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Gaza - La Maison Blanche tente de désamorcer la polémique déclenchée par Trump
05/02/2025 | 22:30
5 min
Gaza - La Maison Blanche tente de désamorcer la polémique déclenchée par Trump

L'administration américaine semblait faire marche arrière mercredi 5 février 2025 après le tollé provoqué par la proposition de Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza, le chef de l'ONU mettant en garde contre un « nettoyage ethnique » dans le territoire palestinien.

Après un déluge de critiques de la part des Palestiniens, des pays arabes et de nombreux autres États sur le projet d'une prise de contrôle américaine de Gaza et d'un déplacement de sa population, le secrétaire américain d'État, Marco Rubio, a tenu à affirmer que tout transfert des Gazaouis serait temporaire.

M. Trump veut « reconstruire les bâtiments » afin que « les gens puissent y retourner », a-t-il dit.

La Maison Blanche a elle indiqué que Donald Trump ne s'était pas engagé « pour l'instant » à envoyer des troupes à Gaza.

Le président américain a cependant assuré que « tout le monde adore » sa proposition, annoncée au moment où doivent reprendre les délicates négociations sur la poursuite de la trêve. Le Hamas l'a accusé de « jeter de l'huile sur le feu ».

 

Donald Trump a fait cette annonce mardi après avoir reçu à la Maison Blanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple », a rétorqué le président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres va mettre en garde mercredi, devant le comité de l'ONU sur l'exercice du droit inaliénable des Palestiniens, contre toute tentative de « nettoyage ethnique » à Gaza, a indiqué son porte-parole.

Donald Trump a répété mardi que les habitants de la bande de Gaza, en ruines après quinze mois de guerre, pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte, malgré l'opposition de ces pays.


Reconstruire avec des « partenaires »

« Les États-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza », a-t-il dit au côté de M. Netanyahu, parlant du territoire palestinien comme d'un « chantier de démolition ».

Le président américain a affirmé que les États-Unis allaient « aplanir la zone », afin de développer économiquement le territoire. Il a fait le vœu de faire de Gaza la « Côte d'Azur du Moyen-Orient ».

Les États-Unis « ne financeront pas la reconstruction de Gaza », a cependant affirmé mercredi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. L'administration américaine va travailler avec ses « partenaires dans la région pour reconstruire » Gaza, a-t-elle ajouté.

Dans le territoire assiégé, beaucoup d'habitants rentrés chez eux à la faveur de la trêve, excluaient de quitter Gaza.

« Nous sommes revenus malgré les destructions massives (...) Nous sommes revenus parce que nous rejetons catégoriquement d'être déplacés », a indiqué Ahmed al-Minaoui, rentré dans la ville de Gaza.

« Je suis Gazaoui, mon père et mon grand-père sont originaires d'ici (...) Nous n'avons qu'une seule option : vivre ou mourir ici », a ajouté Ahmed Halasa, un habitant de la même ville âgé de 41 ans.

 

« Déclarations dangereuses »

En revanche pour Kfir Dekel, un Israélien de 48 ans qui vit dans la zone frontalière avec Gaza, « le plan de Trump a du sens. Gaza est complètement détruite et il est impossible de réparer tant qu'il y a des gens ». « Laissons les partir et construire leur vie ailleurs, et nous ferons vraiment de ce lieu un îlot de paix ».

Donald Trump avait déjà suscité l'indignation internationale en proposant de faire « tout simplement le ménage » à Gaza et de transférer ses habitants dans des lieux « plus sûrs » comme l'Égypte ou la Jordanie.

L'Égypte, frontalière de Gaza, a appelé mercredi l'Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, à reprendre le contrôle du territoire, d'où elle avait été chassée en 2007 quand le Hamas y a pris le pouvoir.

Le roi Abdallah II de Jordanie a lui réitéré son refus de « toute tentative » de déplacer les Palestiniens, lors d'une rencontre avec Mahmoud Abbas.

Les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et la Ligue arabe ont aussi rejeté le plan américain.

La France a vu des déclarations « dangereuses pour la stabilité et le processus de paix », estimant que l'avenir de Gaza passe par « un futur État palestinien » et non par le contrôle « d'un pays tiers ».

