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Chroniques
Que les parents passent à l’essoreuse !
Par Marouen Achouri
14/09/2022 | 16:59
4 min
Que les parents passent à l’essoreuse !

 

L’heure de la rentrée scolaire a sonné et tous les parents de Tunisie sont actuellement en train de multiplier les acrobaties pour payer ce qu’il faut à leurs chers bambins. Il faut dire qu’en Tunisie, les familles accordent une importance parfois exagérée à l’école et à la scolarité de leurs enfants. C’est à qui choisira la meilleure école, aura le bon piston et dégainera le plus rapidement son chéquier pour tenter de se rassurer quant à l’avenir des enfants.

 

Mais tout cela, comme le savent tous les parents, est loin d’être gratuit. D’abord, tout le monde sera d’accord pour dire qu’il ne faut pas compter sur l’Etat tunisien pour faire le moindre effort sur cet aspect. On dirait que l’Etat est toujours satisfait du fait qu’il y ait des écoles un peu partout sur le territoire tunisien, bien que la plupart aient été construites juste après l’indépendance. Le parent tunisien est livré à lui-même devant des écoles privées voraces et un enseignement public complément délabré. Il se retrouve tout seul également devant le prix exorbitant des fournitures scolaires et devant les listes, parfois fantaisistes, données par certains établissements. Le parent tunisien, quand il doit inscrire sa progéniture dans un jardin d’enfant, doit lutter férocement contre la certitude de se faire plumer et maitriser ses nerfs pour ne pas perdre cette place si chèrement acquise. Quand on lui donne une liste comprenant 24 rouleaux de papier-toilette, douze rouleaux d’essuie-tout et trois litres de savon liquide, il est tout à fait normal d’avoir le sang qui monte aux oreilles. En plus, ce même parent doit subir la déclaration de la présidente de la chambre syndicale nationale des crèches et des jardins d’enfants soutenant, sans sourciller, qu’un prix de 500 dinars par mois pour une crèche qui fournit tous les services est tout à fait normal.

 

De l’autre côté, les organismes officiels affirment que tous les produits sont disponibles à des prix abordables y compris le cahier subventionné. Mais malheureusement le Tunisien ne sait toujours pas où se trouvent ces produits si disponibles et si accessibles. Ils ne savent toujours pas où se trouve le fameux marché filmé par Wataniya 1 où les prix sont irréels. La réalité du parent tunisien est totalement différente de ce que disent les officiels et ils sont acculés à mettre des sommes considérables pour acheter les fameuses fournitures. Tout le monde considère comme normal qu’un enfant se promène avec 500 dinars sur le dos tous les jours pour aller à l’école. Les parents tunisiens doivent se mettre en quatre, chaque année, pour trouver l’argent nécessaire à l’inscription, aux fournitures, aux clubs, à la cantine et autres menues dépenses. Certains vont même jusqu’à contracter des emprunts pour garantir ce qu’ils pensent être la meilleure éducation possible pour leurs enfants.

 

On demande également à ce même parent de se montrer compréhensif quand l’abonnement de la salle de gym de son enfant double pendant les vacances d’été. On lui demande aussi de comprendre que les crèches, jardins d’enfants et écoles privés subissent l’inflation et les augmentations des prix et que, par conséquent, il doit payer plus d’argent. Mais tout le monde oublie que ce parent est aussi le contribuable qui paye des impôts pour rouler sur des routes défoncées, pour ne pas trouver d’école publique respectable pour son enfant et qui a oublié depuis longtemps l’existence même d’un transport public. C’est aussi le même citoyen qui ne trouve ni sucre, ni huile, ni beurre, ni jus, ni boissons gazeuses, ni eau minérale dans les rayons des magasins. Après des tours successifs dans l’essoreuse géante qu’est devenue la vie quotidienne en Tunisie, on demande à ce même citoyen-parent-contribuable d’avoir foi en ses dirigeants et en l’avenir… et bien sûr de continuer à payer ce qu’on lui demande de payer.

 

Nous sommes aujourd’hui confrontés à un douloureux constat : de plus en plus de personnes tentent l’aventure de la migration, qu’elle soit légale ou clandestine, dans le seul objectif d’assurer un avenir meilleur pour leurs enfants et avoir la possibilité de les élever dans un endroit propre, où la loi est respectée et où il existe des parcs et des espaces pour enfants que l’on peut exploiter sans lâcher une centaine de dinars. Plusieurs familles tunisiennes migrent dans cette seule optique. Il s’agit là d’un désespoir et d’une douleur qui n’est pas moins vivace que celle d’être au chômage ou de sentir que l’on n’a pas d’avenir dans son propre pays.

Il n’est pas du tout facile d’être parent aujourd’hui en Tunisie, quel que soit le niveau social où l’endroit où l’on se trouve sur le territoire. Outre les pressions financières, les parents doivent faire face au jugement des autres et à leur regard. Ils doivent gérer cette culpabilité enfouie qui leur dit qu’ils ne font pas assez pour les enfants et qu’ils ne passent pas assez de temps avec eux. Finalement, les parents se retrouvent seuls devant ces pressions. Courage à eux.

Par Marouen Achouri
14/09/2022 | 16:59
4 min
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Commentaires
Soussi
Rien
a posté le 15-09-2022 à 16:47
Il ne reste rien a essorer les Tunisiens attendent de voir le bout du tunnel qui ne veut arriver a cause de la mauvaise gestion
C est un probleme Tuniso Tunisien seul au monde un pays qui ne veut pas utiliser ces competences qui sont pret a aider de sortir de l impasse Mais il y a des conseilles autour du president qui voient les choses differement peur de perdre leur credibilite
Pendant les annees 70
Mr Hedi Nouira avait confiance aux competences Tunisiennes
Il a tire le pays du fond du goufre sans complexe
DIEHK : Vraiment "vénère" contre l'ennemi de l'??intérieur!
Je ne savais pas !!!
a posté le 15-09-2022 à 09:30
Que la Tunisie avec une surface de :
163.610 km² et une longueur totale de côtes de 1.148 km peut ê?
TOUT ça avaler par une essoreuse ?
Il est vrai que depuis votre merdo de la brouette doublée par la connerie du 25 juillet :
Votre machine à laver la sainte terre de Tunisie et son essoreuse géante sur terre est 1 rêve d'enfant, je dirai même 1 rêve dans l'imaginaire de M Achouri ?
Pauvre Tunisie, même ton peuple t'envoie dans l'essoreuse, mais je dirai que chez BN (TOUT le monde est essoré et n'arrive plus à trouver le juste mot pour dire des choses...)
DHEJ
Bonjour
a posté le à 10:40
L'essentiel est que le GOUROU de la secte se porte bien.


Hallilouya!
DHEJ
Essoreuse ou pressoir?
a posté le 15-09-2022 à 08:55
'Puis, viendra après cela une année où les gens seront secourus [par la pluie] et iront au pressoir. '

Verset 49 sourat Youssof
DHEJ
Tu n'as rien compris aux problèmes
a posté le 14-09-2022 à 17:19
Un enfant c'est une réduction fiscale de 100 dinars TTC par an...