comme le dit un célèbre dicton tunisien. Pire, au cours des funérailles de l’un des membres de son parti, Rached Ghannouchi évoque, sans sourciller le « Taghout ». Il s’agit d’un mot largement utilisé par les formations terroristes pour désigner leurs ennemis de la police et de l’armée. Il s’agit surtout d’un mot chargé de sens, de sang et de douleur pour l’ensemble des Tunisiens car il est viscéralement lié à tous les horribles attentats que le pays a subi.

A chaque fois que Rached Ghannouchi se trouve devant un auditoire qu’il sait amical et bienveillant à son égard, il se lâche et révèle ce qu’il est profondément en faisant appel à un vocabulaire et à un référentiel qui lui est cher. En fait, il se fout éperdument de la démocratie, de la séparation des pouvoirs ou des droits et libertés. La seule ambition de Rached Ghannouchi était de prendre la place de Ben Ali et de se venger. Rien de positif ne peut émerger d’un terreau aussi pourri.

 

Il existe beaucoup de personnes sincères qui se battent pour de vraies valeurs démocratiques, mais certainement pas pour un simulacre qui porterait Rached Gahnnouchi à un poste de responsabilité. Chaque fois qu’il parle, il rappelle à tout le monde pourquoi le cheminement démocratique tunisien a été perverti pour ensuite être confisqué. Chaque fois qu’il parle, il redonne envie à des milliers de personnes de sortir casser les sections du parti. Chaque fois qu’il parle, il attise encore plus la colère et le dégoût. Rached Ghannouchi, tais-toi !

 

Par Marouen Achouri
23/02/2022 | 15:59
4 min
Suivez-nous
Commentaires
EL OUAFI
Taisez-vous Ghannouchi
a posté le 24-02-2022 à 13:09
L'agneau qui s'est transformé en bourreau, recroquevillé dans une mégalopole lointaine,dans un oublie assourdissant, rongeait ses freins attendant le moment propice pour s'emparer de sa proie !
Un certain janvier 2011,propulsé au-devant de la scène politique d'un pays qui reconnaissait que des despotes depuis l'indépendance, l'occasion est ultime et ne se renouvellerait plus jamais !
En bourreau, sans hésiter s'empara du pouvoir !
Calculateur de nature, il procéda à un nettoyage méthodique et remplaça ses supplétifs aux postes clés dans presque la quasi totalité des services, en observateurs, survivants tout les mouvements suspects .
Plus d'une décennie,avec ses prérogatives controversées, méthodes douteuses, le constat est déroutant, affligeant même !
Cette fuite en avant aux résultats calamiteux rendaient toutes évolutions impossibles, le pays pris dans une vertigineuse spirale de descente aux enfers, une paralysie presque totale, une banqueroute annoncée !
Une pagaille, et cacophonie au sommet de l'état alertait le président Kais Saied de prendre des décisions radicales réduisant tout actes de nuisance du présumé Gourou qui a osé détruire de l'intérieur toutes les d'infrastructures du pays.
Ce Ghannouchi alias le bourreau perdra la quasi totalité de ses prérogatives et réduit à une marginalisation certaine !
Que lui reste t-il que l'illusoire et une faillite annoncée !
Fares
The ghannouchi bashing fest
a posté le 24-02-2022 à 00:59
"Akbala al hoummou 3laina" auraient ils du fredonner il y a 11 ans à l'aéroport de Tunis-Carthage.

Ce Lucifer déguisé en un homo-sapiens est la cause première du climat politique pourri dans lequel vit la Tunisie. Des chantages à gogo, des complots, des soupçons de meurtres, du financement par des pays étrangers, de l'espionnage...Si Satan a un visage, alors il doit certainement ressembler à ghannouchi. Cette créature est le mal incarné.

Dans un pays qui se respecte, cet individu serait déjà derrière les barreaux, voire plus.
DHEJ
Ben oui mais qui osé le faire taire, il est le diable!
a posté le 23-02-2022 à 19:58
Reste ses employeurs! Ils sauront le faire taireune fois la mission est terminée!

