Principale information de la semaine dans le monde des affaires, l’achat d’actions de la Société de fabrication des boissons de Tunisie (SFBT) par le groupe français Castel. Désormais, le groupe détient 63,03% du capital de la société. Les actions ont été vendues par des héritiers de feu Hamadi Bousbia à leur associé Castel qui détenait, avant cette dernière opération, 61,52% des actions.
La SFBT est un des fleurons de l’industrie tunisienne. On lui doit un bon nombre de boissons gazeuses et alcoolisées, à leur tête la bière Celtia, la plus vendue sur le marché tunisien, ainsi que Coca-Cola et Fanta.
En dépit de son prix hyper excessif, la vente de la bière (et de la Celtia en particulier) est toujours restée en croissance. Son chiffre d’affaires a cru de 10,47% en 2022 passant de 500 à 553 millions de dinars pour 1,7 million d’hectolitres vendues.
Pour 100% de ses buveurs, la Celtia est la marque nationale par excellence. D’ailleurs, dans les bars, on ne l’appelle pas Celtia, mais Wataniya ou nationale.
Pourtant, force est de rappeler que la Celtia n’a de national que le nom, puisque ses détenteurs sont majoritairement français. La part de l’État dans la SFBT (via la Star et la BNA) est minime.
Partant, il est utile de remettre à l’ordre du jour le sujet tabou des privatisations.
Depuis la révolution, la Tunisie ne cesse de quémander de l’argent au FMI et aux pays frères et amis. Cette véritable politique de mendicité a été adoptée car nos gouvernants refusent de privatiser les entreprises publiques et préfèrent endetter les générations futures plutôt que de procéder à une cession des bijoux de famille.
Ailleurs dans le monde développé, cette mentalité de la propriété et du désir de s’approprier les biens mobiliers et immobiliers a vécu. On n’achète plus sa voiture, sa maison, ses logiciels, ses disques durs, on les loue. Cela revient nettement moins cher.
Il est absurde qu’une famille soit propriétaire de son domicile, alors qu’elle meurt de faim. Le bon sens exige qu’elle loue sa maison et vive correctement en mangeant à sa faim et en investissant son argent dans ce qui est plus utile que la pierre. L’éducation, le tourisme, la culture sont nettement plus importants que la pierre.
Pour un État, c’est la même chose. Il est absurde d’avoir un budget déficitaire, de s’endetter et d’endetter ses enfants et petits-enfants, alors qu’on est propriétaires d’un tas d’entreprises. Entreprises très mal gérées et déficitaires de surcroit.
Dans le monde développé, cela fait des décennies que l’on a changé de mentalité pour évoluer et comprendre que l’État n’a pas à être présent dans les secteurs concurrentiels. Pour certains pays, comme les États-Unis, l’État s’est même désengagé des secteurs stratégiques comme l’électricité.
Sans aller jusqu’à cet extrême, il faudrait que nos gouvernants évoluent et appliquent la recette gagnante adoptée par les pays développés.
Zine El Abidine Ben Ali a adopté la démarche et a privatisé un bon nombre d’entreprises publiques. Le succès était au rendez-vous dans la majorité des cas. Les entreprises cédées se sont mieux portées et génèrent plus d’argent à l’État.
Avant la privatisation, l’État recevait, au mieux, quelques dividendes et, au pire, devait supporter le déficit de ses entreprises. Après, l’État recevait, au mieux, des impôts sur le bénéfice et, au pire, un minimum d’impôt.
Avec la révolution, on a changé de paradigme et on est revenus des décennies en arrière, refusant net de céder les entreprises publiques, à l’exception de celles confisquées (Ennakl, Ooredoo…).
La situation a empiré après le putsch du 25-Juillet avec un président de la République qui refuse net toute cession des entreprises publiques. Kaïs Saïed est clairement resté figé dans l’ère soviétique.
Il refuse, encore et toujours, de voir comment les pays développés se sont développés. Il refuse, encore et toujours, que les privés fassent main basse sur les propriétés de l’État.
Pour lui, l’État tire sa puissance par les propriétés qu’il possède.
