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Quand la diplomatie stagne face aux multiples alertes
26/03/2023 | 16:08
6 min
Quand la diplomatie stagne face aux multiples alertes


Depuis près d’une semaine, les déclarations des parties étrangères à propos de la situation en Tunisie  fusent de toutes parts. Crise économique préoccupante, risque d’effondrement… Les Européens, mais aussi les Américains ne cessent de mettre en garde la Tunisie alertant sur la nécessité de parvenir à un accord avec le FMI dans le but d'espérer voir le bout du tunnel. Toutefois, la partie tunisienne s’est distinguée par son silence, n’affichant aucune position claire. 



Le bal des déclarations alarmistes a été ouvert, le 20 mars 2023, par le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell qui avait indiqué en marge de la réunion du  conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne que l’union redoutait un effondrement de la Tunisie et les conséquences que cela pourrait avoir sur le vieux continent, en l’occurrence les flux migratoires et une instabilité dans la région. 

Malgré la gravité de ces propos, la Tunisie n’a réagi qu’à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères indiquant que les « Tunisiens ont pris connaissance et certainement bonne note de la déclaration faite par le Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité ». 

« Les propos prononcés sont disproportionnés tant au vu de la résilience bien établie du peuple tunisien tout au long de son histoire, que par rapport à une menace migratoire vers l’Europe en provenance du sud. Ces propos sélectifs continuent d’ignorer toute responsabilité dans la situation qui a prévalu en Tunisie et ailleurs, notamment depuis 2011 et jusqu’au 25 juillet 2021 » a estimé le ministère.



Deux jours plus tard, le même ton été utilisé par le secrétaire d'État américain Antony Blinken qui déclare devant le Sénat, que les États-Unis sont préoccupés par la situation économique de la Tunisie et qu’ils estiment nécessaire de trouver un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). « Nous les encourageons fortement à le faire parce que le risque est que l'économie s'effondre », a souligné Antony Blinken.

Et c’est dans ce contexte alarmiste, que la grande sœur intervient. En effet, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a accordé une interview à la chaîne Al Jazeera dans laquelle il a affirmé que « la Tunisie fait face à un complot et l'Algérie la soutiendra ». Il précise que les choses s'étaient compliquées depuis l’accueil du chef du Front Polisario, Brahim Ghali.

Lors de cette interview, le président algérien a déclaré qu'un complot était en train d'être tramé contre la Tunisie par de nombreux acteurs. Il a assuré que les choses s'étaient considérablement compliquées depuis que la Tunisie avait accueilli Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique (chef du Front Polisario), et qu'ils avaient exercé une pression sur le pays.


Vendredi 24 mars, le président français, Emmanuel Macron, a évqué, depuis Bruxelles, « la très grande tension politique et la crise économique et sociale qui sévit en l'absence d'accord avec le Fonds monétaire international », jugeant la situation « très préoccupante ». Il a assuré que la France et l’Italie coopéreront pour aider la Tunisie à dépasser une crise qui inflige une pression migratoire à l’Europe, précisant avoir abordé le dossier de la Tunisie avec Giorgia Meloni, au cours d'une réunion bilatérale.

Pour sa part, Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres d'Italie a multiplié les déclarations sur la Tunisie, affirmant que tout le monde n’a pas conscience des risques engendrés par la situation en Tunisie et soulignant la nécessité de soutenir la stabilité dans le pays devant la crise financière qu’il traverse et qui pourrait mener vers une vague migratoire « sans précédent ».

« La question centrale et fondamentale est le Fonds monétaire international et donc un effort diplomatique doit être fait pour convaincre les deux parties à conclure un accord et stabiliser la région » a-t-elle souligné, dans une déclaration accordée aux médias.


Le vice-président du Conseil des ministres et le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Antonio Tajani, a, lui aussi, alerté contre la détérioration de la situation en Tunisie, appelant le pays à mettre en œuvre les réformes nécessaires. « Une aide économique urgente est nécessaire à la Tunisie pour éviter son effondrement financier et des centaines de milliers de migrants supplémentaires se dirigeant vers l'Europe », a-t-il averti, ajoutant que « la Tunisie a un besoin urgent d'aide, nous ne pouvons perdre de temps. Si le "front migratoire" tunisien s'ouvre, des centaines de milliers de personnes pourraient tenter de migrer ».

 

Face à toute cette dynamique, la réponse de la Tunisie, a été fournie par Mohamed Trabelsi, directeur de la diplomatie générale et de l’information au sein du ministère des Affaires étrangères qui s’est exprimé ce matin, dimanche 26 mars 2023, sur Mosaïque Fm, au sujet des récentes déclarations concernant la Tunisie.

