Dans le microcosme des tiktokeurs, instagrammeurs et autres créateurs de contenu, c’est l’hécatombe. Le glaive de l’État s’est abattu sur les influenceurs les plus en vue pour, nous dit-on, préserver les valeurs morales. Les écarts de conduite, les gros mots, les gestes suggestifs ou les embrouilles publiques entre influenceurs n’ont plus lieu d’être sur les réseaux tunisiens. « Il est temps de nettoyer l’internet », s’exclamait l’un des fervents soutiens du régime. Un postulat débile dans le monde actuel, mais qui est révélateur d’un état d’esprit général qui tend au contrôle et au totalitarisme.
L’inquisition a fait plusieurs victimes. Certains ont écopé d’un an à quatre ans de prison dans des procès express, beaucoup sont sur la liste des fugitifs ou condamnés par contumace. L’État s’est mis en tête de lancer sa chasse contre ces hérétiques 2.0 pour en faire un exemple. Ce régime se pose en gardien de la morale et du dogme sous les applaudissements des masses qui en redemandent.
La cabale contre les influenceurs a encore une fois fait ressortir les maux les plus hideux qui rongent une société en perte de repères. La haine, l’envie, le voyeurisme, la jalousie, la pudibonderie hypocrite, la méchanceté gratuite, la délectation des malheurs de l’Autre, la religiosité dans son aspect le plus obscurantiste… Autant de sentiments déversés contre un groupe de personnes qui, il y a quelques semaines, étaient des inconnues pour une grande partie de Tunisiens.
Des parents indignés que ces personnes ont pu influencer leur progéniture sont venus donner de la voix chez certains médias. Médias qui ont monté en épingle toute l’affaire et ont en fait une question de danger qui guette nos enfants. Des parents pour la plupart démissionnaires qui se délestent de toute responsabilité, ne contrôlant pas ce que font leurs gamins sur internet, et qui viennent après pleurnicher. Des parents qui, au lieu de se remettre en cause dans l’éducation de leurs garnements, jettent la responsabilité sur les créateurs de contenu et en font la cause de leur propre échec.
Le régime en a profité pour frapper un grand coup, à la fois en contentant les foules et en brandissant l’alibi de la sauvegarde de la morale pour resserrer la vis et étendre la répression. Parce que si vous pensez que ça s’arrêtera au niveau des influenceurs, vous vous gourrez ! Il ne s’agit pas de défendre des personnes, mais des principes. Car maintenant que la porte a été ouverte pour le régime de juger ce qu’est moralement acceptable et ce qui est répréhensible, plus rien ne le stoppera.
Fait intéressant à relever, plusieurs des soutiens du pouvoir ont théorisé sur la chose pour la légitimer et mettre fin au débat. Ils invoquent, de ce fait, l’article 5 de la constitution présidentielle qui dispose : « La Tunisie constitue une partie de la nation islamique. Seul l’Etat doit œuvrer, dans un régime démocratique, à la réalisation des vocations de l’Islam authentique qui consistent à préserver la vie, l’honneur, les biens, la religion et la liberté ».
En se basant, sur cet article ces gens-là nous disent clairement qu’il faudrait que le code pénal soit amendé pour être en adéquation avec la constitution en ce qui concerne la réalisation des vocations de l’islam. Dans ce sens, une loi devrait être promulguée pour définir clairement les atteintes aux bonnes mœurs. Et puis toujours selon l’article 5, ils nous disent que même les libertés sont définies via le prisme des vocations de l’islam, par conséquent on ne peut évoquer la liberté d’expression en dehors du cadre religieux.
C’est ironique comme les choses peuvent tourner. On aimerait bien voir la tête de ces personnes qui ont adoubé la constitution et tout le système qui va avec en invoquant l’exclusion des islamistes. Le conservatisme et le totalitarisme peuvent se présenter sous différents visages.
Car il s agit de sadisme c'est à dire d'un comportement maladif. La sévérité des peines et la futilité des faits reprochés le démontre sans aucun doute.
Le problème ici est que c'est un comportement collectif. De la part d'individus censés bénéficier du plus haut degré de rationalité et d équité.
Qu'en déduire ?
Au vu de l'infantilisme et de la puérilité qui sautent aux yeux, en contrepartie des conséquences terribles de cet infantilisme et de cette puérilité, nous sommes dans un régime capable de toutes les absurdités et dérives PATHOLOGIQUES que seules les dictatures les plus répugnantes et les plus délirantes (khmers rouges, Roumanie de Ceaucescu,régime d'Idi Amin Dada, Corée du Nord etc...) peuvent produire
Il serait peut-être temps de prendre conscience de la gravité de la situation.
Je suis contre la vulgarité qu'elle soit sur les réseaux sociaux, dans la rue ou dans les cafés d'El Mnihla. Cependant, il y a d'autres moyens pour la combattre, surtout lorsqu'on a affaire à des jeunes dans la fleur de l'âge. Un régime qui a la tête sur les épaules et un autre qui a toute sa tête auraient privilégié la voie de l'éducation et de la sensibilisation. Il est bien pédagogue ce régime. Et pourquoi ne pas interdire TikTok tour bonnement en Tunisie? De qui a peur le régime pour le faire? Fi tounis siouda ou fil kharij...
