
Est-ce que le gouvernement a fait le bon choix en intégrant dans la loi de finances de l’exercice 2025 une disposition lui permettant d’emprunter sept milliards de dinars auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT), remboursables sur quinze ans, dont trois années de grâce, sans que ce montant ne soit grevé d’un quelconque taux d’intérêt ? La BCT n’est pas restée sans réaction face à cette exception devenue une règle, puisque c’est la troisième fois qu’elle adopte une telle procédure. Et pour cause : la démarche du gouvernement remet pratiquement en cause toute la politique monétaire de l’institut d’émission.
Depuis quelques mois, l’autorité monétaire a réduit progressivement, mais sensiblement, ses interventions sur le marché monétaire. À l’approche du marathon budgétaire, certaines voix ont émis l’idée de permettre une nouvelle fois à l’État d’emprunter directement auprès de la BCT pour financer son budget. Alors que le volume global de refinancement de la BCT sur le marché monétaire affichait des montants de quinze à seize milliards de dinars tout au long des premiers mois de l’année 2024, avec des volumes d’appels d’offres atteignant cinq à six milliards de dinars, voilà qu’à partir du mois d’août, on assiste à un renversement de la tendance, passant d’un peu plus de quinze milliards de dinars en début d’année à environ douze milliards de dinars en cette fin d’année. Cela s’est traduit par une baisse du volume des appels d’offres, une réduction des volumes d’achats fermes de créances d’État et une surveillance accrue des facilités de prêt à 24 heures.
Cependant, c’est au niveau de l’intervention de la Banque dans le cadre de la politique d’Open Market que la baisse est la plus significative, passant de 8,9 milliards de dinars à 5,8 milliards.
Cette démarche suggérerait-elle que l’autorité monétaire rechigne, sinon refuse, cette fois-ci, de jouer le jeu de 2020 et 2024 en soutenant le gouvernement par un prêt direct tout en le soutenant indirectement par le marché monétaire à travers des acquisitions fermes de créances d’État ? Autrement dit, ce serait ou l’un ou l’autre ? Le message vaut-il aussi pour les banques dans l’éventualité où l’institut d’émission déciderait de réduire le volume des actifs publics présentés par les banques comme garanties de contrepartie à leurs demandes de financement ?
En tout cas, ce serait une sage option dans la mesure où elle tente de freiner la frénésie dépensière de l’État et son pendant qu’est la boulimie d’emprunt; boulimie qui, lorsqu’elle n’est pas extérieure, est intérieure. D’autant que cette démarche est susceptible de ralentir, à défaut d’éviter, l’effet d’éviction des entreprises du secteur privé des financements bancaires. Ces entreprises, qui ne savent à quel marabout se fier, peinent à sortir de l’ornière du marasme et des difficultés financières.
À cet égard, il suffit de consulter le dernier rapport annuel sur la supervision bancaire publié par la BCT pour s’en rendre compte. En effet, le risque de crédit des banques résidentes s’est aggravé en 2023, reflétant la situation financière réelle des entreprises. Ainsi, le taux de migration moyen des créances courantes vers les créances classées est passé de 1,7% à 2,7%. L’encours des créances classées a augmenté de plus de 10% pour dépasser 17 milliards de dinars, et la part des créances classées dans le total des engagements des banques a atteint 13,6% en 2023 contre 12,6% une année auparavant. Pire, la part des créances classées quatre, autrement dit des créances quasi irrécouvrables, a atteint près de quinze milliards de dinars, soit 86% du total des créances classées. Autant dire que les difficultés des entreprises ont impacté la situation des banques et fragilisé, en conséquence, leurs assises financières.
Est-ce vers cela que s’orientera la politique de l’institut d’émission ? Se pencher sur les besoins des entreprises et mettre une petite parenthèse à son appui financier à l’État ?




Pourquoi écrire des articles trop brefs quand il s'agit de sujets qui exigent au moins 3000 milles mots? Google SEO préfère les articles longs pour établir 'topical authority'? Donc pour le bien de BN donner a l'article la longueur qu'il mérite et soyez sincère avec vos lecteurs, vous pouvez ajouter un 'executive brief' au début pour les fans des articles courts.
La majorité des lecteurs de BN n'aiment pas les articles longs mais il y un public en Tunisie qui veut comprendre les sujets complexes, ce public arabophone et francophone n'a pas généralement accès a des articles qui expliquent des sujets complexe comme la gestion des banques centrales.
sans quoi le dollar serait monnaie de singe, pas monnaie d'échange et de réserve.
la planche revient à faire payer tout le peuple pour des erreurs de ces super diplomés formés à la française.
la suisse veut diminuer sa dette, en réduisant ses dépenses: fermeture de centres de réfugiés, pas d'argent pour réfugiés etc .
le taux en suisse est 0.5%, car pas d'inflation. et 150 k fonctionnaires seulement ...
voilà un exemple à suivre, pour colonisés moutons suiveurs de la france.
WAKE UP !!
Sinon 2025 va etre saignant . Dans 2 ans max KS sera parti au vue ou il ruine le pays

