
C’est la première fois que l’économie du pays traversera une année aussi sombre. Les prévisions actualisées du FMI concernant la Tunisie en donnent le degré d’intensité en termes de croissance, de déficit budgétaire, d’endettement, d’investissement…sauf pour le taux de chômage car, on n’ose même pas imaginer la flambée.
Pratiquement, tous les indicateurs macroéconomiques seront au rouge. Aux arriérés budgétaires hérités de l’ancienne équipe gouvernementale, le gouvernement d’Elyes Fakhfakh devra rajouter le coût global de l’épidémie du Covid-19. Il faudra trouver plus de 5 milliards de dinars supplémentaires de ressources budgétaires. Un montant qui est très loin de répondre à toutes les attentes économiques et sociales et qui visiblement est déjà difficile à mobiliser. L’amélioration de la situation des finances publiques constatée fin 2019 s’est vite estompée avec l’épidémie. L’année 2020 et même l’année 2021 seront des années extrêmement sensibles à gérer au niveau des finances publiques.
Pour l’heure, on pare au plus pressé. Le gouvernement donne des gages de bonne volonté. Il convient en effet de prendre acte de sa diligence à mobiliser les moyens aussi maigres soient-ils. En dépit de ses réserves à l’égard du pays, le FMI a débloqué dans le cadre de l’Instrument de financement rapide le maximum de ce que le pays était en capacité de recevoir. L’Union européenne a décidé de mobiliser une enveloppe de soutien de 600 millions d’euros en faveur du pays. La rencontre, ce jeudi 23 avril 2020, du ministre des Finances avec le responsable des opérations de la Banque mondiale en Tunisie, a servi probablement à cerner les contours de l’appui de la banque. Cela sera le cas avec la Banque africaine de développement et autres institutions multilatérales de financement.
Au niveau intérieur, les entreprises s’acquittent d’un lourd tribut pour préserver l’emploi et l’outil de production. Les salariés aussi avec la retenue d’une journée de travail.
Cela ne semble pas suffire. A cet égard, le gouvernement lorgne de plus en plus les établissements de crédit. Déjà, les autorités semblent avoir très mal apprécié la désinvolture des banques dans l’application des mesures de soutien qu’elles se devaient d’appliquer en faveur de leur clientèle, entreprises et salariés confrontés au contexte du confinement général et de ses conséquences sur l’activité économique et l’emploi. Lors d’une réunion avec les principaux responsables des établissements de crédits de la place, le gouverneur de la Banque centrale a rappelé à l’ordre les banques quant à la « la nécessité d’assurer une application uniforme et transparente des mesures de soutien aux particuliers liées au report des échéances de leurs crédits en appliquant une méthode standard par l’ensemble des banques qui doit être portée à la connaissance du public et qui ne doit en aucun cas se traduire par une augmentation de la charge mensuelle de remboursement ni de coûts supplémentaire ».
Un avertissement qui vaut aussi pour leur relation avec les entreprises pour lesquelles la BCT n’hésitera pas à adapter une fois de plus son dispositif de supervision prudentielle en fonction des circonstances. Cette manière d’amadouer les banques par des allégements des normes de risques imposées aux banques ne cacherait-t-elle pas un souhait des pouvoirs publics de voir les établissements de crédit contribuer davantage à l’effort national de sortie de cette crise aigüe ? Il est vrai qu’ils espéraient davantage d’engagement que les 112 MD promis au Fonds 1818 au titre de la solidarité. Quand on rapproche ce montant aux résultats nets d’impôt qu’affichent les banques pour l’exercice 2019, il y a de quoi s’interroger sur cette attitude parcimonieuse des banques sachant que ces 112 MD représentent moins de 10% des bénéfices après impôt des banques. La tentation est grande pour le gouvernement d’en soustraire une partie sinon la totalité par le biais d’une interdiction pure et simple de distribution de dividende ou une large partie du dividende au profit d’un renforcement des ressources propres si ce n’est pour renflouer les caisses de l’Etat. La décision des banques de reporter la tenue de leur assemblée générale ordinaire chargée de statuer sur l’exercice 2020 n’est pas sans mettre en perspective une telle hypothèse. Certes, le risque d’une dégringolade des valeurs boursières des banques demeure à craindre. Néanmoins, on peut toujours compter sur leur rôle de faiseur de marché pour atténuer le phénomène.
Au gouvernement à qui on demandait, il y a quelque temps, où allait-il trouver les ressources pour financer son plan de sauvetage face à l’impact de l’épidémie, une réponse a été fournie parmi d’autres : « On ira chercher l’argent là où il se trouve ».
Cette option est-elle encore à l’ordre du jour s’agissant des établissements de crédits ?



en profitant de la hausse des taux d'intérêt mais ne se modernisent pas. Elles sont tellement archaïques même en comparaison à d'autres pays africains.
Elles profitent de la fermeture du marché Tunisien à la concurrence étrangère pour nous donner services bancaires dignes des années 90 tout en en payant des dividendes important.
La solution : taxer cet argent trop facile et ouvrir le marché à la concurrence. Les entreprises et les particuliers gagneront même si on perd quelques banques et quelques emploi
La banque me fait payer 2,380 d et je ne sais pas combien elle a fait payer à mon frère .Oui le gouvernement a raison , les banques ont des bénéfices énormes .