
Rarement polémique ne fut aussi brutale que celle qu’on désignera désormais pour l’histoire « l’affaire des masques ».
Il ne s’agit pas ici de nier l’évidence. La faute est manifeste. Et les tentatives d’explication n’ont fait qu’aggraver la suspicion à l’égard de Salah Ben Youssef, ministre de l’Industrie et des PME et Jalel Zayati, député Al Badil. Que l’un déclare qu’il ignorait la députation de l’autre et que ce dernier ignorait que sa démarche est caractéristique d’un conflit d’intérêt, ils se doivent de faire leur mea culpa d’avoir échoué au test de l’exemplarité. Ils ont oublié que « nul n’est censé ignorer la loi ».
Le drame, c’est que dans cette affaire, les deux protagonistes se sont comportés comme des managers d’entreprise et non pas comme des responsables politiques. Ils ont foncé naïvement dans le tas, croyant bien faire, en tordant le cou aux exigences réglementaires, administratives et procédurales. Ils ont délibérément brûlé les étapes. Voilà ce qu’on peut raisonnablement leur reprocher. Ont-ils eu tort d’avoir eu le réflexe de la libre entreprise, le comportement-type entrepreneurial et non le réflexe formaliste inhérent à tout administratif qui se respecte?
Le plus malheureux dans cette affaire est qu’un pan entier et non des moindres de la sphère libérale de ce pays, parmi les plus acharnés dans la défense de la libre entreprise n’a pas hésité à jeter aux gémonies les initiatives prises par Salah Ben Youssef et Jalel Zayati. Ils n’y ont senti qu’une odeur de corruption, rien de plus. Est-il sage de penser que, pour quelques prébendes, l’un serait capable de mettre en jeu non pas sa réputation mais la réputation de sa famille et l’autre de ternir l’image de la réussite de son entreprise totalement exportatrice et leader en Afrique en matière de fabrication de produits médicaux et paramédicaux ?
Curieusement, aucun des membres du gouvernement n’a jugé bon de monter au créneau et de plaider la bonne foi de leur collègue, et donner par ailleurs la preuve d’une réelle solidarité gouvernementale. Quant à la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH), elle a eu au moins le réflexe d’exhorter le gouvernement à « éclairer l’opinion sur les décisions prises lors de la réunion qui a eu lieu le 6 avril 2020 entre le ministère du Commerce, le ministère des Affaires sociales et le ministère de l’Industrie et des PME et notamment celle relative au caractère urgent de commander deux millions de bavettes. Urgence qui a justifié le caractère de gré à gré de cette commande et de publier les éléments de la structure des prix qui a permis de fixer un prix plafond de un dinar neuf cent millimes ».
C’est curieux que le gouvernement n’ait pas à ce jour invoqué l’urgence pour plaider la cause de son ministre dans la mesure où ce marché de 2 millions de masques était en fait destiné exclusivement à protéger la population la plus précieuse et la plus exposée à l’épidémie : le personnel médical et paramédical et plus généralement le personnel de secours directement confronté à l’épidémie. Cette héroïque armée blanche sur laquelle repose l’issue de la guerre contre l’épidémie ne mérite-t-elle pas d’être dotée au plus vite d’un minimum de moyens de protection afin qu’elle ne sente pas être finalement qu’une simple chair à canon pour combattre le fléau ? N’était-il pas « légitime » d’invoquer le principe selon lequel « l’exception confirme la règle » dans la gestion de ce marché ? D’autant que la procédure sera scrupuleusement respectée pour ce qui concerne la commande publique pour l’acquisition de 30 millions de masque barrière destinés à la population. Face à de telles considérations, fallait-il faire preuve de pragmatisme ou de formaliste ? Aux libéraux qui ont fustigé les malheureux acteurs de cette affaire d’y répondre.
En tout cas, s’il y avait lieu de fustiger le ministre de l’Industrie, c’est sur les conditions imposées par le cahier des charges pour la fabrication des 30 millions de masque barrière. L’appel d’offres publié par le ministère de l’Industrie et des PME est tellement restrictif qu’il a réduit la concurrence à sa plus simple expression et menaçant même ceux qui y satisfassent de n’être pas capable de livrer une telle quantité dans les délais fixés. Or, c’est la mise à disposition de cette quantité qui rend possible l’idée d’un déconfinement progressif, d’une reprise graduelle de l’activité économique aujourd’hui en stand by et d’un retour petit à petit à la vie normale.
