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FMI : Des mesures décisives sont nécessaires pour lutter contre l'inflation et réduire le déficit budgétaire
30/05/2018 | 22:29
3 min
FMI : Des mesures décisives sont nécessaires pour lutter contre l'inflation et réduire le déficit budgétaire

 

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Björn Rother, s'est rendue en Tunisie du 17 au 30 mai 2018, pour discuter des plans d'action des autorités dans le cadre de la troisième revue du programme de réformes économiques de la Tunisie soutenu par le Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC).

 

Le FMI a rendu public ce mercredi 30 mai 2018, un communiqué de fin de mission contenant des déclarations de ses équipes qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires :

« Les autorités tunisiennes ont eu des discussions constructives avec l'équipe du FMI sur les politiques nécessaires pour achever la troisième revue dans le cadre du programme MEDC. Les discussions ont connu un progrès significatif. Les autorités tunisiennes ont exprimé leur ferme engagement à agir rapidement sur des réformes économiques urgentes pour paver le chemin vers le passage de la troisième revue devant le Conseil d'Administration du FMI, prévu provisoirement pour début juillet. L'achèvement de la revue permettrait l’accès à 177 millions de DTS (environ 257 millions de dollars), ce qui porterait le total des décaissements au titre du MEDC à environ 1,2 milliard de dollars.

« L'économie tunisienne a montré des signes de reprise au premier trimestre de cette année. La croissance économique à 2,5% (en glissement annuel) était la plus élevée depuis 2014, grâce à une forte production agricole et des exportations dynamiques. Le déficit du compte courant s'est quelque peu amélioré, à la faveur d’un taux de change plus flexible. Les flux d'investissements directs étrangers ont également repris, et le nouveau guichet unique pour les investisseurs "Tunisia Investment Authority" améliorera encore le climat des affaires. Les réformes prévues pour renforcer la gouvernance et améliorer l'accès au financement permettront à la reprise à créer plus d'emplois dans le secteur privé.

« Néanmoins, les risques pour la stabilité macroéconomique sont devenus plus prononcés. L'inflation a atteint 7,7% (en glissement annuel) en avril, son niveau le plus élevé depuis 1991. Les agrégats monétaires et de crédit continuent de croître rapidement et exerceront une pression supplémentaire à la hausse sur les prix au cours des prochains mois. La couverture des importations par les réserves de change a encore baissé. En outre, l'environnement extérieur de la Tunisie est devenu moins favorable ces derniers mois en raison de la hausse des prix internationaux du pétrole et de l'aversion accrue pour le risque sur les marchés financiers internationaux.

« Des mesures décisives sont nécessaires cette année pour lutter contre l'inflation, réduire le déficit budgétaire et protéger les pauvres. Telles sont les conditions préalables à la création de nouvelles opportunités économiques pour les Tunisiens et à la protection des jeunes contre un endettement excessif à l'avenir. L'équipe du FMI est d’accord avec la banque centrale qu’un resserrement supplémentaire des conditions monétaires est nécessaire pour réduire l'écart entre les taux d'intérêt et l'inflation. En ce qui concerne le budget, les trois priorités saillantes à court terme sont de poursuivre les efforts visant à réduire les subventions à l'énergie qui favorisent de manière disproportionnée les plus aisés ; contenir la masse salariale du secteur public, qui est proportionnellement parmi les plus élevées au monde ; et adopter le projet de loi sur la réforme des retraites pour améliorer la viabilité financière du système de sécurité sociale. Des transferts accrus aux familles les plus vulnérables, afin de les protéger de l'impact de la hausse des prix, accompagneront les efforts de réforme ».

