
Toute cette attente, toute cette patience, tout ce suspense, pour un final connu à l’avance. Car, tout un chacun était persuadé que la liste « fuitée » du gouvernement était la bonne, surtout qu’aucun démenti officiel n’a été communiqué suite à sa diffusion. Elle était « officieuse », le soir du 1er janvier 2020. Elle est devenue officielle, le lendemain.
Après un mois et demi de tractations, de négociations, d’entretiens de toute sorte et en tout genre, la montagne a accouché d’une souris. Présentée officiellement par Habib Jamli, candidat désigné par Ennahdha pour en présider la destinée, la composition du gouvernement suggère déjà un profil et un niveau de compétence.
Le profil est manifestement nahdhaoui. Habib Jamli affirme et réaffirme, la main sur le cœur et non sur le Coran, que ce gouvernement ne l’est pas. Pourtant plusieurs ministres de ce gouvernement ont exercé les mêmes fonctions au sein des gouvernements de Hamadi Jebali et d’Ali Laârayedh qui, à ce qu’on sache, étaient loin d’être des gouvernements indépendants. Certes, plusieurs ministres de ces gouvernements étaient estampillés « indépendants ». On découvrira par la suite que ce n’était qu’une illusion. Les Nadhir Ben Ammou, Slim Besbes et autre Tarek Dhiab constituent des exemples symptomatiques des ministres indépendants. Les deux premiers ont concouru sous la bannière d’Ennahdha aux élections de 2014. Tarek Dhiab a raté l’occasion, non pas par esprit d’indépendance mais parce qu’il n’était pas inscrit sur les listes électorales. Il est légitime dans ces conditions d’émettre des réserves sur l’indépendance politique ou l’apolitisme des Mongi Marzouk, Béchir Zaâfouri, Jamel Gamra et autre Noureddine Kaâbi qui font partie de la liste du gouvernement de Habib Jamli. Faut-il pour cela attendre les prochaines élections législatives pour confirmer ou infirmer le propos ? Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont été « les compagnons de route » du parti islamiste.
S’agissant du niveau de compétence, il semble quelconque. A part quelques têtes de série, pour employer le langage tennistique, la plupart semble être passée par les tours de qualification d’Ennahdha. De plus, plusieurs ministres désignés ne semblent pas être à la place qu’il faut compte tenu de leur domaine de spécialisation. D’autres, particulièrement les secrétaires d’Etat, présentent des états de service squelettiques quand ils ne sont pas totalement flous. La publication de certaines biographies de membres du gouvernement de Habib Jamli illustre bien le propos.
Ce n’est pas seulement sur ces deux seuls aspects que le candidat à la Primature semble s’être dérobé. Le resserrement de l’équipe gouvernementale qu’il a promis est loin de convaincre. On est en présence d’un gouvernement composé de plus d’une quarantaine de personnes. On demeure dans le droit fil du nombre de ministres et secrétaires d’Etat ayant composé les gouvernements précédents.
Est-ce avec ce profil et ces compétences que Habib Jamli escompte obtenir la confiance d’une majorité à l’ARP ? Lors de la conférence de presse de présentation du gouvernement, le candidat désigné pour en exercer la présidence a eu une curieuse réponse, lourds de sens. Agacé, il estimait que la question mérite d’être posée aux députés car, pour sa part, il n’a fait que répondre à son devoir : former un gouvernement probe, compétent et apolitique. Tel qu’il a pu le faire, compte tenu des multiples contraintes. Cela ne semble pas l’avoir empêché de lancer quelques clins d’œil aux partis qui ne lui étaient pas d’acquis tels Qalb Tounes ou l’Alliance El Karama, à travers la nomination de Fadhel Abdelkefi, figure de proue de Qalb Tounes d’un côté et Béchir Jaâfouri qui a fait ses classes politiques au sein des Ligues de protection de la révolution (LPR) de l’autre. Maintenant, c’est aux partis représentés à l’ARP de prendre leur responsabilité, a-t-il lancé. L’incertitude demeure totale.



Ecrit par A4 - Tunis, le 03 Janvier 2020
Quand on fouille dans ce bazar
On cherche bien de haut en bas
On trouve, et ce n'est un hasard
Plein de vieux trucs dans des cabas
Des choses étranges et bizarres
Babouches usées et djellabas
Bonnets d'ânes en peau de lézard
Et des babioles de la kasbah
Dans ce bazar mal éclairé
Au parfum des mauvaises affaires
Il y a des juges mal décorés
Faits en tissu de serpillère
Des juges aux grosses têtes carrées
Evidées de toutes matières
Et aux allures d'enfoirés
Sans jugeote et sans manière
A l'intérieur de ce foutoir
Ils ont placé un fantassin
Une mauviette de trottoir
Sans envergure et sans dessein
Avec une tête en entonnoir
Et des gros yeux de marcassin
Pour incendier les dossiers noirs
Et protéger les assassins !
Mais au fin fond de la masure
Un écho pas du tout courtois
N'arrête de crier sa blessure
De hurler fort sur tous les toits
Sans retenue et sans censure
Dans son bizarre vieux patois
"Vous êtes les tueurs, j'en suis sûr !
Avouez-le, fils de putois !!!"
@Ghazi
Merci pour les bons voeux (wislou!). Je suis fière de vous compter parmi mes compatriotes.
Bonne année à toutes et à tous. L'espoir est permis et le combat pour une Tunisie meilleure continue. . .
C'est surtout l'incompétence et la la dangerosité de certains qui fait peur. dans ce pseudo gouvernement
On a attribué à de réelles compétences comme Si Fadhel des ministères d'importance secondaire
On a accordé des ministères régaliens à des profils incompatibles avec les responsabilités et l'intégrité exigés : les ministères de l'intérieur et du commerce sont entre de très mauvaises mains des hommes de pailles inféodés à des parties peu recommandables ; c'est une catastrophe un crime contre la Nation
Ajoutez a cela l'absence d'une véritable stratégie socio-économique ; vous avez au final une clique de pantins incompétents programmés pour détruire ce qui reste de notre tissu productif et notre souveraineté.
2) Un Président de la République, Mr. Kais Saied, qui nous parle de justice sociale, alors qu'il a un salaire mensuel de 17000dinars le mois. Il parle trop de justice sociale, mais son salaire, un héritage de la dictature, est correct pour son sens juridique.
Nabil Karoui ferait une très grosse faute, s'il votait pour ce gouvernement bon afin de diriger plutôt un poulailler...
Il va y avoir une élection législative anticipée, Qalb Tounes va disparaître et Abir Moussi va triompher.
Vive Abir Moussi, puisque les autres ont tous trahi...
By jove, w're in Islamist Tunisia