
Le doyen Sadok Belaïd a demandé aux participants au dialogue sur les affaires économiques et sociales de préparer, par écrit, leur vision pour la Tunisie dans 40 ans. Quand on est professeur, on ne se refait pas. Ce genre d’exercice est fait par les sommités d’une science appelée prospective, et il y en a en Tunisie. Ils enseignent cela dans les académies militaires et à l’école d’Etat-major. Il est également fait périodiquement par la CIA dans un rapport sur l’état du monde. Mais ce n’est qu’un détail dans l’esprit de ceux qui tiennent un pseudo-dialogue qui se contente de ceux qui veulent bien y assister, comme on le ferait pour un mariage ou pour une Outeyya.
Mais prêtons nous quand même à cet exercice, sans aucune prétention.
Dans nos rêves, la Tunisie dans 40 ans devrait être un pays où la justice est réellement indépendante. Un pays où aucun président ne peut décider, de son propre chef, de limoger des juges par dizaines, juste parce qu’ils n’ont pas été assez coopératifs avec lui. Un pays où il serait inconcevable de virer un procureur de la République parce qu’il a refusé de mettre des élus en prison et qu’il a tenu à exercer pleinement sa fonction en qualifiant lui-même les crimes qu’on lui soumet. La Tunisie dans 40 ans devra être un pays où aucun juge ne peut être acheté, malmené ou menacé, ni par les mafias et les lobbies, ni par l’Etat et l’appareil exécutif. Les juges jouiraient de leur dignité complète sur tous les plans et ne verraient plus l’honneur de l’une de leurs collègues bafoué sur la place publique.
Dans 40 ans, la flagornerie et la flatterie n’auront plus aucune emprise sur le président de la République. Ce dernier procédera à des nominations, dans le cadre des prérogatives qui lui sont garanties par une vraie constitution, en se basant premièrement sur la compétence, deuxièmement sur l’honnêteté et l’intégrité et ensuite sur les appartenances et l’allégeance à sa propre personne. Dans 40 ans, il serait impossible, en Tunisie, de laisser des gouvernorats aussi important que Sfax ou Gabès sans gouverneurs pendant des mois, pour ensuite se rappeler de l’imminence d’une échéance électorale et se dépêcher d’y nommer des fidèles, même s’ils n’ont jamais travaillé. Dans 40 ans, les Tunisiens riraient à gorges déployées s’ils entendaient parler d’un gouverneur qui participe à une manifestation de soutien au président de la République. Il serait totalement impossible d’avoir une cheffe du gouvernement qui ne daigne pas faire un discours de politique générale et s’adresser à eux. Dans 40 ans, les Tunisiens n’accepteront jamais que leur Etat soit totalement dévolu au service de sa majesté le président de la République pour exécuter ses desiderata. Ils ne voudront jamais de ministres hocheurs de tête, tremblotants sur leurs sièges qui ne font qu’appliquer les ordres de leur patron.
La Tunisie dans 40 ans sera un pays où il fait bon vivre car les dirigeants auront planché sur les problèmes des caisses sociales, de la santé, du transport, de l’éducation, du pouvoir d’achat, de la sécurité. On arrêtera de mourir dans cette Tunisie là parce qu’on n’a pas les moyens de se faire soigner à l’étranger et que les caisses sont incapables de financer les médicaments. Dans cette Tunisie-là, on aura dépassé depuis longtemps cette normalisation avec la violence et avec la médiocrité. Dans 40 ans, toute femme tunisienne pourra se promener tranquillement dans la rue ou bien prendre les transports en commun sans être agressée, ni moralement ni physiquement. Elles ne pourront jamais entendre des relents misogynes en provenance du palais de Carthage. Le Tunisien de 2060 ira se soigner dans un hôpital public qui préserve la dignité humaine de ceux qui y vont et de ceux qui y travaillent. Il pourra même aller à la méga-cité de la santé programmée par le président Kaïs Saïed. D’ici là, l’unité de gestion par objectifs aura au moins livré les plans. Dans 40 ans, les Tunisiens pourront compter sur un transport public efficace et ponctuel. Ils pourront abandonner les voitures et n’y passeront pas la moitié de leurs vies, comme leurs aînés. La Tunisie sera respectueuse de l’environnement et on aura fini avec les énergies fossiles, le plastique et la pollution industrielle. On sera même parvenus à une extraction plus propre de notre phosphate. Le littoral sera protégé et on s’ouvrira enfin, réellement, sur la richesse que représentent nos plages.
