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Les principales dispositions du projet de Kaïs Saïed sur la loi de l'amnistie pénale
18/02/2022 | 13:23
6 min
Les principales dispositions du projet de Kaïs Saïed sur la loi de l'amnistie pénale

 

L'amnistie pénale représente un sujet controversé dont le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, ne cesse de parler. Selon lui, ce processus devrait s’appliquer à l’ensemble des biens spoliés depuis la création de la République. Il avait évoqué le système de classification des régions par taux de pauvreté et la création de projets de développement et d’investissement financés par les corrompus, du plus impliqué au moins impliqué.

D’après un document, dont Business News a obtenu une copie, l'amnistie pénale serait un processus innovateur permettant au peuple tunisien de bénéficier directement des biens objet de crimes économiques. La réconciliation sera appliquée à l’ensemble des noms cités dans la liste élaborée en 2012 par la Commission nationale d'investigation sur les faits de corruption et de malversation qui était présidée par feu Abdelfattah Amor, ainsi qu’à toute personne citée dans une affaire ouverte par le pôle judiciaire économique et financier.

 

Selon le même projet de loi, la réconciliation sera opérée aux plaintes, enquêtes et instructions concernant les affaires liées aux noms cités dans la liste de la commission de Abdelfattah Amor par un pôle judiciaire spécial. Toute personne ne figurant pas sur la liste et faisant l’objet d’une enquête pour crime financier ou économique pourra soumettre une demande auprès de ce pôle afin de bénéficier de la réconciliation pénale.

Ce pôle judiciaire de la réconciliation pénale sera rattaché à la Cour d’appel de Tunis. Il se compose de :

- Trois juges spécialisés en droit judiciaire

- Trois juges spécialisés en droit administratif

- Trois juges spécialisés en droit pénal

- Trois juges spécialisés en finance

- Trois juges spécialisés en droit commercial

- Trois juges spécialisés en droit foncier

- Trois juges spécialisés en fiscalité

 

Ils seront nommés par décret présidentiel sur la base d’une liste proposée par le Conseil supérieur de la magistrature. Les membres de ce pôle procéderont à l’élection de son président parmi eux pour un mandat de deux ans non renouvelable. Ils se réunissent dans le cadre d’une assemblée générale au moins six fois par an.

 

L’assemblée générale aura comme principale prérogative la confirmation et la validation des jugements prononcés par les chambres du même pôle. Ces jugements auront la qualité de verdict final ne pouvant pas faire l’objet d’un appel. La personne faisant l’objet d’un verdict prononcé par le pôle de réconciliation pénale a seulement la possibilité de déposer une requête de griefs devant cette assemblée.

Le pôle de réconciliation bénéficiera, également, d’une équipe technique comportant des experts et des spécialistes selon les besoins des chambres de cette institution.

Le projet de loi a, également, prévu la création de deux nouvelles formes d’entreprises :

Les entreprises civiles qui auront la forme d’une société anonyme conformément aux dispositions de l’article 225 du code des sociétés commerciales. Une entreprise civile sera créée au niveau de chaque délégation. Elle aura pour principal rôle la gestion des projets de développement réalisés au niveau de la même délégation. Le capital de cette entreprise sera formé par la contribution accordée à chaque délégation suite au processus d'amnistie pénale et des contributions de chaque citoyen de cette zone à ratio d’une action par individu.

 

Les entreprises civiles seront sous le contrôle d’une autre entreprise : « la société à contributions publiques ». Elles feront partie d’un groupe de sociétés incluant celle-ci.

La société à contributions publiques est un établissement public créé sous la tutelle de la présidence de la République. Elle aura pour rôle d’étudier les propositions de projets, de les financer, d’exercer un contrôle sur les sociétés civiles et de financer une partie de leurs capitaux. Elle procédera, également, à l’élaboration du classement des délégations par taux de pauvreté.

 

La société à contributions publiques sera considérée comme étant la société mère du groupe de sociétés incluant les entreprises civiles.

Les ressources de cette société sont les biens résultant de l'amnistie pénale, les revenus résultant des contributions dans les entreprises civiles, taxes sur les entreprises ayant engendré des gains et des apports en nature fournis par l’Etat. On notera que le nombre de projets par délégation sera limité à trois.

D’après l’article trois du document, le choix des projets se basera sur leurs valeur sociale, leur intérêt et leur impact économique. Chaque projet devra répondre à la volonté des citoyens de la délégation concernée, gérer des ressources stables, créer un réseau avec les acteurs locaux et avoir un impact social continu et sur le long terme.