« Nous ne voulons pas alimenter la polémique constante et non-constructive autour de plusieurs sujets concernant la Tunisie, dont celui de la migration clandestine et de la situation économique. Ceux qui aiment la Tunisie doivent éviter les déclarations négatives et qui peuvent donner des indicateurs négatifs sur la situation touristique et économique du pays », a déclaré Mohamed Trabelsi.

M. Trabelsi a ajouté, par ailleurs, que « ce genre de déclarations envenime davantage la situation en Tunisie », estimant que « toute déclaration négative peut affecter directement des secteurs vitaux pour le pays [...] Nous appelons les différentes parties à éviter ce genre de déclarations. Nous sommes conscients que ces pays veulent nous aider mais ces déclarations ne nous aident en rien ». 

Le directeur de la diplomatie tunisienne a cependant préféré ne pas commenter les déclarations algériennes, préférant saluer le soutien de l'Algérie à la Tunisie.



Il va sans dire que la Tunisie traverse une crise économique et financière profonde. Cette crise s’est d'autant aggravée par l’absence d’un accord avec le FMI, mais aussi par l’instabilité politique qui règne et les prémices d’un retour de la dictature et de la répression des droits et des libertés. Face à cette situation délicate et critique, la Tunisie a plus que jamais besoin de ses amis et de partenaires historiques et stratégiques afin de pouvoir sortir du gouffre.

Cependant, le pouvoir en place ne cesse d’altérer les relations diplomatiques de la Tunisie, au nom de la souveraineté nationale. Faut-il encore rappeler, que pour assurer sa souveraineté, il est nécessaire d'atteindre une autonomie partielle sur des productions, biens et services essentiels afin d'assurer sa sécurité alimentaire. Il ne s'agit pas de se refermer sur soi-même, mais plutôt de ne pas être soumis ou conditionné par les décisions d'autres régions du monde dans les secteurs stratégiques essentiels.



Sarra HLAOUI 

26/03/2023 | 16:08
6 min
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Commentaires
Carthage Libre
Les COMPLOTS de Kaies Saied contre la Tunisie...des vrais ceux là.
a posté le 28-03-2023 à 10:29
Ce qui m'inquiète, plus que sa folie délirante de "complots" et "on a besoin de personne" (même la Russie de Poutine ne peut pas vivre sans de grandes nations, comme la Chine), ce qui m'inquiète ce sont les idiots utiles qui le croient. Des gens aux premières apparences "normaux", mais qui sont tellement, tellement crédules que s'il pète, ils vont tout de suite applaudir...Il aura suffit qu'ils leur dise ce qu'ils ont envie d'entendre et de mettre 3 ou 4 nahdhaoui en prison pour qu'ils rugissent de plaisir....alors que le type est entrain de faire couler le pays sur TOUS, TOUS les plans ; diplomatiquement, économiquement, culturellement, institutionnellement, libertés en bernes et une Dictature qui monte, qui monte (bientôt on ne pourra même plus écrire ça sur un média électronique).

c'est ça le plus grave : ce n'est pas ce chargé de cours de Mnihla, car on savait qu'il était Fou et qu'il ne valait rien...mais ce sont les gens qui sont ensorcelés par ce type....

L'être humain est parfois une chose bizarre...
Juan
zètes pas prèts pour démocratie
a posté le 27-03-2023 à 15:42
la suisse n'est pas république.
mais, il n'y a jamais de grèves, ni manifestations.
comment fonctionne le parmlement suisse ?
si vous comprenez allemand:

https://www.youtube.com/watch?v=Pm5efsABiVk
Nephentes
Ils croivent duper le monde entier
a posté le 27-03-2023 à 07:41
Européens Américains Chinois savent que le pays a plongé dans l'abime de la cessation de paiement

Ils savent que ce gouvernement est un ramassis d'incapables menteurs et inconscients prêts a toute manipulation, servilité voire traitrise pour satisfaire les délires de Mr Kaes Saed

ils savent a quel point les répercussions économiques t sociales de la misère qui est en train de s'abattre va se concrétiser en flux migratoires incontrôlables,, d'autant plus qu'ils savent également a quel point les institutions publiques tunisiennes censées réformer l'économie et contrer la migration clandestine sont engluées jusqu'au cou dans des trafics aussi répugnants les uns que les autres

Ceci explique l'insistance et la pression occidentales ; la Tunisie est en perdition et cette déliquescence va directement a l'encontre de leurs intérêts plus ou moins avouables

