
La nouvelle est tombée dans la soirée du 12 septembre : le premier juge d'instruction au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme chargé d'enquêter sur les affaires de formation d'une entité terroriste et complot contre la sûreté de l'État a émis des mandats d’amener internationaux à l'encontre de douze personnes suspectes qui sont en fuite en dehors du territoire tunisien. Les douze personnes visées par cette procédure sont : Youssef Chahed (ancien chef du gouvernement), Nadia Akacha (ancienne directrice du cabinet présidentiel), Mouadh Khriji Ghannouchi, Kamal Guizani, Mustapha Khedher, Maher Zid, Lotfi Zitoun (ancien ministre et dirigeant d'Ennahdha), Abdelkader Farhat, Adel Daâdaâ, Chahrazad Akacha, Ali Hlioui et Rafik Yahia.
Il n’en fallait pas plus pour que la plèbe se lâche et exprime sa mauvaise joie en voyant la liste de noms. Ils se sont acharnés, depuis l’annonce de la décision, à fustiger les noms qui y figurent dont les plus connus ont, évidemment, pris la part du lion. Tout le monde avait une opinion sur la corruption supposée de ces personnes et sur le fait qu’il s’agit carrément de traitres à la nation. Cela est peut-être le cas, mais c’est à ce qui reste de justice de le déterminer de manière claire et sans aucune ambiguïté. A ce stade, nous en sommes encore loin.
Toutefois, il ne fait aucun doute que la populace cherche des sorcières à brûler sur les buchers. La vindicte et la haine le disputent à la bêtise et à l’inconscience. En plus, cette populace a vraiment la mémoire courte et oublie qu’on leur a fait croire la même chose en mettant les Ghazi Chaouachi, Issam Chebbi et autre Jawhar Ben Mbarek en prison. Il s’agit d’une populace qui ne vois pas qu’on lui ressert le même plateau, mais avec d’autres noms et intervenants, juste pour maintenir l’illusion de l’existence de ce fameux complot qui viserait la République. Le plus ironique est que certains parmi ceux qui s’égosillent à parler de complots et qui ont jubilé à l’annonce des noms des douze personnes objets de mandats d’amener s’étaient, auparavant, acharnés à tenter de se rapprocher de Nadia Akacha quand elle était la superpuissante cheffe du cabinet présidentiel. D’autres avaient mobilisé toutes leurs ressources pour faire partie des proches de l’ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed.
Les arrestations de l’homme d’affaires Mohamed Frikha et de l’ancien ministre et dirigeant nahdhaoui, Abdelkarim Harouni, ont suscité un engouement comparable. Tout est bon à prendre pour exciter une foule assoiffée de vindicte. Le sentiment est compréhensible tant il existe une colère profonde contre ceux qui ont dirigé le pays depuis la révolution. Mais il faut rappeler, par souci d’intégrité, que c’est ce même peuple qui a librement voté pour les mettre au pouvoir. Par ailleurs, la politique du régime en place qui consiste à nourrir cette colère ne peut, en aucun cas, faire avancer le pays et il s’agit, au contraire, d’un mode de gouvernance censé cacher l’incapacité à réformer réellement.
Il est incontestable que quiconque ayant volé, porté atteinte ou comploté contre le peuple et l’État tunisiens doit rendre des comptes devant une cour de justice. Pour que cela puisse se produire, il faut une enquête bien ficelée et ensuite un procès équitable où les moyens de défense sont garantis. Il faut également respecter les procédures juridiques à toutes les étapes de l’instruction. Mais nous sommes loin de cela. Le coup d’éclat qui consiste en l’émission de mandats d’amener internationaux contre ces douze personnes, dont certaines sont réellement dangereuses, n’est, en fait, qu’un coup d’épée dans l’eau. Ce n’est qu’un « produit » destiné à la consommation locale puisqu’il est très difficile que ces mandats soient appliqués. Combien de mandats internationaux avaient été émis contre les Trabelsi sans qu’aucun d’eux ne soit exécuté ? Leur nombre est incalculable. Combien de fois Interpol a refusé d’exécuter des mandats de ce genre car il existe de sérieux doutes sur l’indépendance de la justice tunisienne ? Il faut savoir que les autorités internationales n’exécutent pas ce type de mandats quand ils suspectent que la personne arrêtée n’aura pas droit à un procès équitable. Il faut avouer que la Tunisie, actuellement, est loin de donner le bon exemple en cela. Par ailleurs, depuis le 25-Juillet, les représentants de plusieurs pays et organismes supranationaux ont exprimé leurs réserves quant à l’existence d’arrestations purement politiques. La Tunisie a même récemment été rappelée à l’ordre par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples justement concernant des arrestations de politiciens. Ce n’est certainement pas dans ces conditions que les autorités étrangères vont se mobiliser pour exécuter les mandats d’amener émis par la Tunisie.
Cette absence de cohérence porte préjudice à la crédibilité de la procédure et de la justice qui l’entreprend. La question la plus évidente à poser est de savoir comment ces gens sont sortis du territoire tunisien pour que la justice se retrouve aujourd’hui à émettre des mandats d’amener internationaux. Comment un Mustapha Khedher, chez qui des documents dangereux en rapport avec Ennahdha ont été saisis, a pu quitter le territoire alors que le même État s’empresse d’interdire de voyage un Zied Ghanney, sans même daigner lui en donner la raison ? Comment peut-on croire que les prisonniers politiques, jetés en prison depuis février dernier, sont autrement plus dangereux que les noms faisant l’objet de mandats d’amener ? Le même Mohamed Frikha, aujourd’hui arrêté dans une autre affaire, n’a-t-il pas reçu la visite du président de la République, Kaïs Saïed, pour évoquer un programme spatial ? Youssef Chahed n’a-t-il pas été reçu plusieurs fois au palais de Carthage ? Nadia Akacha n’était-elle pas la plus proche collaboratrice du Président ? Tous ces questionnements font que des doutes planent sur cette procédure et sur sa pertinence. Mais, elle aura au moins un mérite : faire planer la populace pendant qu’elle fait la queue pour le pain, le sucre ou les médicaments.



La destruction de notre économie nationale semble être une question au c'?ur de notre Emirat Sakhafounienne. Mais bien sûr, je peux me tromper ici
La Tunisie de 2023 c est un campement de bedouins hysteriques
Un nivellement sans fin qui aboutit concretement a un delire collectif a la recherche de presumes coupables de complots intergalactiques de toutes sortes
impliquant pele mele Satan les Sages de Sion Mickey Mouse et les fabricants de lait entier
Si on en veut tellement a Mr Saed c est qu il est des derniers Messagers de la Verite Revelee
La sortie de ce delire debilo kitsch aura un prix et renforcera paradoxalement la main mise de l oligarchie mafieuse sur le Pays
Dommage / tant pis pour elle et tant mieux à celui qui a su la domestiquer.
Sinon, c'est la même soupe pour calmer les ventres creux.
J'ai 52 ans et 3 enfants et je me suis juré que si KS était réélu en 2024 (Dieu nous en préserve comme la peste, si élection il y à), j'abandonnerais tout ce que j'ai et je quitterais ce pays, car de pays il n'y en aura plus si ce stal était réélu.