Il faudrait que quelqu’un explique à Kaïs Saïed qu’il n’y a pas 36 mille solutions pour résoudre l’épineux problème du déficit de l’État et qu’il doit adopter la même voie suivie par des dizaines de pays.
Notre État dépense bien plus que ses recettes et ne semble pas désireux de changer de rythme de vie.
Avant d’aller au FMI et d’endetter nos enfants, il vaudrait mieux vendre les bijoux de famille et cesser de trainer des cadavres par ci et des entreprises saignées par leur personnel par là.
En privatisant les entreprises publiques déficitaires qu’il détient, l’État se débarrasse de leur lourd déficit et se donne une chance de les sauver et de gagner, par la suite, des impôts et de la croissance grâce à elles.
En privatisant les entreprises publiques bénéficiaires, l’État leur donne l’occasion de devenir mieux gérées et de gagner, par conséquent, plus d’argent.
Partout dans le monde développé, les États se sont désengagés des entreprises évoluant dans les secteurs concurrentiels, comme le transport aérien, les télécommunications, l’industrie (y compris armée), la distribution, etc.
Les États du XXIe siècle n’ont pas à posséder des biens, leur rôle est d’assurer l’infrastructure, l’Éducation, la Santé et le bien-être qu’ils procurent à leurs citoyens.
Quel est le bien-être que nous tirons, nous citoyens, quand l’État est propriétaire de Tunisair, Tunisie Telecom, la RNTA, la Snipe, etc. ? Quel est l’incidence sur nos vies ? Aucune !
Rappelez-vous comment était Tunisie Telecom avant sa privatisation partielle, rappelez-vous comment était Magasin Général et Ennakl. Imaginez si la SFBT était publique.
Partout dans le monde, il a été démontré que les entreprises sont mille fois mieux gérées par le privé que par le public.
En se désengageant des entreprises qu’il possède, l’État les sauve et leur offre une nouvelle vie, bien meilleure que la précédente. Il évite surtout cette politique honteuse de mendicité et son endettement abyssal croissant qui hypothèque les générations futures.
La solution de la privatisation générera de l’argent frais à l’État, sur le court terme, et davantage d’impôts sur le long terme. Ça lui évitera, de surcroit, de subir les entreprises déficitaires et le harcèlement de leurs salariés payés en retard et sans couverture sociale (le cas de la Snipe par exemple).
Une fois débarrassés de ces boulets, nos gouvernants pourront s’atteler à leur rôle premier, celui de veiller à notre bien-être et notre essor.
De l’argent frais à droite, du déficit à gauche ; des bénéfices à droite, des pertes à gauche ; de l’essor à droite, de la tension à gauche ; du progressisme à droite, de l’anachronisme à gauche.
Il suffit juste de changer de paradigme et d’abandonner cette mentalité archaïque de la propriété. C’est prouvé, on l’a déjà vu dans les pays développés.
Le bloc Nord africain (pour commencer) est la unique solution a une carte lapidée par le colonialisme). la Tunisie ne peut jamais (n'a jamais) exister seule.
Le pseudo intello arrogant sera toujours le plus grand danger!
Sois pas un pseudo!
De Washington où tout a été planifié depuis 2002.
HT
En effet, votre vision que le peuple ne doit rien pisser mais vivre dans la location (maison voiture '?'.) n'est pas tenable. Ceci encourage les traffics à la trabelsia ghannouchi et compagnies '?' rappelez vous le traffic de bananes dans les temps des trabelsia, le traffic des voitures et concessionnaires, des immeubles avec les ghannouchi. Au contraire il faut encourager le travail et le droit à la propriété. Il doit toujours y avoir quelqu un qui possède ce que vous louez. Votre analyse encourage le traffic et les raquettes.