A l’image d’un pays comme le Japon, l’éducation sera une priorité nationale de la Tunisie dans 40 ans. Les programmes seront en phase avec le monde et l’école républicaine formera des citoyens et non des coquilles vides. Aux oubliettes l’inefficacité et le populisme des années 2020. Une époque où un décret annonçant la création d’un conseil supérieur de l’éducation reste sans suite pendant de longs mois, alors que le président de la République s’est accaparé tous les pouvoirs.
En 2062, les dirigeants de l’Etat tunisien, quel que soit leur niveau, depuis le guichetier de n’importe quelle municipalité au président de la République, seront parfaitement conscients qu’ils sont au service de ce peuple, qu’ils ne sont pas là pour servir leurs desseins personnels, qu’ils ne sont pas là pour nous apporter leur lumière divine. Ils seront parfaitement conscients qu’ils sont là pour résoudre nos problèmes et non pour en devenir de nouveaux. Le respect rigoureux des droits de l’Homme, de tous les droits de l’Homme, sera le crédo de tout responsable de l’Etat. Ils respecteront également notre intelligence et n’oseront pas nous mentir à longueur de discours.
La Tunisie dans 40 ans sera un pays libre, souverain –pour de vrai, pas en s’en prenant à une commission consultative-, en développement et où les droits et libertés des citoyens seront respectés. Ce sera un pays où les jeunes traceront eux-mêmes leur avenir et construiront eux-mêmes leur pays. Ils ne se précipiteront plus, légalement ou clandestinement, en Europe et ne laisseront pas la destinée du pays à de vieux flagorneurs à la recherche d’un moment de gloire. Espérons également que les Tunisiens, dans 40 ans, ne nous maudirons pas en nous reprochant ce qu’on fait aujourd’hui de leur pays, qu’ils ne seront pas saisis de tristesse et de colère en prenant la mesure du temps perdu et des égos qui ont gouverné leur pays. J’espère qu’ils ne nous traiteront pas de lâches et de faibles en parcourant, dans les livres d’Histoire, ce que nous sommes en train de vivre.



Et comme nous sommes bons dans la déchéance ce tableau idyllique sera même atteint avant l'échéance de l'objectif, disons dans 20 - 25 ans.
Dormez tranquilles...
il oublie que le pays peuplé d'arabo musulmans .
les noms de famille francisés. Ex: Joseph TEMOIN, Guidé VENDREDI ...
les mosquées transformées en églises, synagogues. des monuments Shoah, partout.
ambassade de isra-HELL, av. NatenYahoud à Tunis. consulat av. Sharon-gnard à Sfax
le pays dirigé par des sionistes comme en France.
et voilà, une parfaite copie de la France, recolonisée par la 5 ème colonne de ses laquais ....
mais toujours sous développé.
Dans 40 ans je serai âgée de 120 ans !
Est-ce que C sérieux de pondre 1 article comme celui d'aujoud'hui ?
Toutes les compétences qui ont participé à l'émancipation de bn et non de NB seront mortes et bien enterrés 6 pieds sous terre dans 40 ans !!!
Je vous souhaite de vivre 1 siècle plus votre âge à ce jour et tu regretteras..........
Mais, 1 page de BN, il faut la remplir par un article que 80% des fidéles de notre site ne sauraient comprendre.....
Pour vous dire que: On écrit de fort beaux livres sur l'être et sur l'histoire, moi, je m'intéresse d'abord à organiser ma semaine. Une vie, c'est beaucoup de semaines ' pas tellement d'ailleurs, et surtout pas plus. Une vie, c'est beaucoup de journaux achetés à six heures et demie au même métro pendant vingt ans, c'est six ou huit mille sonneries de réveils, trente ou quarante cadeaux de Noël. On croit toujours que c'est autre chose que ce qui se passe à chaque instant. Elle file dans les coups de téléphone, dans la rumeur des rues.
