
Le week-end dernier a été rythmé par les résultats du baccalauréat. Grand événement scolaire de l'année, le résultat de la session principale du baccalauréat est un moment décisif pour de nombreux élèves. Leur réussite ou résultat déterminera, en grande partie, le futur de certains et leur ouvrira les opportunités auxquelles ils aspirent tant.
Il l'est aussi pour toutes ces familles dont la vie s'arrête en attendant d'entendre la bonne nouvelle pour laquelle ils ont sacrifié de leur temps, de leur argent et de leur vie. Beaucoup de sacrifices ont été accomplis dans la peine et le silence par ces parents désemparés face à la dégradation de l'enseignement public et décontenancés par l'approximation de l'enseignement privé. Un monde d'hésitations et de questionnements. Mais, ceci est une autre histoire.
Les résultats du baccalauréat sont aussi un moment important pour l'ensemble de la société tunisienne. Véritable baromètre de la réussite scolaire, il permettra de connaître le niveau et les prouesses des supposées élites de demain et de tester, encore une fois, le niveau de l'enseignement national. Un enseignement encore sur la sellette, frappé d'années d'incompétence, d'amateurisme et d'absence de stratégie et de planification. De plus que, cette année, c'est une nouvelle ministre qui est aux commandes, dans un contexte, lui aussi sur la sellette. Mais, ça aussi c'est une autre histoire.
Cette année encore, un record a été atteint. Il a été réalisé une première fois en 2022 par Ahmed Kallela et réitéré cette année par Ramez Messak. Tous les deux sont issus de la section mathématiques et tous les deux sont issus des lycées pilotes. Monastir pour le premier et Sousse pour le deuxième. Tous les deux ont obtenu la moyenne de 20,15. Un petit miracle puisque les épreuves sont notées sur vingt, mais un miracle tout à fait réalisable lorsqu'on connait le mode de comptage des moyennes au baccalauréat. Un mode de comptage qui risquerait de compromettre la valeur de ces performances et, ainsi, l'image même du baccalauréat national au niveau mondial. Et qui mériterait donc qu'on prenne le temps de s'y pencher. Là encore, nous nous égarons. Passons.
Les lauréats aux meilleures moyennes ont été invités dans les médias afin d'exprimer leurs grands projets et les rêves que leurs résultats permettront de réaliser. Plusieurs d'entre eux avouent, avec parfois une certaine gêne, qu'ils aspirent à continuer leurs études à l'étranger. "Mais, je reviendrai une fois mon diplôme en poche !", rassurent certains. Leur candeur patriotique fait plaisir à voir, mais il est peu probable que tous le fassent réellement.
Les internautes critiquent ces bons élèves qui souhaitent "abandonner" leur pays, oubliant au passage les nombreux autres moins bien lotis qui l'ont fait via les moyens clandestins. La volonté des jeunes d'aujourd'hui de quitter leur pays, qu'ils soient meilleure moyenne nationale, chômeurs, aisés ou pauvres est expliquée par de nombreux facteurs. Le mal-être et l'injustice font grandement partie de la liste. Mais, ceci est une autre histoire.
Ces bons élèves, ceux qui ont excellé, brillé et ont réussi à sortir du lot grâce à leur travail et à leur acharnement ont été disséqués sur la toile, scrutés, examinés, analysés... Leurs fautes de langue, leurs signes religieux, leur manière de se vêtir et de s'exprimer...ont été débattus sur la scène publique. Les francophiles n'ont pas pardonné la profanation du mot "moyenne" y voyant une preuve évidente de manque de maîtrise d'une des langues pour laquelle ils ont été si bien notés. D'autres, leur ont reproché leurs expressions de joie teintées d'une certaine religiosité et superstition, eux qui sont censés être des esprits scientifiques et critiques. On ne leur a laissé aucune chance.
On oublie souvent que ces enfants ne sont que l'expression de notre société. De leurs parents, de leur entourage, de nous, de ce que nous sommes. Qui de vous ne maltraite pas un (ou plusieurs) mots d'une langue qu'il pense maîtriser au profit du patchwork de la "derja" ? Qui de vous ne s'est pas découvert pieux et religieux, sans l'être réellement, à la veille d'un examen ou d'un moment décisif ? Qui de vous est prêt à abandonner des opportunités glorieuses pour le plaisir de se sacrifier pour son pays ? Le débat est plus grand que ce qu'on pourrait croire.
En attendant, l'enseignement tunisien a beaucoup à apprendre et à corriger de ses expériences passées. Les meilleures moyennes, aussi glorieuses soient elles, ne sont pas toujours une route toute tracée vers le succès. Le chemin reste long pour tous ces jeunes et les autres qui devront faire preuve de créativité, de ténacité, d'esprit critique et de capacité à apprendre, à se remettre en question et à se réinventer afin d'être ces élites que nous attendons d'eux. Pour qu'ils réussirent, l'enseignement national doit savoir favoriser ces facteurs de succès et non fonctionner de manière linéaire et basique en encourageant les bonnes notes qui ne pourraient pas toujours être utiles dans le monde réel.
Félicitations à tous les heureux diplômés. Brillants ou moins brillants. Le chemin de l'apprentissage est encore long devant vous et, si vous avez de la chance, il ne s'arrêtera jamais...



Mais, je considère toujours que cette polémique provient essentiellement des gens avec un niveau académique bas qui sont malheureusement très nombreux en Tunisie si l'on tient compte des statistiques qui démontrent que le taux de personnes ayant un niveau universitaire ne dépasse pas les 15% de la population.
A mon avis, ceci explique un certain acharnement d'une partie des citoyens .Ceci n'empêche pas d'évoquer et de remarquer que la méthode de calcul de la moyenne n'est pas correcte dans le sens où on ne tient pas compte du coefficient de la matière optionnelle ou plus exactement la portion de la note supérieure à 10 dans le calcul de la moyenne .
C'est pourquoi cette méthode constitue un bonus et un gonflement de la moyenne beaucoup plus pour les élèves moyens que pour les excellents.
En fait, un bonus de 0,15 pourrait être utile pour un 9,85 de moyenne pour avoir son bac , contrairement à 20,15 au lieu de 19,85/20 pour un excellent élève.
A mon sens, cette méthodologie n'a aucun sens, voire le calcul du centre de gravité où on affecte tous les coefficients pour ensuite diviser par leur somme. Qu'est-ce qu'on va l'appeler si on annule au dénominateur l'un des coefficients ?
La méthode actuelle donne "" une surmoyenne "" et non une moyenne
La Tunisie se detruit par la jalousie des locaux vis a vis des TRE qui ne revent que d aider leur pays
Mais là elle manque de rigueur. Dire que le mode de comptage aboutissant à un score de 20,15 risque de dévaloriser l'image de notre baccalauréat au niveau mondial est une erreur de jugement.
Car rien que le baccalauréat en France amène chaque année un lot important de réussites avec un score supérieur à 20. Et cela est possible grace aux épreuves en *option*.
Les heureux candidats avec de tels scores se retrouvent admis au sein de *prepa* prestigieuses