L’initiative du chef de l’Etat prévoit, aussi, la création d’une caisse nationale du financement social et solidaire. Cette institution fera partie de la société à contributions publiques. La caisse ne sera pas dotée d’une personnalité juridique. Les fonds collectés par la caisse nationale seront répartis entre des caisses régionales du financement social et solidaire.

La caisse nationale aura pour rôle de stimuler le réseau des caisses régionales, de gérer les interventions financières, de faire évoluer les entreprises et de former le personnel et les acteurs des caisses régionales.

 

Les principales ressources de la caisse nationale sont les épargnes déployées par la société à contribution publiques, les épargnes déployées par les caisses évoquées dans la loi de finances et les dons.

Une caisse régionale du financement social et solidaire sera créée par la caisse nationale au niveau de chaque délégation. Elle n’aura pas de personnalité juridique. Elle aura pour principal rôle le financement des petits projets à un taux d’intérêt ne dépassant pas les 3% et l’intervention directe pour subvenir aux besoins de certaines personnes ayant des besoins spécifiques (dépenses scolaires, médicaments, faible revenu…).

 

Chaque projet financé par une caisse régionale doit résulter de la collaboration d’au moins cinq individus. La caisse régionale prélèvera 1% des montants accordés au financement de chaque projet. Cette somme sera transférée à un fonds de garantie. 5% des revenus de chaque projet seront réinjectés dans la caisse régionale ou serviront au financement d’autres projets.

On notera que le projet de loi comporte à plusieurs reprises l’expression « sera fixé(e) ultérieurement ». Il ne comporte pas de critères clairs concernant les montants collectés grâce à l'amnistie pénale. Le processus de réalisation des projets d’investissements à travers les entreprises civiles se fera à travers un organigramme assez complexe. Il nécessitera la mobilisation de ressources humaines et logistiques assez importantes. 

 

Sofiene Ghoubantini

18/02/2022 | 13:23
6 min
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Commentaires
Tunisien
Redistribution .....manière d'acheter les votes
a posté le 20-02-2022 à 22:20
C'est une manière d'achat des réseaux de fidèles à monsieur le président dans toutes les délégations.....des "chou3ab" ou des "lijan cha3baya" ....comme ça l'instauration d'une dictature populiste devient de plus en plus facile .....Le reste ...Jarrab le7jama ...............
123
Résumé
a posté le 18-02-2022 à 21:02
1. On ramasse l'argent d'une partie des Tunisiens qui ont reussi à créer la richesse
2. On les donne à une autre partie de tunisiens qui n'ont pas reussi
3. On instaure une nouvelle bureaucratie pour contrôler ce processus
4. L'argent ramassé va être rapidement évaporé (là je n'ai pas de doute)
5. On crée encore plus de burocrates mosmar fi 7it et des "projets" qui veulent être refinancés regulièrement par l'état
6. Les tunisiens capables de créer la richesse ne vont plus prendre le risque car de toute façon ce qu'ils gagnerons va être confisqué
7. Tout le monde est heureux dans la pauvreté "echan9a ma3 ejjme3a 5le3a"
Warrior
les riches suceurs de sang .................
a posté le à 14:28
ils ne créent pas de richesse. ils sucent le sang du peuple.
Warrior
faite payer les riches pour financer le SOCIAL ......
a posté le à 14:21
çà s'appelle redistribution, justice sociale .
go back to school.
GROW UP !!
123
Annamlah wa assarrar
a posté le à 16:22
Je paris que vous êtes des gens qui ne se manifeste que lors de la distribution de la richesse.
La distribution sera faite seulement une fois, après n'y aura plus rien à distribuer.
Go back to school et lisez l'histoire de la venue de bani hilal en tunisie
Hamza Nouira
Saha noum 123!
a posté le à 00:57
Saha noum 123!

C'est ça le populisme avec une grande touche de communisme socialiste !

Vous croyez que la Tunisie va attirer les investisseurs avec lui au pouvoir?

On efface les dettes des tricheurs et des voleurs. Et on te parle d'amnistie. Sans parler de ce que vous avez citer.....

Sérieusement, a quand le réveil des Tunisiens ?
Et surtout Tunisiens pas de bêtises....
Sinon il fera appel à la société Wagner comme le Mali.... Shhh ...faut pas le dire ...c'est la cerise sur le gâteau ou le mouton sur le méchoui!

MH
C'est du déjà vu
a posté le à 00:20
Nous encourageons la culture de l'assistanat et imposons le partage des biens. comment ça s'appelle encore ? Communisme ou socialisme. Il me semble que la Russie, berceau du communisme, a abandonné ce système défaillant depuis longtemps et le dernier pays qui se proclame encore socialiste, la Chine, n'a du socialisme que de nom. Nos dirigeants semblent vivre à une autre époque et sur une autre planète. Pauvre Tunisie.