
Alors qu’une motion de retrait de confiance est déposée contre lui par 73 élus, en vertu de l’article 51 du règlement intérieur de l’ARP, Rached Ghannouchi préfère jouer sur les mots et se voiler la face.
A la place de motion de « retrait de confiance », le chef du Parlement préfère l’appeler « motion de renouvellement de confiance », laissant croire qu’il est confiant quant à ses chances de rester à la tête de l’Assemblée.
C’est le 30 juillet courant, autrement dit la veille de l’Aïd, que les élus voteront pour ou contre cette motion et décideront s’ils retirent ou non leur confiance en Rached Ghannouchi.
Pour l’instant, la motion de retrait de confiance a réuni 73 signatures par les élus qui l'ont déposée (38 bloc démocrate, 11 Tahya Tounes, 13 bloc de la Réforme nationale, 3 du bloc national, 8 indépendants). Ceci, abstraction faite des 16 députés du parti destourien libre (PDL) - opposant farouche au parti islamiste - qui ont exprimé leur soutien à la motion et dont les signatures ont été refusées par Attayar.
Le total des 89 voix qui se sont pour l'instant exprimées en faveur de ce retrait de confiance, seront-elles alors garanties lors du vote ? Ce sera sans compter les pressions et les marchés politiques qui seront conclus dans les prochains jours dans le but de tuer cette motion dans l’œuf.
En novembre 2019, Rached Ghannouchi a été élu chef du Parlement à la majorité absolue avec 123 voix sur 217. Il demeure très critiqué par l'opposition depuis son investiture. Une séance plénière a été organisée en juin dernier afin de questionner le chef du Parlement sur sa gestion de la diplomatie parlementaire.
S.T
...
Je souhaite qu'il saute de ce poste, mais je suis persuade qu'il a encore au moins cinquante pour cent de chances de rester.
...
Je ne le connais que trop bien dans ses manigances, combines et "relations peripheriques" et il a plus d'un tour dans son sac !
Aux échecs , le joueur qui recule à déjà prévu son coup pour mieux battre son adversaire .
Si l'actuel président de l'arp se soumet soudain à la motion de retrait après toutes ces simagrées , c'est qu'il y a anguille sous roche , et qu'il est sûr de son coup ( ses lieutenants ont dû arranger l'affaire , il y aura des défections , des indécis , des retraits , des intimidations , et des vendus ... ) !
Ne soyons pas naifs !
En politique Tunisienne , tout est une question de prix !
Cheikh al-Khwanjias est un expert en propagande islamiste et en manipulation mais un grand ignorant du point de vue de la culture parlementaire. Le soi-disant « président du parlement », devrait savoir que la motion de retrait de confiance n'a rien à voir avec « renouvellement de confiance », formule qu'il a inventée pour tromper les Tunisiens et les Tunisiennes. Cette motion de retrait de confiance est une prérogative des parlementaires dans le cadre du régime quasi-parlementaire que lui et sa secte ont imposé au pays
Il devrait également savoir qu'il n'est pas « président du parlement » « grâce au résultat des urnes » comme il le prétend (le peuple ne l'a pas élu au perchoir). Il préside actuellement le parlement (avec tous les méfaits qu'il a commis) grâce à la volonté d'une majorité hétéroclite de parlementaires qui sont les islamistes ainsi que les autres parlementaires qu'il a soudoyés. Voilà la réalité.
Pour le reste et quoi que sera l'issue du vote du 30 juillet prochain, le Cheikh des Khwanjias doit savoir déjà que le peuple le vomit et ne veut pas de lui ni au perchoir ni au parlement.
C'est donc un individu néfaste et machiavélique, qui utilise les mots comme des armes et dont les messages implicites et codés, destinés à ses sympathisants et inconditionnels, sont autant de directives et de recommandations. Jamais la Tunisie n'a connu une telle perversité ni une telle duplicité que depuis le "retour" de cet homme détesté, rejeté, agoni, mais qui continue à s'accrocher grâce au soutien d'un entourage zélé dont l'intérêt évident est de perpétuer sa présence. Mais nul n'est éternel, et le glas peut sonner à tout un chacun, à tout moment.