Burn after reading

And kill after mission ended!
Soussi
Journalistes
a posté le 23-02-2022 à 19:25
Nos journalistes qui commencent de voir plus clair apres une decenie en trance
Bonjour la verite il n est jamais trop tard ya Si Marouane
why
Rass el bla
a posté le 23-02-2022 à 19:15
RG n'a pas participé à la révolution. Il est arrivé en Tunisie après et a profité du chaos pour commencer sa sale besogne.
RG a été celui qui a pourri la vie politique. Rappellez-vous les halal/haram, la constituante qui était censée durer un an mais qui en a mis presque 3... RG est derrière la dégradation du climat politique, des insultes, des manifestations Chocotom, des malyouniyya (falsou),...
Ses sorties médiatiques sur la police et les militaires, sur les "sportifs de Chaambi" qui lui rappelait sa jeunesse, tout ceci fait de lui un personnage profondément anti-tunisien.
Emporté par son égo, il s'est vu président. Et c'est là son erreur: quand il est devenu président de l'ARP, il a montré une incompétence flagrante. Il a pourri les débats et surtout il a réussi à dégrader son image auprès des électeurs. Une vraie performance !
Tout ceci fait de lui un traître qui devrait un jour rendre des comptes devant la justice: d'où vient sa fortune ? Comment a-t-elle été acquise ? La lumière devra alors être faite sur son implication (ou non) et ses éventuels liens avec les attentats, les réseaux de jeunes partis en Syrie etc.
R_ESSID
J'ai un problème !
a posté le 23-02-2022 à 18:48
Comment, M. Marouen Achouri, pouvez-vous cohabiter avec d'autres officiants dans BN ?
Entre vous et Raouf Ben Hedi, qu'avez-vous de commun ?
Je ne comprends plus rien sur la ligne éditoriale de ce site !
Mon.
Comment
a posté le 23-02-2022 à 17:51
Bravo, c'est la triste vérité mais les Tunisiens ont mis beaucoup de temps pour le comprendre et on ne comprend pas comment des politiciens comme Jaouher Ben Mbarek Nejib Chebbi et autres osent encore prôner le retour à l'avant 25 juillet!
retraité
bravo pour votre article et analyse
a posté le 23-02-2022 à 17:18
bravo Monsieur Achouri votre article cette fois ci est bien détaillé et réel contrairement aux autres articles et vos analyses sur le président de la république il est temps ce gourou de quitter la scène politique tunisienne et de retourner à Londres avec sa famille et ses proches pour jouir de sa fortune sinon un jour il sera rattrapé par la justice dans des affaires avant la révolution et sa mauvaise gestion du pays pendant 10 ans qui ont rendu un pays à la dérive et sa population appauvrie .
A4
Un con de cette race ne comprend jamais !!!
a posté le 23-02-2022 à 17:18
LIMITE
Ecrit par A4 - Tunis, le 01 Septembre 2018

Il ne faut pas prendre la barre
Et tenter avec sa barquette
De traverser la grande mare
Quand la brise est à la tempête

Il faut savoir rester à terre
Garder ses bottes et sa cagoule
Et ne jamais prendre la mer
Quand la vague est devenue houle

Mais allez raconter tout ça
A ces cervelles désertiques
Qui hélas sont bien en deçà
De la limite fatidique

Car il faut bien un minimum
Un minimum de rien du tout
Pour s'arrêter à l'optimum
Et ne jamais aller au bout

Il faut un soupçon de jugeote
Avec presque rien de bon sens
Pour savoir arrêter la note
A sa limite d'incompétence

Allez le dire à ces débiles
Qui doivent bien se la fermer
Que leurs paroles sont stériles
Qu'ils feraient mieux de s'enfermer

Allons-nous trouver la manière
Ou devons-nous un jour sévir
Pour museler, pour faire taire
Tous ces clowns qui n'ont rien à dire ?
Lol
RG parle
a posté le 23-02-2022 à 16:57
Il suffit de quelques mois pour que certains rêveurs oublient la réalité de la scène politique dominée par makrouna et la secte & co.
jilani
Et dire que certains osent se comparer à Nelson Mandela
a posté le 23-02-2022 à 16:56
Cet article aurait un sens avant et juste après le 25 juillet, mais maintenant c'est trop tard après que le pays a perdu sa crédibilité à l'étranger avec la propagation des messages négatifs par les médias et les opportunistes qui n'ont pas honte encore de se réunir avec ce diable gourou comme les sales frères chebbi, mbarek et bcp d'autres qui ont donné l'espoir à cette personne la plus détestée de se montrer et prendre la parole. La démocratie suppose avant tout le patriotisme et l'honnêteté et pas la méchanceté et la trahison comme c'est le cas du feu bce et ce gourou. Certains mafieux ont osé même se comparer à Nelson Mandela et se prennent pour des évadés politiques.
SAM53
ENFIN
a posté le 23-02-2022 à 16:40
On dirait que BN a changé son fusil d'épaule Bravo Si Marouene quand même pour ce portrait réel de ce magouilleur voleur terroriste qui va endetter le pays pour des dizaines d'annees encore avec sa ghanima lui et son entourage
ourwa
@ SAM53; " ENFIN"
a posté le à 17:38
Eh oui, " On dirait que BN a changé son fusil d'épaule ", comme vous dites... Mais ce n'est pas nouveau, ça a été toujours été le cas...Jusqu'à la veille du fameux 25 juillet 2021, BN était à la pointe des critiques à l'égard des islamo-fascistes de nahdha, ensuite, au lendemain du 25 juillet 2021, le vent a tourné et BN avec lui, comme une bonne girouette bien huilée qu'elle est... en apparence, car comme média polyphonique, il ne cesse d'étonner; quand un de ses journalistes continue à taper sur KS et ses décisions exceptionnelles, parler même de " coup d'état", un autre journaliste de BN épingle adroitement ghannouchi et seulement ghannouchi, son historique et ses stratégies abjectes. C'est ce que fait ici Marouen Achouri. Mais Marouen Achouri est-il allé jusqu'à remettre en cause l'existence même de l'islam politique en Tunisie dans une analyse argumentée prouvant l'inadéquation totale de l'islam politique avec les invariants fondateurs de la Démocratie universellment reconnus ? Non ! ses capacités anlytiques et argumentatives sembleraient s'arrêter à ce stade... Allez savoir pourquoi... Peut être qu'abdellatif mekki, pseudo ex membre de nahdha, pourrait répondre à cette insterrogation, mekki qui n'appelle pas à la disparition de nahdha, mais bien au dégagement de ghannouchi de la présidence de ce mouvement. Nuance...