
Ce régime aime rabâcher qu’il n’y aura absolument pas de retour en arrière. Pourtant, les faits démontrent qu’on marche à reculons. Les erreurs du passé sont en train de se reproduire avec une dose de médiocrité en sus. Les vieux réflexes répressifs réapparaissent, alors que le pouvoir instaure sa mainmise. Les contextes sont différents, mais les mécanismes sont les mêmes avec, en plus, une bonne dose de populisme pour être dans l’air du temps.
Triste Tunisie, malmenée par des vagues successives de dirigeants indignes. Peuple désabusé, dont on continue de parler en son nom et d’endormir à coup de puante démagogie. Un pouvoir qui, au lieu de tirer son pays et ses citoyens vers le haut, a choisi de le tirer dans un gouffre de haine, de méchanceté, d’ignorance et d’intolérance.
Il est de ces histoires qui vous touchent profondément. Cette petite histoire raconte une facette de l’injustice qui sévit dans notre pays. Une injustice menée par un pouvoir aveuglé qui se croit au-dessus de tout, qui se pense dans son droit et qui ne pense pas aux dommages collatéraux. Un pouvoir qui, en somme, écrase tout sur son passage pour arriver à ses fins.
Zied Ghanney est un jeune tunisien qui a cru bon de participer à la vie publique de son pays. Il a été élu député d’Attayar de la circonscription France en 2019. Après le coup du 25 juillet 2021, il avait jugé logique de participer à la plénière virtuelle organisée par le parlement gelé. Erreur impardonnable pour le régime. Le jeune homme se retrouvera interdit de voyage et sa demande pour lever l’interdiction n’est même pas examinée par le juge. Le refus est tacite. Les délais sont dépassés. Zied Ghanney se retrouve coincé en Tunisie. Sauf que Zied Ghanney a une vie, un boulot, une famille en France. Il est papa de deux gamins qui ont une rentrée des classes. Sa famille est retournée en France sans lui. Deux gosses ont été privés de la présence de leur père parce qu’il a participé à la vie politique de son pays.
Ces deux gosses ont cru que leur papa ne reviendra plus jamais, qu’ils ont été abandonnés. La maman tente de leur expliquer tant bien que mal la situation pour les rassurer. La petite fille a cette phrase qui vous crève le cœur : « Quand je serai grande, je vais me venger. Je deviendrai présidente et mettrai le responsable en prison ». C’est un véritable crève-cœur qu’une enfant prononce de tels mots. Voilà ce que ne voit pas ce régime dans son irrépressible course répressive.
Cette petite histoire n’est pas isolée. Ce ne sont pas les seuls dans cette situation. Pensez à tous ces enfants et petits-enfants dont un parent se trouve en prison depuis des mois pour un engagement politique, pour une idée, pour une pensée, pour un article qui dérange. Séparés dans la vie, séparés par les distances, séparés même au sein des prisons lors des visites où l’on refuse les rencontres sans barrières.
L’injustice ne fait qu’alimenter naturellement un cercle infini de vengeance et de haine. Que peut-on inculquer aux générations futures dans ces conditions ? Et que réserve l’avenir aux actuels dirigeants ? Quand la situation politique changera, il est fort à parier que la vengeance des victimes d’hier sera à la hauteur des injustices subies. Le perdant dans l’affaire n’est autre qu’une Tunisie qui en sortira meurtrie, encore une fois.



Il est temps de casser ce cercle vicieux. On ne leur demande pas d'être des Mandela, les grands sont rares, mais au moins respecter les règles d'une justice équitable.
Et si aucune preuve n'est trouvée, pas grave, tonton kais décide s'il faut relâcher ou pas le mis en cause, la justice selon le bourreau de Carthage.
Le problème tunisien vient du fait que le peuple est en grande partie sans colonne vertébrale, prêt à se vendre à celui qui lui fera rêver l'espace d'un instant, à cela faut rajouter des magistrats prêts à être injuste pour garder leurs emplois et une armée à la disposition du dictatour du moment au lieu d'être à la solde de l'état et par ricochet, celui du peuple.
Je suis plus optimiste pour la nouvelle génération, elle a vu et vécu les tares des anciens, faut espérer que cela leur servent d'expérience.
Combien connaissons-nous du code pénal pour réclamer ses droits et ne pas se venger?