
La députée Fatma Mseddi a laissé entendre que le véritable objectif des poursuites la visant en vertu du décret 54 était de la faire taire. L’élue a été officiellement informée d’une demande de levée de l’immunité parlementaire à la suite d’une plainte déposée par le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Farouk Bouasker.
S’exprimant le 30 mai 2024 durant « 7/10 » de Khaled Abidi sur radio IFM, Fatma Mseddi a indiqué que la plainte était liée à une déclaration médiatique accordée en août 2022 et portant sur la composition de l’Isie. « J’ai été informée de la demande de levée de l’immunité déposée par le procureur de la République de Sfax à la suite d’une plainte déposée par le président de l’instance… J’avais expliqué que la composition de l’instance était illégale… J’ai appelé à revoir cela et à restituer les deniers publics à dépenser au trésor public », a-t-elle dit.
Fatma Mseddi a exprimé son attachement à la préservation du décret 54 dans sa forme actuelle jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle prévue d’ici la fin de l’année 2024. Elle a affirmé que ce texte avait pour principal objectif d’assainir le climat électoral. La députée a considéré que le président de l’Isie, Farouk Bouasker, avait procédé à une mauvaise interprétation du texte. Elle s’est présentée en tant que victime de ce phénomène.
« Le parlement a un rôle de contrôle… La constitution nous donne les prérogatives de contrôle de toutes les institutions et de tous les ministères… Ce que le président a fait me pousse à m’interroger sur plusieurs choses… À qui profite cela ? Quel est l’objectif de cette mesure ? Cherche-t-on à faire taire la députée Fatma Mseddi en raison de ses positions vis-à-vis de l’instance ? Si un député n’a pas le droit de critiquer l’instance, qui est habilité à le faire ? Dieu ? Je tiens, également, à indiquer qu’il y a un ciblage du décret 54 », a-t-elle déploré.
Fatma Mseddi a été accusée, par le président de l’Isie, Farouk Bouasker, d’avoir répandu de fausses informations. Elle a exprimé son étonnement quant au dépôt d’une plainte au sujet de déclarations de 2022. Elle a considéré qu’il n’y avait pas lieu de comparer cela aux poursuites et aux condamnations visant des journalistes en vertu du décret 54 au sujet d’anciennes déclarations.
La députée est une fervente défenseure du processus du 25-Juillet. Dans de précédentes déclarations médiatiques, elle avait dit espérer que le président de la République soit « plus dictateur ». Plus récemment, Fatma Mseddi a attaqué ses collègues au parlement, qui avaient déposé un projet d’amendement du décret 54, les accusant de chercher à gagner des points politiques. L’élue a ainsi défendu bec et ongles l’application du décret 54, affirmant que le texte permettra d’assainir la scène politique à l’approche de l’élection présidentielle prévue à l’automne 2024.
N.D.
vous vous croyez supérieur aux citoyens
Nous on va en prison si on critique ou interogeons quelques chose, vous vous prenez pour des Dieux