Plusieurs journalistes ont été empêchés de filmer et de prendre en photo la manifestation des avocats depuis la cour intérieure du palais de justice de Bab Bnet.
Les avocats du Grand Tunis se sont rassemblés, mercredi 18 septembre 2024, sur les marches du tribunal de première instance afin de manifester conformément à l’appel lancé par l’Ordre national des avocats de Tunisie (Onat). Les journalistes étaient là afin de couvrir médiatiquement et comme ils ont l’habitude de la faire, le rassemblement.
Néanmoins, ils ont été surpris par des policiers leur demandant de quitter le palais de justice et de se mettre sur le trottoir. Ils ont été empêchés de se positionner au niveau de la cour intérieure du tribunal devant les marches où les avocats se trouvaient. La scène a eu lieu sous le regard silencieux du président de l’Onat, Hatem Mziou.
La scène a été filmée en direct par nos collègues du journal électronique Tumedia. Alors qu’elle diffusait en direct, la journaliste Khaoula Boukrimi a été interpellée par un groupe de policiers lui demandant de quitter les lieux. Elle a été escortée vers la porte par des agents prétextant l’interdiction de filmer sans autorisation.
La scène a suscité la colère du journaliste photographe et membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens, Yassine Gaidi qui a annoncé le boycott de la manifestation. Il a considéré que ces agissements étaient une véritable humiliation et une atteinte à la dignité des journalistes. Il a expliqué avoir appelé les journalistes à manifester dans la rue devant le tribunal, mais que ces derniers n’ont pas opté pour cette proposition.
Par la suite, le président de l’Onat, Hatem Mziou a critiqué, dans une déclaration médiatique, ces agissements assurant avoir coordonné avec les autorités concernées afin de permettre aux journalistes de couvrir cette manifestation. Il a affirmé que l’interdiction d’accès aux journalistes était une décision illégale.
Hatem Mziou a évoqué des atteintes aux droits et aux libertés et des pressions exercées sur les magistrats. Il a pointé du doigt les retards dans la réforme du système judiciaire notamment l’absence d’un Conseil supérieur de la magistrature et d’une Cour constitutionnelle et la prise de décision par le biais de notes de service.
S.G