'? vrai dire, bourguiba ben ali et ghannouchi ont tous travaillé pour le modèle que vous suggérez M. Bahloul. Bourguiba l a essayé avec les coopératives et a déclenché des révoltes et des suicides avant de renoncer . Ben Ali l a fait avec les trabelsia qui raquettent le monde pour le business et partagent avec les entrepreneurs leurs gains et les ghannouchi donnent leur benidictions pour lancer les affaires . Je ne sais pas pour Kais Said, c'est encore trop tôt pour savoir le type de régime en Tunisie. Le monde hésite entre le soutenir ou s en méfier. Beaucoup ont peur de se retrouver avec un ghannouchi ou ben Ali bis et d'autres croient en lui. L avenir nous le dira. Pour le moment il a un fort soutient populaire. Il n'est pas inspiré par l Occident. Le modèle occidentale est en train de s effondrer et ce que vous prenez comme exemple est en réalité un contre exemple: faillite des banques, effondrement économique, éclatement de la pauvreté, super endettement des états '?'. C'est le nouvel occident. De l autre côté en Asie l inflation qui baisse , la machine économique qui roule à fond, les propriétés individuelles qui se développent'?'. Alors ou sommes nous en Afrique? Au meilleur endroit: on se tient tranquil à distance égale de tout le monde. Cette guerre en Europe n'est pas la nôtre. On souhaite la paix et la cohabitation des peuples en Europe comme au moyen orient (Irak et syrie) et nos voisins libyens et un retour à la belle Tunisie heureuse et joyeuse du bon vieux temps .
Sinon, vive la Celtia qui doit sa réussite aux penchants des tunisiens et non à la gestion privée.
Ce n'est pas Kais Saied qui s'oppose aux privatisations mais L'UGTT.
Je ne comprends pas votre acharnement à le dénigrer en toute occasion.
Cela devient ridicule à moins que vous ne fassiez de la politique et non plus du journalisme.
Cela vous fera changera d'avis.
Vous retrouverez la raison et la sérénité.
Normalement, la concurrence et les services d'intérêt général ne sont pas contradictoires.
Le citoyen souhaite un approvisionnement de haute qualité, généralisé et abordable en services nécessaires et importants. Pour cela, la concurrence est indispensable.
L'Etat doit recentrer son action sur les domaines essentiels des services d'intérêt général et se limite à la surveillance de l'exécution de ces services.
Le secteur privé souhaite participer à une concurrence loyale pour proposer la meilleure offre dans tous les secteurs économiques. Mais dans de nombreux domaines, l'Etat craint cette concurrence, et c'est le citoyen qui en fait les frais,
Ce sont les attentes du citoyen qui doivent servir de référence, et non les désirs des pouvoirs publics ou de l´UGTT de réaliser des tâches en régie, indépendamment des capacités et de l'expertise de vouloir réaliser ces tâches en régie propre.
Coût de l'électricité (total brut) 346,09 '?'.
Taxe sur la valeur ajoutée 47,74 '?'.
Contribution au réseau offshore 4,98 '?'.
Taxe de concession 19,87 '?'.
Frais de réseau 85,93 '?'.
Prélèvement §19 NEV 4,26 '?'.
Taxe sur l'électricité 24,16 '?'.
LOI SUR LA COG'?N'?RATION 2,49 '?'.
LOI SUR LES '?NERGIES RENOUVELABLES 79,95 '?'.
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Part totale de l'arnaque faite par la politique via les taxes et les "lois sur les énergies renouvelables" : 269,38 '?'.
Ce qui constitue l'électricité proprement dite, son approvisionnement et la gestion du fournisseur d'énergie est le poste Approvisionnement, distribution avec 77,04 '?'.
Cela signifie en fin de compte que la politique (prétendument verte) arnaque violemment tout le monde en se taillant la part du lion (78%) dans le prix de l'électricité ! C'est de la violence, parce qu'on nous l'enlève d'emblée, on n'a même pas la possibilité de ne payer que le prix de l'électricité et de réfléchir ensuite à la manière dont on pourrait contourner légalement toutes ces taxes. Il en va de même pour les salaires, où le paiement des impôts et des cotisations sociales est d'emblée refusé par la force !
Edit : Peut-être que cela se fait entre-temps, mais qu'il est affiché directement comme prix final. Les 78% correspondent précisément à l'augmentation moyenne des prix des produits de consommation courante en tant qu'inflation réelle.
Vous êtes bien tunisien, vous! Contourner les lois et les taxes, voila ce qui intéresse. Tout en continuant à profiter du système, bien sûr!