 

D'après communiqué

30/05/2018 | 22:29
3 min
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Commentaires (8)

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retraité
| 31-05-2018 17:23
il faut augmenter les prix du carburant en fonction du cours mondial du pétrole mais ou est notre production locale qui est normalement une partie consommée sur place? .
Pour attenuer la hausse sur les classes moyennes et les transporteurs de marchandise et passagers il faut d'abord que l'?tat réduit sa consommation carburant ainsi les sociétés nationales qui sont subventionnées par les contribuables en remplacement les voitures de fonction et les bons d'essence par une indemnité mensuelle forfaitaire pour lutter les abus et installer une taxe forfaitaire pour les gros cylindrés de 2000DT jusqu'à 5000 DT en fonction de la puissance à partir de 7ch car les gros cylindrés sont les gros consommateurs et les gros pollueurs et ils profitent le plus des subventions des carburant par rapport aux petits cylindrés de 4 à 6ch dont les propriétaires sont la classe moyenne et populaires; il y va de la justice fiscale, enfin fare pression sur les tarifs des sociétés publiques de transport en améliorant la qualité et la ponctualité pour e,courager les citoyens de délaisser leurs voitures pour leurs déplacements professionnels et personnels.

Professeur de droit
| 31-05-2018 12:31
Les critiques du FMI sur la gestion du gouvernement YC sont étrangement identiques ceux de HCE et ses fidèles (qui ont puisé certainement à la meme source).
Dommage que l'intervention intempestive de HCE, qui est très impopulaire, finit par masquer le vrai problème :
Ce gouvernement n'est pas capable de gérer le pays.
Comment peut-on s'accrocher pour gouverner avec "Le niveau d'inflation le plus élevé depuis 1991" ? Autrement dit, des résultats plus mauvais que Jebali et Laarayedh ?
Comment ce gouvernement parvient-il à avoir le soutien de la presse ?
Je finirais par donner raison aux paranos qui assurent qu'Ennahdha soutient toujours ce qui n'est pas bon pour le pays.
Jusqu'à quel point ce peuple doit-il souffrir pour comprendre qu'on ne peut pas faire un gouvernement avec des ministres , totalement sans expérience, aux postes-clé ( tourisme, agriculture, investissements,commerce,finances, etc...).

Nephentes
| 31-05-2018 11:49
Votre remarque est très importante

Depuis 8 années consécutives l'UGTT par son obstination imbécile, et aussi son incompétence, coule littéralement notre économie

Le syndicat allemand IGMetall par exemple dispose d'un véritable département d'analystes et prospectivistes économiques

Un rapport annuel faisant le bilan et soulignant les opportunités de l'économie allemande est édité par ce syndicat

Nous on n'a au mieux que des universitaires gauchistes et hurluberlus irresponsables

DHEJ
| 31-05-2018 10:33
Certes que c'est la BCT veille sur ce taux toutefois le Chef de l'Exécutif est incapable de GOUVERNER les sources de l'inflation!


Pour une croissance de 2.5% l'inflation de de 7.7 lors quelle sera-t-elle si la croissance passe à 3%?j?

DHEJ
| 31-05-2018 08:56
Ces pseudos experts du FMI sont-ils des nuls ne trouvant pas la corrélation entre l'inflation et le taux de croissance?!

Pire sont le GAMIN et ses clowns de conseillers!


Le système actuel ne saura que créer de l'inflation et non de la richesse!

SELIM
| 31-05-2018 02:03
Tout le monde connait les causes et les solutions des déficits budgétaires et des comptes courants. Tout le monde sait qu'il faut réduire les subventions "aveugles" pour mieux les distribuer aux plus pauvres. Tout le monde sait que les entreprises publiques opérantes dans les secteurs concurrentiels doivent être cédées. Tous le monde sait que les caisses sociales agonisantes doivent être assainies. Mais l'ugtt, qui bloque toutes les réformes, ne sait qu'une chose : il faut changer de chef de gouvernement ! Je demande à Beji d'arrêter définitivement et clairement cette mascarade de carthage 2 et de chasser son fils du parti pour pouvoir organiser un congrès électif transparent et crédible. Je lui demande aussi d'arrêter de lécher le derrière de tabboubi qui est un boucher et donc insensible à ce genre de délicatesses ! Un président de la rèpublique ne doit pas se mettre au même niveau qu'un vulgaire syndicaliste bloqueur du pays...

takilas
| 30-05-2018 23:20
La Tunisie est massacrée économiquement en raison de l'absence d'économie d'énergie.
Voilà une des raisons pourquoi Youssef Chahed est déprécié, parce qu'il n'offre pas les biens de l'?tat à une certaine catégorie de gens dont essentiellement les sudistes de Gabes et de Mednine qui ne peuvent vivre qu'avec la clémence de l'?tat et puis d'habiter Tunis tout en ayant toutes les commodités possibles et inimaginables et d'être recrutés royalement en gâtés et privilégiés.