Et: L'âge mûr semble être mon âge naturel. Ce calme encore accompagné de force, ces opinions rassises, ces vues claires en littérature et en philosophie, voilà ce que je goûte et dont je jouis avec délices. J'aurais dû naître à quarante ans.
Je termine par vous dire qu'e: C'est l'année de mes 80 ans que je suis devenu complètement fou. Auparavant, comme tout le monde, je faisais semblant d'être normal.
Eugène Beaumont a écrit : Comme dirait A vingt ans, la femme n'a pas les yeux dans sa poche. A quarante ans, elle a les yeux dans vos poches. A soixante ans, elle a des poches sous les yeux.
Bonne santé et bonne journée à vous TOUS
Eugène Beaumont
durant la colonisation, pas de corruption, vol ... à la douane, la poste ...
la monnaie était le franc de la zone franc.
la corruption débute à la soit disant indépendance, en 56.
on a pris le mème système français, on l'a traduit -- mal -- en arabe.
une monnaie de singe, non convertible, le dinar .
un passeport qui ne vaut rien ( visas ).
des consulats où on vous traite comme un chien.
votre passeport canadien pas reconnu ... mais vos dollars sont reconnus !!
J'espère qu'ils mettront en ligne leurs visions de la Tunisie dans 40 ans !!
Mais malheureusement, ils vont se dégonfler !!
Il est 6 heures du matin, les chansons patriotiques à l'honneur de notre leader national Kais Saïed Premier et Dernier (khatimou errouassa) m'extirpent d'un sommet agité. Cette tradition de réveiller le peuple à l'aube nous a été transmise par nos frères Nord Coréens.
Je prends mon petit déjeuner à la hâte, de l'eau bouillante et un peu de khobbiza, j'enfile mon uniforme de travail, un dingri délavé et je sors me ballader sur l'artère principale de Kaisabad: l'avenue Kais Saïed.
Le portrait de notre leader orne tous les bâtiments, Macha Allah, Macha Allah, on dirait un Hitler fiz zmanou. Les oiseaux gazouillaient sur les arbres Kaisssouun, Kaissouun, Sobhana Allah.
Des éboueurs nettoyaient du sang sur les trottoirs. Le sang des traîtres devrais-je préciser. En effet, notre Fuhrer bien vénéré a eu l'excellente idée de lancer le programme: une guillotine pour chaque quartier. Ces guillotines servent à purifier le pays des traîtres de la République. Les décapitations organisées en soirée un peu partout dans le pays sont devenus le spectacle favori des sujets de Kais le Magnifique. Chaque soir on peut entendre les foules scander: que la purification commence, que le sang gicle, mort aux traîtres.
Je continue ma ballade tranquillement, en admirant tous les symboles de la prospérité économique du pays. Il faut dire que le pays ne compte plus que 534000 sujets et quelques poussières. 11 millions 500 milles traîtres ont été décapités, bon débarras. La prospérité économique est aussi due à tous l'argent que notre Seigneur a pu reprendre aux riches et à la sage gestion de Atika Chbil, première dame de Kaissistan. Il fallait y penser, toz fi ommek sannafa et toz fil FMI.
Ma ballade débouche sur la place du El istifta al 3adhim, qu'on appelait jadis la place du 7 Novembre. Je me suis attardé pour admirer la nouvelle statue érigée à l'effigie de notre Dieu National Kais Saïed. La vue de notre Rabb chevauchant un saroukh m'a toujours donné la chaire de poule et quelques idées coquines, tant d'assurance et de virilité. Une plaque en marbre est placée en bas de cette statue sur laquelle on peut lire: Baba Kaisoun. Juste à côté, une pub pour un lubrifiant, honnêtement je ne vois aucun rapport.
Ma ballade s'est terminée en beauté, wa raja3tou fari7an masrouran.
"ayouha achaabou, anta tifloun saghiron, laaiboun bitourabi wallaylou moghsi"
C'est une longue nuit qui attend les tunisiens.
L'avenir de la Tunisie ne s'annonce pas très radieux malheureusement. La revanche des haftarichs et des chômeurs de longue durée alors que le peuple laisse ces complexés, frustrés et ratés détruire le pays.
"LA PLUS GRANDE GLOIRE N'EST PAS DE NE JAMAIS TOMBER, MAIS DE SE RELEVER '? CHAQUE CHUTE."
Nelson Mandela