Il faut à mon modeste point de vue qu'une grande partie de la population tunisienne n'a pas les capacités cognitives et le vécu nécessaires pour admettre que la liberté et la dignité de tout tunisiens sont inaliénables et doivent concrètement être protégés continuellement par la Constitution
Il faut se convaincre que cette partie importante de la population est aliénée et ne bénéficie pas du niveau de conscience minima pour exercer une citoyenneté mature et responsable.
Mon avis est peut être prétentieux et futile mais force est de constater que les efforts parfois héroïques de la société civile au cours des 30 dernières années n ont pas des Tunisiens un peuple éduqué lucide et responsable.
Si cela avait été le cas jamais ce régime n aurait rencontré aussi peu de résistance
"réalisation des vocations de l'Islam authentique qui consistent à préserver la vie, l'honneur, les biens, la religion et la liberté"
Comment préserver la liberté en jetant des jeunes femmes innocentes en prison?
Quel honneur on veut préserver? L'honneur de ces jeune filles? Il est clair que cette vocation fait référence a l'honneur de l'individu et non de celui de la société.
Quelle sont ces 'valeurs morales' que les juges veulent protéger?
Les valeur morales les plus importantes en Islam sont l'empathie et la miséricorde (chaque verset commence avec miséricordieux et très miséricordieux).
Est ce que les juges ont ces valeurs morales?
Si la majorité des tunisiens ne sont ni empathiques, ni miséricordieux, est ce que qu'on doit jeter tout le monde en prison.
La majorité de ceux qui condamnent ces jeunes femmes n'ont pas vu leurs Tiktok. Ces jeunes réussissent par ce qu'elle sont authentiques et franches, malheureusement elles vivent dans une société qui valorise l'hypocrisie.
Quelle est la différence entre '?'?' '?'?' '?'?'?' '? '?'?'?'? '? '?'?'?'?' (Le Comite pour la Promotion de la Vertu et la Prévention du Vice) qui a sévi durant de longues années en Arabie Saoudite mais qui a, heureusement, été dissoute sous les ordres du Prince Salmene et ces juges qui prononcent des sentences lourdes à l'encontre de personnes dont le seul crime est d'avoir été vulgaire pour certains et d'avoir osé afficher leurs orientations sexuelles, pour d'autres ? Est-ce que l'intransigeance des sentences prononcées est justifiée ? Avoir la parole leste et afficher une orientation, somme toute naturelle, justifient-ils ce verdict ? Sachant que si on avait écouté ces objecteurs de conscience tutélaires de la bonne parole Cheikh Nefzaoui ou Abu Nawas (pour ne citer qu'eux) auraient été écartelés, leurs oeuvres censurées ! Qui sommes-nous pour nous permettre de juger, de condamner de vouer aux gémonies ? Qui sommes-nous pour dresser ces potences et sacrifier ces jeunes qui, somme toute, vivent dans l'air du temps !? Ils ont conscience des enjeux actuels, en phase avec leur époque dans un monde en constante évolution !
Aucun cadre légal, parodie de justice, déchaînement d'un pouvoir arbitraire inique et pervers, assentiment de toute une part de la population, des vies brisées... vous avez tout dit dans cet article.
Puissent au moins les victimes quitter le pays, si elles le désirent. On aimerait que les pays étrangers réagissent, ouvrent leurs portes et clament leur solidarité.
Que dire, que faire?
Non, non merci @Gg, très peu pour moi, même à mon âge, vieille dame très âgée, d'ailleurs je le déconseille vivement aussi aux plus jeunes.
Je pense que la majorité des parents ne sont pas des experts de l'informatique d'une part
D'autre part une infinité d'outils sont à la portée de tous pour garantir aux enfants de contourner toutes supervisions contrôles parentales
Je me demande sincèrement comment parents peuvent contrôler ce fléau
[Prenant l'exemple de la publicité qui nous bombarde 24/24 comment le parent va t il résister aux tentations de leurs enfants
L'argent de poche, un autres fléau dont beaucoup d'enfant n'ont nullement besoin d'en avoir mais qui voient leurs copains en ont, comment les parents doivent réagir devant problèmes
Beaucoup de questions que ses derniers cherchent vainement des repenses
L'actuel est intégriste par conviction.
Réalisa une quinzaine de tableaux particulièrement inquiétants et sombres
Ce qu il voulait c est dépeindre l'idiotie individuelle et collective la cruauté l'arbitraire la soumission du plus faible et en fin de compte l'aliénation durable de la société ibérique ,aliénation qui allait durer jusqu a la fin des années 1970
Entre-temps l'Espagne avait réduit a néant tout son potentiel de puissance mondiale aussi bien sur le plan économique militaire technologique ou technologique
La situation actuelle de la Tunisie ressemble beaucoup à la société espagnole du début du 19eme siècle
Elle présente des monstruosités a la fois grotesques et répugnantes dignes de Cyclope dévorant ses enfants des Désastres de la guerre ou encore du Sabbat des sorcières
Contemplez ces trois fresques et la Tunisie de 2025 vous sautera aux yeux