Le professeur en économie et analyste financier, Bassem Ennaifer, est revenu, vendredi 6 octobre 2023, sur l’accord avec l’Union européenne.

L’expert a ainsi expliqué que le fait d’avoir un accord avec l’Union européenne permet à la Tunisie d’avoir des financements et des aides. En fait, le volet commercial, donne un accès libre aux marchés pour certains domaines. Or, les produits européens sont de meilleure qualité et pour compenser cela, des aides financières sont données au pays.

Au micro d’Elyes Gharbi lors de son passage à l'émission Midi Show sur Mosaïque Fm, il a précisé que cet appui traditionnel n’a pas été accordé à la Tunisie depuis un certain moment. Or, cette fois, il a été utilisé à des fins politiques.

Bassem Ennaifer a précisé, ainsi, que « dans l’accord conclu avec la Tunisie, en juillet dernier, l’Union européenne avait affirmé qu’elle allait respecter ses engagements et verser les fonds : un montant de 992 millions de dinars (l’équivalent de 300 millions d'euros) en se référant au budget de l’État. Une aide annuelle qu’on a reçue avant, et qui est devenue périodique après la pandémie du Covid-19 ». Le versement de ces 300 millions d’euros a été programmé pour le troisième trimestre 2023.

Le hic, selon lui, est que l’Union européenne a utilisé cet appui traditionnel, accordé dans le cadre de la coopération, à des fins politiques pour faire pression sur la Tunisie dans le dossier de la migration clandestine. Idem, la Tunisie a, elle aussi, utilisé cet appui à des fins politiques pour défendre ses intérêts.

Pour lui, la Tunisie est dans son bon droit, surtout étant dans une position qui lui permet de faire ce genre de manœuvres politiques.

Interrogé par l’animateur de savoir si la Tunisie pouvait compter sur elle-même, l’analyste financier a estimé que le pays en était capable - mais avait peu de marge de manœuvre - et ce, grâce aux apports des Tunisiens résidents à l’étranger, aux revenus du tourisme, aux importations de phosphate, à une bonne récolte d’huile d’olive et à la maîtrise des deux grosses dépenses de la balance commerciale, à savoir, le pétrole et les céréales.

Cela dit, il a admis que le pays serait en mode survie. Et donc, le budget de l’État aura un seul objectif : le respect des engagements de la Tunisie envers ses créanciers (fonctionnaires, fournisseurs, dettes extérieures) outre sa capacité d’accomplir son rôle social.

I.N.