Même pas honte...
le Rail : supprimer des trains pour faire des bénefs. mais là vous pénalisez l'usager.
assurance maladie: augmentation des cotisations pour faire des bénéfs.
aux US, certains medicaments coutent 50 fois plus cher ...
etc ....
Assez d'accord avec votre analyse.
Il est certain que l'Etat n'a pas comme mission primaire de fabriquer et de distribuer les boissons, bières ou autres. Cela parait absurde.
Il est aussi inconcevable que le contribuable paye pour combler le déficit d'entreprises déficitaires, mal gérées par l'Etat.
La privatisation est certes une solution que nos gouvernants doivent sérieusement étudier.
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Je suis en désaccord avec vous quand vous dites "Ailleurs dans le monde développé, cette mentalité de la propriété et du désir de s'approprier les biens mobiliers et immobiliers a vécu. On n'achète plus sa voiture, sa maison, ses logiciels, ses disques durs, on les loue. Cela revient nettement moins cher."
Posséder une maison permet au commun des mortels de se rassurer et d'être "à l'abri" à la fin de sa vie, lorsque les ressources se tarissent. Sans oublier que cette maison continue à représenter un capital entre les mains de son propriétaire.
Acheter un véhicule en leasing, coute autrement plus cher que de le payer au comptant.
A ce sujet, je vous pose deux questions sachant que n'aurai pas la réponse. Etes-vous, vous-même propriétaire de votre habitation ? Etes-vous propriétaire de votre véhicule ?
Si j'ai un oui comme réponse ou alors, (pourquoi pas) un oui et un autre oui c'est que vous êtes d'accord avec moi.
Bonne soirée.
Permettez-moi de vous rejoindre. L'Etat devrait se consacrer à ses fonctions régaliennes, défense, sécurité intérieure, santé, éducation équipement, certains secteurs stratégiques éventuellement etc... Et se désengager du reste, plutôt ruineux dans notre cas. Un '?tat n'a pas pour vocation de brasser de la bière ni en vendre.
Concernant le toit familial, mon sentiment est que le lien qui nous lie n'obéit pas à une logique comptable ou marchande. Posséder son toit est, dans beaucoup de pays la première des priorités. C'est aussi avoir un bien at transmettre à sa succession.
Ceux qui sont nés et ont vécu dans une maison de famille savent le sentiment particulier qui nous lie aux murs entre
lesquels on a grandi, les souvenirs, les fêtes, les joies et les peines... La maison de famille est notre vécu, notre histoire, le lieu de mémoire par excellence. Raison pour laquelle elle n'a pas de prix.
Je connais une fratrie qui, plusieurs années après la disparition des patriarches reste toujours en indivision. Frères et soeurs se réunissent régulièrement dans la maison inoccupée qui les a vus grandir, sans songer à en disposer. C'est comme entretenir le souvenir des parents disparus. Et si un jour elle doit être cédée, ce sera au profit d'un des continuateurs de la lignée pour garder le bien dans le giron du clan familial.
On ne vend pas sa maison de famille. On la transmet.
Même si "the Times they are a changing" dirait Dylan.
Bien à vous.
Merci de votre brillante interpellation.
Vous êtes cher ami, celui que je lis ses commentaires avec avidité et beaucoup d'intérêt.
A propos de bière, c'était du temps où le hold up ne fut pas encore consommé, ni le désenchantement définitivement installé, un observateur dit : "la révolution a été l'oeuvre des jeunes femmes et des buveurs de bière".
Tant que le pays n'est pas le Soudan d'Omar El Béchir, tant que la Celtia, "carburant révolutionnaire" continue de couler, il ne faut pas désespérer.
Votre réponse à @Juan est pertinente, bientôt, si ce n'est déjà de saison.
Bien à vous.
Sentiment partagé. Même si je regrette que vous vous faites rare, aussi rare que notre ami K. Hamida 7806.
Et même si de mon côté, la lassitude parfois me gagne.
La teneur de certains commentaires...les bras m'en tombent.
Au plaisir.
Au moins chaque deuxième Allemand n´arrivera jamais à payer ses credits avant sa mort !