
Depuis le 14 janvier 2011, la Tunisie a compté sur l'appui et le soutien inconditionnel des pays voisins et amis. La République a toujours eu comme objectif, sur le plan diplomatique, d'opter pour une politique de neutralité face aux deux blocs de l'Est et de l'Ouest, en conflit depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. La Tunisie a même été l'un des leaders du mouvement des non-alignées. Cette politique lui a valu des relations diplomatiques solides avec des pays en conflits tels que l'Algérie et le Maroc ou même la Russie et les Etats-Unis d'Amérique. La Tunisie a bénéficié du soutien inconditionnel de ses partenaires dans les moments les plus difficiles de son histoire.
Malheureusement, cette dernière année, les relations diplomatiques tunisiennes ont été considérablement affaiblies par la situation politique du pays et le processus entamé par le président de la République, Kaïs Saïed, depuis le 25 juillet 2021. La Tunisie a collectionné les communiqués américains ou européens mettant en garde contre la dégradation de la situation du pays et la nécessité d'entamer un processus inclusif basé sur le dialogue. Le Sénat a multiplié les visites et les délégations visant à observer de près le développement de la situation et cherchant à ouvrir un dialogue avec le pouvoir exécutif. En une année, ce ne sont pas moins de cinq communiqués critiquant les décisions du président qui ont été publiés par le département d'Etat. De même pour l'Union européenne qui avait exprimé sa préoccupation quant aux agissements de Kaïs Saïed et est allée jusqu'à mettre l'accent sur le faible taux de participation au référendum du 25 juillet 2022.
Face à ces critiques, la diplomatie tunisienne a opté pour la politique du silence. Un mutisme sans précédent avait frappé nos officiels et notre ministère chargé des Affaires étrangères. Nous avons eu seulement droit, lors des discours du chef de l'Etat, à quelques slogans soulignant l'importance de la souveraineté de la Tunisie et du peuple et l'indépendance du pays. La présidence n'a pas jugé bon de présenter des explications claires sur la situation ou de donner les instructions, en tant qu'autorité chargée des relations étrangères et des affaires diplomatiques, au ministère des Affaires étrangères, Othman Jerandi de déployer les ressources nécessaires et de fournir les efforts permettant d'apporter les éclaircissements nécessaires quant au processus entamé depuis le 25 juillet 2021.
En plus de cela, plusieurs ambassades sont actuellement vides. Nous pouvons citer à titre d'exemple la non-désignation d'un successeur à Moez Sinaoui, ancien ambassadeur de la Tunisie en Italie. Il existe un véritable problème au niveau de la nomination d'ambassadeurs pour plusieurs pays européens. On assure, depuis le mois de septembre la mission par intérim alors que la Tunisie mendie auprès des nations les plus puissantes du vieux continent et cherche un soutien aux négociations en cours avec le Fonds monétaire international. Idem pour l'ambassade de la Tunisie en Iran, puisque les défaillances de la Tunisie au niveau diplomatique ne s'arrêtent pas au niveau des relations tuniso-européennes. Depuis la fin de la mission diplomatique de Samir Mansa, il y a de cela quelques semaines, la Tunisie a jugé bon de ne pas procéder à une nomination dans l'immédiat d'un responsable de notre mission diplomatique au sien d'un pays a qui profite l'actuelle crise énergétique résultant du conflit russo-ukrainien.
La présidence de la République a montré son incapacité à préserver et à consolider ses relations avec les pays amis et voisins que ce soit dans le cadre de relations bilatérales ou dans des organisations auxquelles la Tunisie appartient. Kaïs Saïed s'est retrouvé face à une décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples l'appelant à rétablir la démocratie constitutionnelle dans un délai de deux ans. La Cour ordonne à l’Etat défendeur d’abroger les décrets présidentiels n° 117 du 22 septembre 2021, et les décrets n°69, 80, 109 du 26, 29 juillet et 24 août 2021 et les décrets n°137 et 138 du 11 octobre 2021 et de rétablir la démocratie constitutionnelle dans un délai de deux ans à titre de mesure de restitution. De son côté, Kaïs Saïed a persisté dans son mutisme. Il n'a toujours pas émis de réponse à ce sujet ou expliqué ce qu'il comptait faire par rapport à cela. On aurait dit qu'il n'y avait jamais eu de cour africaine ou de décision ! Le président de la République, à qui revient de poser la politique du pays en matière de relations diplomatiques, croit-il qu'ignorer ses problèmes finira par les faire disparaître ?