Nephentes
| 30-05-2018 23:15
L'histoire se répété parfois :ce discours tenu par le FMI a déjà été prononcé en mars 2001, à 11 000 km de Tunis

Depuis 1997 l'Argentine connaissait une hyperinflation accompagnée d'un endettement équivalent à 2 fois son PIB

L'Etat argentin de l'époque comme l'Etat tunisien aujourd'hui, était mis en question : la règle d'émission qu'il s'était imposée n'était plus respectée et le monopole régalien sur l'instrument monétaire était fragilisé.

Actuellement le risque en Tunisie est de restreindre fortement la liquidité des banques commerciales, et d'imposer à terme un contrôle de change sévère, afin de protéger la Banque centrale et le dinar d'une dévaluation forcenée.

Toutes choses étant égales par ailleurs, L'Argentine a vécu une situation similaire , avec les conséquences suivantes :
les paiements internes et externes ont été largement interrompus, :
les agents ont été pris dans des chaînes d'arriérés, les délais de règlement inter-bancaire se sont allongés démesurément et un moratoire a du être décidé pour éviter la mise en faillite d'entreprises victimes de la crise de liquidité.
Enfin, les transactions réelles ont été directement affectées ce qui s'est traduit, par un nouveau recul de la production, des ventes de détail et même des exportations.

Le seul avantage de ces mesures du FMI en Argentine était de rendre possible le décrochage du taux de change : dès lors que les possibilités de fuite vers le dollar étaient étroitement limitées, on pouvait éviter un effondrement immédiat du peso.

La crise en Argentine devint alors une crise monétaire avec interaction directe entre la destruction du système bancaire et la fuite devant la monnaie nationale.

L'Argentine sous la férule du FMI a cherché à ajuster les bilans bancaires afin de limiter leur exposition au glissement déjà observé du change.

Il s'agissait donc de conforter leur solvabilité, afin que l'anticipation de leur défaillance ne relance pas immédiatement la ruée des déposants, dès que les blocages seraient levés.

On a proposé aux agents une libération plus rapide des dépôts en pesos et un taux supérieur à celui du marché, afin de les inciter à convertir volontairement leurs avoirs.

Ce que vise le FMI en Tunisie c'est imposer une contrainte forte à l'émission monétaire : celle-ci doit être strictement limitée à l'entrée de devises.

La base monétaire (billets et dépôts des banques auprès de la banque centrale) doit avoir pour contrepartie des dollars ou euros.

Autrement dit, chaque dinar créé doit avoir sa contrepartie en dollar:euros, et donc si l'entrée de dollars fléchit, l'émission de crédit d'origine publique (déficit budgétaire) ou privée (crédit aux entreprises et aux particuliers) devrait suivre.

Ce mévanisme conduit la Banque centrale à cesser d'être le prêteur en dernier ressort et à refuser de refinancer (réescompter) des crédits faits par les banques lorsque des entrées de devises ne sont pas suffisantes.

On peut donc considérer que si les banques peuvent créer de la monnaie, comme toute banque en accordant des crédits, leur refinancement auprès de la banque centrale dépend de l'entrée de devises, ce qui peut freiner leur volonté d'accorder des crédits à l'économie lorsque les entrées de devises sont insuffisantes, sauf à accepter de prendre des risques importants.

Les banques tunisiennes ont donc potentiellement et structurellement un problème de capitalisation.

Elles ne peuvent faire face aux demandes de liquidité s'il y a insuffisamment de dollars nouveaux et si les épargnants demandent la conversion de leurs dépôts en cash.

C'est ce qui explique fondamentalement que les banques ne peuvent convertir leurs dépôts de devises en devises réelles.

D'une manière générale, cette contrainte va peser lourdement sur les possibilités d'emprunt et poussera notre gouvernement à chercher "un déficit zéro" de son budget, précipitant la récession, la faisant durer et la transformant en crise ouverte.
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