
Malgré la prédominance médiatique des débats sur la démocratie, la dictature, le régime à adopter ou encore les péripéties de Kaïs Saïed, il faut se rendre compte que désormais, ce n’est plus le souci d’une part de plus en plus large de Tunisiens. Le citoyen tunisien en est réduit à déployer tous ses efforts pour subvenir à des besoins basiques, si l’on en croit la pyramide de Maslow.
Les milliers d’années d’histoire que traine derrière lui chaque Tunisien ne semblent pas le prémunir contre le fait d’en être réduit à chercher à se nourrir, avoir un toit sur la tête, éduquer ses enfants et éventuellement pouvoir se soigner dans des conditions acceptables. Il s’agit là du combat quotidien de plusieurs millions de nos concitoyens. Ce sont des ambitions dignes d’un réfugié syrien ou d’un yéménite sous les bombes. Les Tunisiens en sont réduits à chercher de la farine et de la semoule. Ils ne sont pas sûrs, tous les jours, de trouver du pain pour nourrir leurs familles. Si l’on jetait un gros sac de riz, comme ceux que l’on voyait à la télévision dans les années 90 balancés sur les régions en proie à la famine, en pleine rue, nous verrions des images horrifiantes. Les Tunisiens sont prêts à en venir aux mains dans un magasin à cause d’une promotion sur le fromage…
Que les fanatisés de Kaïs Saïed se calment, il n’est pas ici question de jeter la responsabilité de cette situation sur les épaules de leur champion. Il leur suffira de théoriser sur le prix du baril et se contenteront d’un communiqué dans lequel le président accusera des forces obscures qui lui dament toujours le pion. Le plus grave est le fait que la Tunisie est en train de perdre tout ce qui peut constituer une nation et une société. De plus en plus, nous nous rapprochons de tout ce qu’il y a d’animal en nous, puisque nos préoccupations et nos efforts quotidiens sont consacrés à des besoins animaux. Après avoir nourri de grands espoirs à l’aube de la révolution, les Tunisiens ont été déçus et se trouvent aujourd’hui fatigués et résignés. L’évocation même de la révolution inspire, chez une grande partie de Tunisiens, un douloureux souvenir que l’on refuse d’invoquer. Comme une déception amoureuse où l’on place énormément d’espoirs et où l’on s’était investi émotionnellement et qui finit en drame. Nous avons tous l’impression de vivre dans un pays qui nous fait mal, qui ne nous veut pas du bien et nous devons nous en défendre. La Tunisie que l’on a tant aimée et chérie nous est devenue inconnue, hostile et perdue.
Les Tunisiens en ont marre des paroles, des luttes et des prises de pouvoir qui se font, toujours, en leur nom. Mais la différence aujourd’hui est qu’ils acceptent cela avec résignation et se ferment sur leur entourage proche comme pour tenter de se protéger de la violence du monde extérieur. Un monde où les prix augmentent de façon exponentielle, un monde où l’éducation des enfants et leur sécurité sont toutes relatives, un monde où l’individualisme le dispute au manque de civisme. Mais comment pouvons-nous être civilisés, équilibrés et en sécurité alors que de plus en plus de personnes ont faim ? Lors de plusieurs rencontres et discussions, on m’a dit que l’on ne suivait plus l’actualité nationale, comme pour se protéger d’une chose nocive et intrusive. Les gens ne supportent plus les mauvaises nouvelles et sont plus enclin à se mentir ou à ne pas s’informer plutôt que de rajouter des soucis aux leurs.
Ce n’est pas la première fois que la Tunisie traverse une période difficile comme celle que nous vivons actuellement. Certains attendent une réaction violente du peuple contre sa propre misère. Un politicien a même parlé de l’instant où « l’opinion sociale » rencontrera « l’opinion politique » pour constituer une force implacable qui balayera le régime. Mais ce n’est pas le sentiment qui prévaut dans la rue. Le sentiment dominateur est celui de la résignation et de l’acceptation. La société tunisienne est comme un boxeur fatigué, en fin de carrière et qui n’arrive même plus à se nourrir correctement. Evidemment, les augmentations des prix des hydrocarbures, les perspectives de difficultés financières majeures pour l’Etat tunisien et l’inflation galopante ne vont pas éclaircir le tableau. On pourra continuer de se battre et de se disputer pour savoir si ce que nous vivons est une dictature ou une correction de trajectoire, s’il nous faudrait un régime présidentiel ou un régime parlementaire, à débattre entre légitimité et légalité. Mais la réalité aura vite fait de nous ramener à une réalité bien plus terre à terre et bien plus violente. Nous avançons à pas de géants vers une faillite totale pas uniquement sur le plan financier, nous en serons redevables devant les générations futures et l’Histoire se souviendra de notre faillite.