Cette pression leur parait d'autant plus légitime qu'ils sont éc'?urés de l'absence de courage et de sens de la responsabilité de cette équipe pseudo-gouvernementale qui prend les citoyens tunisiens pour un troupeau d'abrutis
Juan
la barque est pleine
a posté le à 18:21
leur problème se résume en un mot: ras le bol de vos clandestins.
Tunisino
Tout à fait!
a posté le 27-03-2023 à 04:17
Le mot clé est effectivement STAGNE, tout stagne avec le spécialiste de stagnation, le nouveau Kadhafi. Saied n'a ni de sagesse, ni de vision, ainsi il est incapable de gérer l'Etat, suivre les événements, et communiquer avec les tunisiens.
Bachibouzik
Oh la la
a posté le 26-03-2023 à 19:46
Ah ces innocentes, desinteressees, angeliques et bienveillantes declarations americano-europeennes, qui pensent tant, au bien de la Tunisie, quitte a se faire des consuls romains contemporains qui ordonnent, commandent, exigent de Kaeies Saeid de faire ceci et cela, alors c est le peuple tunisien qui l a elu, et a qui il doit rendre compte et non a nos "amis" a l UE et a Mr. Blinken. Est ce un hasard que cette cascade de tres tres bienveillantes declarations a lieu alors
que la calendrier de la transition politique s est acheve, que le nouveau parlement va legiferer un tas de lois qui toucheront les interets monopolistes de oligarchies politiques
economique et mediatiques corrompues, dont les interets sont infeodes au interets euro-americains?
Est ce le desespoir de voir le pouvoir politique et economique de ces oligarchiques brise une fois pour toute? est ce le desespoir de voir la Tunisie
s affranchir du role de vassal, qui est une des raisons de cette cascade des tres fraternelles et amicales declarations..?
Kaies Saied et le gouvernement font bien
d ignorer ces declarations-provocations, car c est le soutien du peuple tunisien qui compte pour Kaeies Saeid et son gouvernement, et non les campagnes desperees et paniquees de nos autoproclames bienveillants et desinteresses amis contre Kaeies Saeid et la Tunisie. Et s il n y a pas d accord avec le FMI, la Tunisie va elle etre engloutie par la mediterrannee? Elle passera des moments difficile certes, mais pas aussi grave que celle qu Elle a surmonte pendant son histoire millenaire.
Juan
ce despote, doit réponde pour son coup
a posté le à 18:23
le peuple ne l'a pas élu pour piètiner la constitution par un tank au parlement.
Bouba
En exemple
a posté le 26-03-2023 à 19:31
Les medias tunisiens devraient prendre le bon exemple des médias algériens qui montent au créneau dès que leur pays est touché même par un banal commentaire, au lieu de cela quelques médias tunisiens appellent l'étranger pour intervenir dans des affaires internes
Nephentes
Le plus important
a posté le 26-03-2023 à 19:22
C est de bien comprendre que ce pseudo gouvernement dissimule au peuple la veritable situation socio economique

le verite c que ce pays EST EN FAILLITE

la Tunisie est desormais incapable de faire face a ses obligations financieres tant vis a vis de l exterieur que vis a vis de ses citoyens

les clowns qui pretendent gouverner ce pays font preuve d un amareurisme et d un mepris quasiment criminels
Dr Médecin.
Barbara Leaf.
a posté le 26-03-2023 à 18:36
A-t-on oublié la visite de Barbara Leaf ?
retraité
ils ont raison
a posté le 26-03-2023 à 17:18
les puissances étrangères surtout les américains et les européens ont raison de s'inquiéter de la situation économique sociale et financière de notre pays ils multiplient les mises en garde et les avertissements pour que le pays applique les réformes douloureuses mais nécessaires pour obtenir le crédit dérisoire du FMI 1,9 milliard de dollars ( alors que le Maroc a obtenu un crédit de 25 milliards de dollars et négocie actuellement un autre crédit de 50milliards ) ce crédit FMI ouvre la voie à d'autres crédits des instances financières internationales et des pays amis et frères riches si notre pauvre pays sera en faillite la misère s'installe avec une crise sociale ,économique ,financière et sécuritaire avec des affrontements et des manifestations violentes et la stabilité légendaire du pays vole en éclat et pour corollaire une émigration massive des tunisiens vers l'eldorado européen ce que redoutent les européens et notre voisine Algérie . Q 'est ce qu'il attend le pouvoir actuel d'entamer les réformes exigées par les bailleurs de fonds pour éviter ce scénario catastrophe résultant d'une mauvaise gouvernance des islamistes et leurs différents alliés pendant 10 ans et le pouvoir actuel depuis un certain 25 juillet 2021 jusqu'à ce jour n 'a rien fait pour redresser la situation et appliquer les reformes douloureuses mais nécessaires pour éviter que le pays sombre dans le désespoir et l'abime ainsi que son peuple .