La bande de Gaza est « partie intégrante d'un futur État palestinien », a affirmé de son côté l'Union européenne.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, a en outre rappelé que tout transfert forcé ou expulsion d'un territoire occupé était « strictement prohibé ».

Opposé à l'accord de trêve, le ministre israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich a promis mercredi de tout faire pour « enterrer définitivement » l'idée d'un État palestinien.

 

« Colonisation du XXIe siècle »

L'organisation israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem a elle qualifié le plan de Trump de « fou » et la secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard, a dénoncé une « forme de colonisation du XXIe siècle ».

La rencontre à la Maison Blanche entre MM. Trump et Netanyahu a coïncidé avec l'annonce d'une reprise des négociations sur le cessez-le-feu à Gaza, dont une première phase de six semaines a débuté le 19 janvier, mais dont la suite reste incertaine.

Le Hamas a annoncé mardi que ces négociations avaient « commencé ».

Israël a indiqué qu'il enverrait « en fin de semaine » une délégation au Qatar, l'un des trois pays médiateurs avec les États-Unis et l'Égypte, pour discuter de la poursuite de la trêve.

La première phase a permis jusqu'à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d'environ 600 Palestiniens détenus par Israël, un afflux de l'aide humanitaire et le retour de plus d'un demi-million de déplacés dans le nord du territoire.

La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, avant une dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza.

 

Au total, 251 personnes avaient été enlevées le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas contre Israël, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza a fait au moins 47.518 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 

© Agence France-Presse

05/02/2025 | 22:30
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Commentaires
*******
Hahahahahaha
a posté le 06-02-2025 à 10:02
Des hypocrites, des hypocrites
Les intérêts qui comptent rien dautres. Plus d'humanité ça n'existe plus.
Il y a un projet stratégique pour eux, ils vont y arriver par n'importe quel moyen. Un malin ce blondinet
Il vend le singe et il se fout de son acheteur.
I
Marco Polo
Mais, c'était une blague
a posté le 06-02-2025 à 09:05
Le grand blond va reconstruire et sur ses propres deniers, tout qui a été démoli à Gaza par son prédécesseur ou avec sa bénédiction.
Il regrette quand même qu'il ne peut rien pour les dizaines de milliers de morts.
R.T.
@Agatacriztiz
a posté le 06-02-2025 à 08:48
Mais il a beaucoup plus la folie des grandeurs que malin !
Assimilé au renard rusé plutôt q'un malin .
Il man'?uvre pour arriver à comme dans dialect : " MIN LAHTOU YEFTELLOU CHKAL".
Yesleh halou monsieur cow boy .JONE WAYNE
Agatacriztiz
Trump est beaucoup plus malin qu'on le pense
a posté le 05-02-2025 à 23:32
Trump est beaucoup plus malin qu'on le pense, pour ce qui est du conflit Israëlo-palestinien, il "prêche le faux pour avoir le vrai" chez ses détracteurs et trouve de cette façon le chemin à prendre, plus ou moins "balisé" par les différentes réactions à ses déclarations.
Il finira par imposer la "solution à deux états" que la planète entière semble tout à coup appuyer comme unique et seule solution, fera reconstruire Gaza avec l'argent des petro-dollars et s'imposera ainsi comme le sauveur, contentant et rassurant aussi bien les riches royaumes du Golfe, auxquels il tient comme à la prunelle de ses yeux pour les capacités d'investissement et Israël qu'il défend à cor et à cri pour ses propres intérêts et la surveillance de la région et notamment du canal de Suez.
Ce type est très malin, ne le sous-estimons pas, il est en train de rouler beaucoup de gens dans la farine, y compris Netanyahu...
Pour l'Iran, il a dernièrement "pressé le citron" des sanctions pour le désserrer au fur et à mesure des avancées sur le dossier nucléaire tout en considérant que l'Iran représente un "gros morceau" commercial qui vaut la peine d'être considéré au regard du potentiel des sociétés américaines et au su du soulagement que représenterait la levée des sanctions pour l'économie iranienne.
Pour l'Ukraine, il est vraiment en position de force, gisements de "terres rares" et autres minéraux contre armement, puis, en écartant Zelinsky, négociera la paix avec son ami de longue date Poutine sous forme d'un accord gagnant-gagnant.
Si après ça, il n'obtient pas le prix Nobel de la paix...