
Alors qu’il avait habitué l’opinion publique et la presse à une ponctualité implacable, Elyes Fakhfakh a décidé de nous faire languir aujourd’hui. Annoncée, vendredi 14 février 2020, à 18h tapantes, l’équipe gouvernementale d’Elyes Fakhfakh ne sera pas annoncée aujourd’hui. Ce matin-même, le parti islamiste, l’avait appelé à « temporiser ».
Le parti de Rached Ghannouchi, parti majoritaire au Parlement, mène la danse et il tient à le faire savoir. A l’issue de la réunion de son conseil de la Choura, tenue hier soir et présidée par le chef du parti Rached Ghannouchi, Ennahdha a annoncé ce matin qu’il « ne votera pas pour l’équipe d’Elyes Fakhfakh dans sa composition actuelle ».
Dans une conférence de presse tenue ce matin, Abdelkarim Harouni a lancé un dernier appel à Elyes Fakhfakh l’appelant à revoir son plan d’attaque. « Elyes Fakhfakh est mal conseillé, certaines parties le poussent vers la fuite en avant et l’éthique voudrait que les règles du partenariat soient respectées. J’espère qu’Elyes Fakhfakh et Kaïs Saïed réagiront positivement à notre appel » a-t-il affirmé.
Le président du Conseil de la Choura Abdelkarim Harouni avait également affirmé, plus tôt dans la journée sur Express FM : « Ennahdha ne votera pas pour le gouvernement d’Elyes Fakhfakh sous sa forme actuelle. Il est encore dans les délais et devrait temporiser avant de soumettre ce soir la composition de son gouvernement au président ».
En effet, d’après les délais fixés par la Constitution, le chef du gouvernement désigné par Kaïs Saïed a jusqu’au 20 février pour soumettre son équipe au chef de l’Etat.
Une chose est certaine pour l’instant : sans le vote d’Ennahdha, le gouvernement d’Elyes Fakhfakh n’a aucune chance de passer le test du Parlement. Oui, car les députés de Qalb Tounes ne lui accorderont certainement pas leur confiance après qu’il ait décidé que le parti était persona non grata au sein de son gouvernement.
Pour l’instant, le gouvernement Fakhfakh – ou gouvernement du président – ne possède que peu de soutiens officiellement déclarés. Ceux qui ont ouvertement annoncé qu’ils donneront leur confiance au nouveau gouvernement ne sont qu’Attayar, Tahya Tounes et Echaâb. Soit 51 députés au total. 55 si on compte la totalité du bloc démocrate.
Même si on y ajoute les 54 élus du parti de Rached Ghannouchi, le soutien politique au gouvernement Fakhfakh sera très faible et il pourra très péniblement passer, puisqu’il réunira de justesse les 109 voix nécessaires au Parlement.
Si les conditions du parti islamiste sont pour l’instant difficiles à satisfaire - à savoir un gouvernement d’union nationale qui inclut Qalb Tounes – son vote ne sera pas très difficile à obtenir. En effet, Ennahdha pourra accorder son vote même si ses conditions ne seront pas satisfaites. Le parti islamiste ne veut pas risquer d’être accusé par ses adversaires, mais aussi par l’opinion publique, d’entraver le processus de constitution du gouvernement et de participer au flou politique actuel.
Mais Ennahdha seul ne suffit pas. Rached Ghannouchi devra peser de tout son poids pour convaincre d’autres blocs parlementaires, notamment les indépendants, de donner leur voix au gouvernement Fakhfakh.
Alors qu’il avait annoncé espérer « une large assise politique » pour son gouvernement, Elyes Fakhfakh pourrait ne pas l’avoir. Pas s’il continue d’ « exclure » Qalb Tounes, troisième bloc de l’ARP avec ses 38 députés. C’est ce que ne cesse de lui répéter Ennahdha en tout cas, appelant à qui veut l’entendre à « un gouvernement d’union nationale », et brandissant l’argument fallacieux de « l’intérêt national ».
Elyes Fakhfakh pourra, et devra, faire des concessions et réussir des arbitrages délicats afin de ne pas perdre la face. Mais si son gouvernement passe, il passera avec un soutien très faible et devra faire face à une opposition puissante.
Hier, une rencontre décisive mais officieuse a réuni Elyes Fakhfakh avec Rached Ghannouchi et Nabil Karoui. La deuxième en un mois. Une réunion qui n’aurait pas réussi à faire changer d’avis Elyes Fakhfakh d’où le ton menaçant de Abdelkarim Harouni dans la conférence de presse de ce matin. En effet, après la rencontre de Rached Ghannouchi avec Kaïs Saïed hier, le leader islamiste n’a visiblement pas encore réussi à obtenir une volte-face espéré de la part du désignateur et du désigné. Mais les prochaines heures pourraient s’avérer décisives.
On ne sait pas encore qui sera dans le gouvernement à l’heure actuelle. Il reste très exactement une semaine aux délais constitutionnels et les choses peuvent, et vont, changer dans les prochains jours. Mais on sait, en revanche, qui sera dans l’opposition. Qalb Tounes, Al Karama et le PDL constitueront une opposition, certes loin d’être soudée, mais puissante. Elle n’aura aucun mal à faire vaciller un gouvernement au soutien politique très faible et qui aura du mal à faire passer ses réformes.
La Tunisie aura son gouvernement très prochainement, comme a déclaré Rached Ghannouchi, mais à quel prix ? Le gouvernement Fakhfakh pourra, très péniblement, passer devant l’ARP. Mais ce qui l’attend durant son exercice pourrait s’avérer encore plus périlleux…
Synda Tajine


Pour la famille progressiste , il est , avec sa sale image et ses affaires judiciaires , un éventuel allié à la Nahdha , qui ne peut être et ne sera que soumis aux volontés de cette secte .
Il faudra des decennies de convalescence
Il n est pas sur du tout que la democratie puisse y survivre
Sachez une chose Mr E.F. que vous allez vivre l'enfer à la tête de ce gouvernement bancale que vous êtes entrain de soumettre au pays.
Ayant le couteau sous la gorge, vous allez subir les pires moments de votre vie et les Tunisiens avec vous faute d'avoir céder aux caprices de ce vieux chnoc R.G.
La meilleure des façons c'est de les exclures de votre gouvernement s'ils n'acceptent pas vos conditions et non le contraire....
Voilà ce qui vous attend votre sort est scellé par le gourou et oui ! Et même avec le sourire ! (Manai)