NUISANCE
Ecrit par A4 - Tunis, le 23 Janvier 2019
Moi je plains tous ces enfants
Je plains ces pauvres marmots
Qui sautillent insouciants
Les pieds nus dans les flaques d'eau
Je plains ces petits gamins
Qui rigolent tous en ch'?ur
Qui barbouillent des dessins
Y mettant plein de couleurs
Moi je plains ces petits qui
Par malchance ont des parents
Qui s'inventent des acquis
Archaïques et aberrants
Des parents qui veulent tout
Mais qui n'ont rien dans la tête
Mis à part des désirs fous
Ne laissant que plein de dettes
Je les plains car moi je sais
Que quand finit la récré
Pas de tirelire à casser
Aucun trait n'est à tirer
Moi je sais que c'est à eux
De vider toutes leurs poches
Pour payer les goûts ruineux
De papa, maman et proches
Ils seront bien sûr contraints
De travailler comme des fous
Pour rembourser les emprunts
Des fainéants et des voyous
Ils ne seront qu'obligés
De se griller les méninges
Pour trouver comment payer
Avec cette monnaie de singe
Je suis sûr qu'ils auront honte
De cette lignée de ratés
Qui n'a laissé dans ses comptes
Que des trous à colmater
Je les plains ces pauvres mômes
Qui se font bien arnaquer
Par des ignares, des sous-hommes
Voraces et mal éduqués
Je plains ce maudit pays
Sans ressort et sans déclic
Où chacun nous envahit
Avec ses plans diaboliques
Puis avec délectation
Et en toute insolence
Il met en application
Son pouvoir de nuisance
Dans quelques semaines , les importations de blé vont cesser.. Le prix va encore augmenter..
On verra ce que fera un peuple qui a faim.
Quand le ventre de nos soldats dans les casernes commencent à grignoter du vide .. on arrêtera de discuter du sexe des anges
Waouh Si Marouen.
de plus, Corée n'a ni pétrole, ni gaz .
comparez les 2 aujourd'hui.
GOT IT ?
Vous avez mentionne le Yemen et la Syrie, on peut ajouter le Liban, la Turquie, les pays africains, l'Afghanistan ou les gens vendent leurs reins ou d'autres organes pour subvenir a leur besoin. '?a val mal dans la majorité des pays du monde. Le système ne profite qu'a une très petite minorité et ceci ne peut pas durer.
On peut ajouter l'Ukraine et la Russie qui vont passer par une période difficile.
Le système mondial financier s'écroule.
Dans le passe on croyait que les européens étaient supérieurs a nous puisqu'ils étaient des pays industriels, mais en 2021 c'est la Chine qui fabrique tout et le reste du monde importe. Les Européens et les Américains nous sont supérieurs parce qu'ils peuvent emprunter plus facilement et nous prêter une miette de l'argent emprunte. La dernière industrie ou les européens ont des sociétés industrielles celle de l'industrie a combustion et celle ci va disparaître d'ici 2030; les chinois dominent l'industrie des voitures électriques et les industries des énergies renouvelables. Le futur est plus rose pour les USA mais ce pays deviens de plus protectionniste.
La corruption ne se limite pas a la Tunisie, c'est le système financier mondial (FMI, banque mondiale, OMC, SWIFT, Paradis fiscaux) qui alimente et facilite cette corruption. La corruption a grande échelle n'est apparue en Tunisie que quand le pays a commence a emprunter a l'étranger en 1843, des ministres comme Ben Ayed et Khaznadar se s'emparer des prêts et les en détourné vers la France qui leur a octroyé la nationalité. Ils ont acheté des châteaux devenus des ruines et la Tunisie fut colonisée. '?a rappelle les oligarches russes qui ont voles l'argent du peuple russes pour acheter des châteaux a Londres que les autorités s'apprêtent a confisquer.