
Le professeur en économie et analyste financier, Bassem Ennaifer, est revenu sur les récentes déclarations de la ministre des Finances Sihem Nemsia en ce qui concerne le remboursement de la dette en Tunisie, et selon lesquelles la Tunisie aurait remboursé 81% du service de la dette extérieure de l’État, jusqu’à la date du 30 octobre 2023.
Au micro de Wassim Ben Larbi dans l'émission Expresso sur Express Fm, l’expert a rappelé qu’il y a un calendrier de paiement des échéances à respecter et que la veille la Tunisie a payé dans les délais un crédit Eurobond de 500 millions d’euros en principal et plus de trente millions d’euros d’intérêt.
Et de marteler que le fait que la Tunisie respecte ses engagements et toutes ses échéances, en particulier ceux envers les marchés internationaux, est une chose importante à souligner.
Il a noté dans ce cadre : « Cela a permis une hausse du prix des obligations tunisiennes qui sont passées de cinquante dollars à 90 dollars le bond. Certes, on n’a pas retrouvé le prix originel de l’obligation, mais l’évaluation des marchés pour les risques sur l’économie tunisienne s’est améliorée ».
En outre, il s’attend que la note souveraine du pays ne baisse pas lors de la prochaine notation prévue pour le 8 décembre.
M. Ennaifer a noté que le stock des réserves en devises publié par la Banque centrale de Tunisie représente la situation consolidée des réserves détenues dans les banques tunisiennes (du public et du privé). Il a affirmé qu'il aurait été préférable que les fonds en devises servent à investir dans des équipements et de la matière première pour produire plus. Mais, cela dit, le fait que le pays arrive à payer ses dettes demeure une bonne chose. Et de rappeler qu'il y a six mois, le débat portait sur la capacité de la Tunisie à rembourser ses dettes à l’étranger.
L’analyste financier a aussi profité de l’occasion pour rappeler que la croissance en Tunisie dépend de l’agriculture et que l’hypothèse relative à la croissance a été revue à la baisse à 0,9% selon le projet de la loi de finances rectificative 2023, à cause de la baisse de la productivité du secteur agricole causée par la sécheresse.
I.N.
On ne dit pas un bond, on dit une obligation, même si le mot bonds avec un S est toléré, comme une forme d'anglicisme.
Les obligations ne se cotent pas en valeur absolu, 90 USD par exemple, l'obligation cote en pourcentage du nominal.
Je ne comprends pas cette notion de prix originel pour une obligation !! on peut parler de prix à la première cotation, on peut parler de nominal, on peut parler de CDS (pour une obligation d'Etat).
On ne peut pas dire que la croissance économique dépend de l'agriculture et on s'arrête là. Evidemment que le secteur agricole participe à la génération de PIB et il convient dans ce cas d'indiquer le pourcentage de la contribution du secteur dans le PIB?
'l'évaluation des marchés pour les risques sur l'économie tunisienne s'est améliorée' est une phrase très mal formulée, il convient de reformulée autrement : la perception (parce que la valeur d'une obligation souveraine ne donne qu'une indication du risque et non une évaluation) du risque souverain par le marché s'est améliorée.