Pour cela, les actes de Salah Ben Youssef ou de Jalel Zayati ne méritent-ils pas les circonstances atténuantes ?



Argumentaton irrecevable. Aucun pretexte ne peut justifer d enfreinfre la loi.
Incompetence ou mauvaise foi. Une démission est la seule manière de réparer le préjudice subi. La crédibilité du gouvernement est en jeu. La culture de l 'irresposabilite et de l 'mpunite n a que trop dure.
A ce niveau de responsabilité ;on s'adresse à la federation tunisienne du textile et de l'habillement; institution qui gére le secteur et qui peut conseiller sur le mode à adopter pour un choix judicieux dans une telle situation . Un ministre est un bon dirigeant qui sait prendre les bonnes décisions.
Bien à vous
J'aurais souhaité que le chroniqueur fasse plutôt le choix d'être du coté de la justice et de l'Etat de droit comme ses pairs et l'ensemble de la société civile, et non pas voler au secours de deux hors-la-loi ! Si on pouvait au moins cesser d'infantiliser les gens avec ce genre d'analyses et de faux arguments, nous serions un peu soulagés et le pays ira certainement mieux. . .
Que leurs patrons sortent en public.
En période de crise mais quelle crise?
Du système ou de la gouvernance du système ?
Un système qui nous pond un cahier des charges d'un produit qui n'a pas de certification "MOWASSAFAT TOUNISSIA"
Il existe plusieurs entreprises ,aussi bien que celles de ce député , capables d'exécuter ce marché dans les règles de l'art . Mais un ministre n'a pas le droit d'ignorer une loi ,lui de surcroit ,ancien commissaire aux comptes ,aussi connue. Je peux , méme si c'est trop gros , l'avidité de ce député sans scrupules , mais la faute du ministre est impardonnable . Ce monsieur ,meme s'il est de bonne foi ,a montré une incompétence criarde et une mauvaise gestion des capacités humaines de son ministère qui auraient pu lui éviter cette bavure grotesque ! Donc je trouve votre plaidoirie à coté de la plaque .
« Là où la cupidité règne, la misère réside. » ( Christiana De Leu ).
Le.cahier des charges de l AO a ete bidouille de maniere criminelle pour convenir exactement a l'interet de ORTHO : le type de tissu mentionne ne peut convenir a un masque de protection antivirus ; donc des l'elaboration du cahier des charges ce masque est un acte d'homicide premedite contre drs milliers de soignants ambulanciers personnel hospitalier et securitaires DIRECTEMENT et EN PERMANENCE EXPOSES AU VIRUS
COMMENT JUSTIFIEZ VOUS DESLORS VOTRE ARTICLE ?
Quelle différence avec le citoyen qui justifie ses actes car "il a besoin de manger" ou car "la loi est rétrograde" ou n'importe quel argument qui peut lui parraitre plausible ?
Ainsi, on tombe dans le débat de "pourquoi eux et pas moi ?", "pourquoi l'autre fois et pas cette fois ?" et on n'en sort plus. Mieux vaut ne pas ouvrir cette porte.
Au lieu de profiter de l'aubaine pour alléger les procédures bureaucratiques dont il se plaint une bonne fois pour toutes, notre gouvernement s'obstine à dépasser la loi et justifie ce dépassement en plus.
Et même supposons qu'ils étaient obligés de le faire, la moindre des choses, c'était d'avertir et d'informer l'opinion publique, pas tout masquer (oh le jeu de mot) en disant qu'il n'y a rien et que c'est du "tkhalwidh". '?a ne peut être témoin que de mauvaise foi.
Finalement même sur le côté "suspicion de corruption", surtout au niveau du prix de production, le dossier n'est pas caduc (voir publications et interventions de l'i'nlucc).
Corona ou pas!
Un député de la nation non plus .
Monsieur Ben Achour , prenez le temps de vous relire s'il vous plaît . Vous nous avez habitués à des textes de bien meilleure tenue . Celui-ci est truffé de fautes qui ne vous ressemblent guère .
" Tordre le coup ", " chaire à canon " et vous en trouverez d'autres .
Tordre le cou à l'orthographe à ce point ,
vous donne la chair de poule .
Une simple relecture ...
Bien à vous .