
Ce sera bref parce qu’on n’a eu de cesse de répéter les mêmes paroles et d’établir les mêmes constats. Ça en devient barbant de tourner en rond.
Rien ne s’améliore et on assiste à un basculement inquiétant des appareils de l’État dans le conspirationnisme le plus ubuesque. On attend d’un chef de l’État de tirer son pays, ses institutions, ses concitoyens, vers le haut. Pas de bol, on se retrouve attirés dans les basfonds conjurationnistes. À dire que la raison a déguerpi laissant place à l’irrationnel pour guider un peuple désorienté et bien l’hypnotiser.
Voilà donc une nouvelle affaire de complot contre l’État. On n’arrive plus à compter tellement il y en a ces derniers temps. Les avocats nous disent que la toute récente est la 13e.
La particularité de cette affaire c’est qu’elle implique l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger et d’anciens responsables politiques tunisiens, dont l’un se trouve à l’étranger et l’autre emprisonné depuis deux ans. L’instruction a été ouverte sur la base d’une délation d’un détenu qui a dit avoir entendu une conversation allant dans ce sens. Les conjurateurs, avec l’aide précieuse de Kissinger, fomentaient un complot pour faire échouer les élections locales et le processus de conciliation pénale. Kissinger étant mort à l’âge de 100 ans en novembre 2023, il n’avait malheureusement pas pu assister à la concrétisation de son plan diabolique puisque les élections avaient eu lieu fin décembre. Ou, il se pourrait qu’il soit mort de dépit en réalisant que ses manigances étaient vouées à l’échec à cause de la grande compétence des services de renseignement pénitentiaires tunisiens. On ne le saura jamais, le monsieur repose six pieds sous terre et ses secrets sont, malheureusement, enterrés avec lui à tout jamais.
Cette histoire vous paraît peut-être surréaliste, mais le fait est que le parquet a décidé d’ouvrir une instruction judiciaire et d’auditionner les suspects. Impossible de tirer les vers du nez de Kissinger certes, toutefois on a pu se rabattre sur certains accusés tunisiens qui ont pu être interrogés. Le délateur s’est rétracté entre-temps, mais peu importe puisque les autorités ajoutent à leur liste une nouvelle conspiration qui pourrait réjouir et occuper les masses.
Ces affaires de complot s’inscrivent en réalité dans une évidente volonté de vider la scène politique de toute opposition. Qu’elles aient un tant soit peu de crédibilité ou qu’elles soient totalement ridicules, les preuves importent peu.
Le plus inquiétant dans tout ce marasme, c’est que la complotite se soit propagée à tous les niveaux et paraît difficile à circonscrire. Par conviction, par servile mimétisme ou par peur, les représentants du pouvoir reproduisent ce qui semble être désormais une idéologie d’État portée en premier par le président de la République.
Le complotisme, personne ne l’ignore, est un trait inhérent à la pensée présidentielle. Dresser la liste des sorties de Kaïs Saïed où il est question de complots et de machinations nécessiterait des pages entières. Mais la ritournelle est la même, les couacs et les échecs sont pratiquement tous expliqués par les traîtres comploteurs qui ourdissent leurs plans dans les recoins obscurs afin de mettre des bâtons dans les roues du processus et affamer le peuple. On a même eu droit à une explication conspirationniste d’un phénomène naturel qu’a été le cyclone Daniel, pour vous dire l’étendue de la chose. Même la perte d’un match de foot par la sélection nationale devient complot.
Alors une conjuration menée par un ancien secrétaire américain, hors circuit depuis belle lurette et surtout mort et enterré, peut sembler crédible dans cette optique-là. Pourquoi pas ? Et puis ce n’est pas le premier mort qui ait été impliqué dans un complot contre l’État tunisien. Il y a eu, dans une précédente affaire, un ancien syndicaliste décédé, mais qui faisait partie d’une cabale des années après son trépas. C’est que même les morts peuvent être des félons qui tentent de nuire au processus d’outre-tombe. Attention, cela ne voudrait pas dire que les affaires en cours ne sont pas sérieuses. Gare à celui qui oserait relever le ridicule de la situation, le décret 54 le guette !
Ainsi se présentent les choses dans cette Tunisie sous la nouvelle ère heureuse. La vision présidentielle a enfin été adoptée par les appareils de l’État et il est à parier qu’on va bien rigoler ou déprimer, c’est selon les dispositions de tout un chacun. L’une des réussites incontestables du chef de l’État est d’avoir su combiner à merveille complotisme et populisme. Une combinaison à faire s’effondrer un pays.



Alors notre Tunisie ne fera l'exception
- méconnaissance du sujet.
- manque de confiance dans les institutions
comme exemple:
- l'homme n'a jamais marché sur la lune.
- la terre est plate
Merci pour vos précieux éclaircissements.
Minables repugnants a tous les etages
La possibilite de la resilience du pays apres 2024 n est pas garantie
Enough said or is it enough saïed?
La Tunisie perd la raison et tout devient complot, conspiration et machination, vous l'avez bien dit Ikhlas Latif.
J'aime bien la subtilité de votre chronique.
Je vous reproche juste comme il m'est arrivé de la faire pour certains de vos acolytes quelques fois de ne pas aller au bout de votre pensée et de pas nommer les personnes. Nous sommes en droit de connaitre la vérité et vous êtes là pour cela.
Heureusement, RBH nous a révélé l'identité des personnes que vous n'avez pas citées, dans une autre chronique.
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On devient fou dans ce pays.
La Tunisie qui COULE AU FOND DU TROU On s'en fiiiche!!!! Le Malade avant tout!!!
Dieu, ensuite "lui" et ses saloperies sur terre...
NB : Moi qui ait combattu Ben Ali et aussi avec acharnement les terroristes khwenjias.......je vais finir par les regretter...et ouais ; au moins les salopards connards terroristes n'ont pas mis fin à l'expérience démocratique de la Tunisie, même s'ils ont falsifié les réusltats des élections en leur faveur et introduit le terrorisme. ben Ali, mon ennemi Il a développé le pays, mais sans aucune démocratie, avec une famille qui profitait à fond du développement économique (voleurs).
SAYEB ABIR MOUSSI YA KAZI