
Dans un souci de préserver l’environnement et de lutter contre la pollution, le gouvernement a annoncé un décret N° 433 en date du 10 avril 2017, relatif à la fixation d’amendes de divers montants. Des amendes qui prévoient d’empêcher toute éventuelle atteinte à la santé des citoyens, à la propreté et au respect de l’environnement.
Le décret gouvernemental relatif aux infractions environnementales est paru dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) stipulant une amende de quarante dinars pour tout jet de mégot de cigarettes ou de tout type d’ordures dans les endroits publics et privés ainsi que le crachat dans les endroits publics, entre autres infractions.
La pose des ordures ménagères dans des endroits inappropriés ou en dehors des délais fixés par la loi, le lavage des voitures dans la rue, le jet d’objets ou de produits émettant des odeurs nauséabondes sont également concernés par ces dispositions et ces amendes.
D’autre part une contravention d’un montant de soixante dinars est également prévue, notamment en cas de pollution des plages et des mers ainsi que le non entretien des espaces communs dans les résidences et pour toute personne qui urine dans les lieux publics.
Dans l'absolu l'on ne peut qu'applaudir de telles mesures destinées à conférer un plus grand respect aux règles et aux conditions d’hygiène de la vie courante des citoyens qui passent plus que la moitié de leur temps, justement, dans les lieux publics.
Et là, on ne fait que suivre l’exemple des autres pays avancés et développés qui disposent de réglementations rigoureuses en la matière avec tout un arsenal répressif à l’encontre des contrevenants.
Mais ce qu’il faut savoir, aussi et surtout, c’est que ces pays ont mis au point les dispositifs adéquats avant de prendre des mesures répressives. Ils ont, d'abord, mis tout un système pour préserver l'environnement, avec notamment la pose des poubelles partout, la construction de toilettes publiques, des petits cendriers portatifs pour les mégots de cigarettes, sans oublier l’organisation de nombreuses campagnes de sensibilisation.
C’est, donc, seulement, après la mise en place de toutes ces conditions, que des décisions engendrant des sanctions contre les éventuels contrevenants et un régime d'amende, sont mises en pratique.
Mais c’est l’amende de soixante dinars contre « les urineurs » dans les lieux publics qui a déclenché un buzz énorme générant les anecdotes les plus et les moins subtiles. Il est utile, dans ce cadre, d’avoir un aperçu de ce qu’ont fait les Français, à titre d’exemple, en la matière, aussi bien dans les endroits publics qu’au sein des entreprises, considérées, également, en tant que lieux publics.
Les entreprises doivent respecter certaines règles en matière de toilettes. Il faut au minimum un cabinet et un urinoir pour vingt hommes, et il faut deux cabinets au moins pour vingt femmes.
Les toilettes des hommes doivent êtres séparées de celles des femmes. Par ailleurs, le code du travail indique également que les WC ne doivent pas communiquer avec des locaux fermés où le personnel est amené à séjourner. Il est aussi formulé que les toilettes doivent êtres équipées d’une chasse d’eau et de papier hygiénique. Sans oublier qu’au moins un des cabinets doit être pourvu d’un lavabo.
En règle générale, le droit français reconnaît un droit individuel d’accès aux toilettes. Elles doivent être mises à disposition dans chaque logement, sur les lieux du travail, dans les lieux ouverts au public, en l’occurrence, les hôtels, les restaurants, les cafés, les théâtres, les lieux sportifs, les piscines. Il en est de même dans les écoles, les hôpitaux, les maisons de retraite, les casernes, les prisons, etc.
Il va de soi pour les lieux en liaison avec les déplacements et les transports dont notamment les gares, les haltes d’autoroute, les aires de repos des gens du voyage. Ces toilettes sont, généralement, à la charge des propriétaires des bâtiments ou des installations. Chaque personne peut mettre en cause la responsabilité du propriétaire si les lieux qui en relèvent sont insalubres.
A noter, toutefois, que les municipalités ne se trouvent pas dans l’obligation de créer des toilettes publiques, mais pour le bien de tous, ils sont nombreux les conseils municipaux qui installent des toilettes, souvent payantes, mais parfois gratuites.
Or, et pour revenir à notre pays, d’aucuns s’interrogent sur ce qu’ont fait les autorités compétentes, au préalable, en matière d’infrastructure hygiénique ? Les lieux publics disposent-ils des moyens nécessaires et suffisants pour pouvoir répondre positivement aux nouvelles exigences ?
Les conteneurs pour la pose des déchets ménagers existent-ils en nombre suffisant et bénéficient-ils de l’entretien régulier et adéquat pour pouvoir obliger les citoyens à y recourir ? Car, dans plusieurs endroits, ces engins sont, plutôt, source d’insalubrité et de tracasseries pour l’environnement à cause de leur état générant, souvent, des odeurs fétides, notamment en temps de grandes chaleurs pendant la saison d’été.
Et pour les toilettes dans les lieux publics, à part, certains établissements, tels les aéroports, elles sont souvent dans un état lamentable, ce qui entraîne la répugnance et le rejet d’y entrer pour un grand nombre de citoyens. Sans oublier l’absence de ce type de commodités dans les artères des villes. Et là où le bât blesse, c’est l’état dégradé dans lequel se trouvent ces toilettes dans les établissements hospitaliers.
Tout ceci nous amène à nous interroger sur le manque, voire l’absence de toute action de sensibilisation avant l’annonce de ce décret gouvernemental. A moins que l’objectif principal de cette mesure consiste, principalement, à trouver une nouvelle source de recettes pour renflouer les caisses de l’Etat.
D’ailleurs, plusieurs citoyens réclament un délai avant la mise en application des nouvelles dispositions, le temps de la mise à niveau de l’infrastructure qui va avec et de la diffusion d’une campagne de sensibilisation et de prise de conscience par les citoyens.
Sarra HLAOUI
Commentaires (8)
Commenterà propos des toilettes de la SNCFT ( suite et fin)
@ abonné à la SNCFT
@abonné de la SNCFT | 21-04-2017 07:52
Eduquer mieux que punir
C'est l'expression de la volonté du peuple tunisien sans ministère public...
Bref, tout ira mieux dans la cité Sijoumi!!!
Le tunisien est PRODUCTEUR DE LA SALETE comme ces lois d'ailleurs!
A la Gare Centrale de la SNCFT toilettes et urinoirs
fixer c'est bien mais qui va faire respecter la loi ?
La propriété
La plupart des toilettes publiques en Tunisie infectes, dégueulasses, horribles, même ceux de l'aéroport sont dégoûtantes, c'est le miroir d'un pays c'est à partir delà les étrangers commence à juger un pays ou un peuple.
Vous allez en Indonésie la propriété des toilettes très impressionnant.
On est très très loin de certains pays au niveau propreté et entretien des toilettes publiques.

