L’annonce de l’augmentation des tarifs des consultations et actes médicaux a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux, créant un véritable clivage entre défenseurs de la profession médicale et citoyens qui dénoncent une mesure jugée injuste envers les plus vulnérables.

Plusieurs voix se font entendre en faveur des professionnels de santé. Un commentaire rappelle que cette hausse résulte de plusieurs années de stagnation des tarifs, alors même que les coûts de fonctionnement des cabinets, notamment les loyers et les équipements, ont considérablement augmenté. « Les médecins ne sont pas des machines et ont également des charges à supporter », souligne un internaute.

D’autres, plus nuancés, insistent sur la nécessité de reconnaître les années de formation et d’investissement personnel que nécessite la profession. Ils appellent à une réévaluation plus globale du système de santé tunisien.

Cependant, de nombreux internautes ont exprimé leur colère face à cette hausse des tarifs, qu’ils considèrent comme un « crime contre les citoyens », selon l’expression d’un utilisateur. Un autre soulève le décalage entre les revenus des médecins et le pouvoir d’achat des Tunisiens, estimant qu’un praticien qui reçoit une vingtaine de patients par jour génère des revenus mensuels considérables. Cette indignation survient dans un contexte de crise économique où les hausses successives des prix frappent divers secteurs, de l’immobilier à l’alimentation.

Un internaute accuse également les médecins d’avoir cédé à un « appétit insatiable » pour des gains financiers. Selon lui, cette augmentation prive une partie de la population de l’accès aux soins, plaçant les plus démunis dans une impasse sanitaire.

Un autre internaute est même allé jusqu'à défendre l’idée que le recours aux médecins serait souvent superflu. Il écrit : « Hormis les interventions chirurgicales, la médecine cardiaque, cardiovasculaire et ophtalmologique, tout le reste est simple et n’a pas besoin de médecin. Laissez-nous juste les analyses et les radios, nous les interpréterons nous-mêmes. Quant aux médicaments, il n’en existe que cinq catégories essentielles : les antibiotiques, les antidouleurs, les sérums, les anticoagulants et les vitamines. »

Au-delà de ces divergences, plusieurs publications pointent l’absence d’une intervention étatique efficace. « Où est l’État ? », s’indignent certains, soulignant que le rôle de régulation et de protection sociale doit être renforcé. Certains suggèrent même l’instauration de mécanismes de compensation pour les citoyens les plus touchés, ou la mise en place d’un système de soins publics de qualité.

L’augmentation des tarifs des médecins continue donc de diviser l’opinion publique en Tunisie, mettant en lumière des fractures sociales et économiques profondes. Entre défense des praticiens et revendication d’un accès à la santé pour tous, le débat demeure ouvert. Toutefois, une chose semble évidente : l’État doit intervenir pour éviter une crise sanitaire et sociale. 

S.H