En maintenant son taux directeur inchangé à 8%, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a provoqué une vague de frustration significative chez les opérateurs économiques. Beaucoup, en effet, s’attendaient à un geste de l’autorité monétaire en faveur d’une détente des taux. L’espoir est déçu. Pourtant, plusieurs paramètres financiers laissaient à penser que l’institut d’émission allait décider, lors de la réunion mensuelle de son Conseil d’administration, d’une baisse de son taux directeur ; à minima de 25 points de base, pariait-on. Cela constituerait au moins un signal de l’autorité monétaire quant à un desserrement progressif de sa politique monétaire. D’autant que le rythme de l’inflation est en train de marquer le pas. La décélération de l’inflation, ces derniers mois, est évidente.
Le temple monétaire de lutte contre l’inflation qu’est la BCT ne semble pas convaincu que l’inflation va poursuivre son trend baissier. « L’inflation reste entourée de risques haussiers multiples sur le court et le moyen terme », prévient le Conseil de la BCT, indiquant dans la foulée les principaux facteurs de risque que sont la volatilité des cours mondiaux des produits de base et de l’énergie, un recul des capacités de production, le stress hydrique et, enfin, la situation encore fragile des finances publiques. Soit.
Ainsi l’autorité monétaire semble avoir opté pour la prudence au détriment de l’audace. Et l’audace pouvait reposer sur les indicateurs monétaires et financiers quotidiens que publie la BCT. Cela faisait longtemps que le volume global de refinancement fourni par l’institut d’émission sur le marché monétaire n’avait pas affiché un niveau aussi bas. L’autorité monétaire a réduit fortement ses interventions sur le marché. L’appel d’offres hebdomadaire de la BCT tourne actuellement autour des quatre milliards de dinars. Une année auparavant, il dépassait allégrement les six milliards de dinars. Certes, entre temps, la BCT a procédé à un achat ferme de Bons du Trésor d’à-peu-près le même montant. Il n’empêche, l’institut d’émission a réduit ses interventions de près de 700 MD à la fin du 3e trimestre 2024 par rapport à la même période de 2023, indiquant par la même que le besoin de liquidité des banques n’est plus aussi tendu qu’auparavant. De plus, les réserves en devise ont été maintenues stables, en dépit des lourds engagements extérieurs du pays. Enfin, le taux de change du dinar a enregistré une quasi-stabilité depuis le début de l’année.
En plus de tout cela, on constate aisément que le resserrement du crédit n’a sensiblement pas freiné la demande de crédit de consommation des ménages. En revanche, elle a impacté fortement la demande de crédit des entreprises, particulièrement, les crédits destinés à l’investissement. Celui-là même qui aurait pu permettre d’éviter le risque d’un « affaiblissement des capacités de production » évoqué par le Conseil pour maintenir inchangé son taux directeur. On ne peut crier au loup alors qu’on a contribué quelque part à l’attirer.
L’audace aurait été de décider d’un desserrement de la politique des taux d’intérêt dans la foulée de l’amélioration de la notation souveraine du pays et de ses perspectives par l’agence de rating Fitch. Malheureusement, l’occasion ne fut pas saisie. Et peu importe si une telle décision va réduire les profits des banques et même de la Banque centrale et du manque à gagner fiscal pour l’État dès lors qu’il s’agit de soutenir le tissu productif du pays et d’empêcher sa dégradation.
C’est la seule source de création de richesses du pays. Il mérite, sinon exige, un meilleur sort. Pour cela, ne convenait-il pas de faire preuve de toutes les audaces ?
Vous étiez plus doux lors du mandat de votre grand ami Abassi. Il vous écrivez sans doute lui-même les questions !
Maintenant reflechissons un peu sur l objet de cet article .
On parle de 0.25 point sur 8% d interet je ne sais pas si vous vous rendez compte 0.25 point , vous pouvez les obtenir en negociation votre assurance credit voir le taux avec votre banquier .
La BCT a raison car l inflation est structurelle lié au budget deficitaire et ceci pour 5 a 6points de base
De plus, la baisse de l'inflation vient de la récession.
Dans ce contexte, heureusement que la BCT est prudente!