De plus, la Tunisie semble ne plus être attachée à son patrimoine historique et culturel ou vouloir continuer à œuvrer pour sa sauvegarde et son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Notre pays n'est plus capable de s'exprimer et de présenter son avis auprès de cette organisation puisque nous n'y avons plus d'ambassadeur officiel. Ghazi Ghrairi, qui s'était illustré dans sa tâche, est rentré à Tunis suite à la fin de sa mission diplomatique en septembre et aucun successeur n'a été nommé. Il s'agit là d'un fait pouvant considérablement porter atteinte à la diplomatie tunisienne et à son image puisque Ghazi Ghrairi était, également, chargé de la coordination avec le groupe de pays faisant partie de l'Organisation mondiale de la Francophonie. Or, la Tunisie compte organiser le prochain sommet de la francophonie les 19 et 20 novembre 2022, soit le mois prochain ! Kaïs Saïed tenterait, donc, d'organiser un sommet sans coordination avec les participants ?
La situation de la diplomatie tunisienne est chaotique. Une véritable défaillance de la part de Kaïs Saïed peut être observée à ce niveau en raison de l'incapacité du président à gérer un tel dossier. Il avait essayé de tenter un rapprochement avec l'Algérie et de s'attirer le soutien et l'affection du pouvoir en place.
Afin de réaliser cet objectif, le chef de l'Etat est allé jusqu'à mettre en péril la relation de la Tunisie avec le Maroc en invitant officiellement, et à titre individuel, le représentant du Front Polisario à l'occasion de la Ticad 8 organisée en collaboration avec le Japon. Ce pays avait pourtant critiqué la position tunisienne.
Par la suite, et quelques semaines après, alors que Kaïs Saïed avait misé sur le soutien à l'Algérie dans le cadre du conflit l'opposant au Maroc, nous avons été surpris de découvrir un vent de rapprochement entre les deux pays voisins. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a reçu le ministre algérien de la Justice, Abderrachid Tebbi. Il s'agit-là de la première visite d'un officiel algérien au Maroc depuis l'annonce de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. La diplomatie tunisienne, quant à elle, a reçu un véritable coup de poing dans la figure !
Sofiene Ghoubantini


Bordant l'atlantique sud, la méditerranée, le grand sahara et la mer rouge, les états-unis veulent définitivement asseoir leur influence sur cette région sensible et lutter contre les velléités russe et chinoise.
Cette stratégie se basera sur quatre puissances régionales piliers que sont l'algérie, le maroc, l'egypte et le nigeria considérées par washington comme capables d'assurer l'équilibre et de veiller aux intérêts US.
Les négociations sont en cours avec ces acteurs pour que chacun assume une influence sur un périmètre défini. Les premières études des thinks-thank US parlent d'une zone d'influence algérienne qui serait le nord mali, le nord niger, la tunisie et la tripolitaine libyenne, d'une zone d'influence marocaine qui serait le sahara occidental, la mauritanie, le sud mali ainsi que les pays ouest africains en coordination avec le puissant nigeria qui supervisera le sud niger et enfin la zone d'influence égyptienne avec la cyrénaïque libyenne, le tchad et le soudan.
Il est clairement convenu que les "états " sous influence ne seront plus que des gouvernorats sans aucune souveraineté et seront sommés d'exécuter les directives.
C'est dans ce cadre qu'il faudra lire la disparition programmée de la "diplomatie" tunisienne.
Chaque membre du corps diplomatique doit être logé et payé avec un salaire qui reflète le coup de vie du pays ou il exerce, l'état doit payer l'éducation de ses enfants dans des écoles prives (des centaines de milliers de dollars), ensuite il y a les coût de location des ambassades et des consulats, et que gagne le pays en retour? On peut se suffire a une dizaine d'ambassades: le groupe G7, l'union européenne, la Libye et l'UAE.
La majorité des contacts peuvent se faire par téléphone, skype, whatsapp, zoom et les autres outils de télécommunication. On peut faire des voyages éclairs pour discuter des sujets, ceci peut se faire par le ministre des affaires étrangères ou ses vice-ministres, adjoint etc.
Si le pays n'a pas de devises pour satisfaire les besoins alimentaires de son peuple, est ce qu'il peut se permettre le luxe de maintenir tant d'ambassades et représentations diplomatiques qui ne font rien. En réduisant le nombre d'ambassades au stricte nécessaire ce sont des centaines de millions de dinars qui peuvent être réorientes vers des achats plus vitaux et nécessaires.
On sait, que dans les faits, cette diplomatie fut plus amicale et plus proche de l'Occident, pour ne pas dire y alignée. Toutefois, l'on s'efforçait de tenir une médiane en équilibristes....
Depuis 2011, on a assisté à un ballet de prétendants sans talent ni culture et bien malin qui ferait le bilan exact des retombées de cette marée.
D'où, et pour rester équitable, il peut être dit que tenir Kais Saied pour responsable relève du procès injustifié.
Que l'on se souvienne juste que Bouchlaka, gendre du gourou fut ministre de ces affaires.
Alors, faisons les comptes....
Notre maison brûle mais on regarde ailleurs.


