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Sami Ben Ghazi : Sonia Dahmani renvoyée en procès malgré l’avis de la Cour de cassation
18/06/2025 | 16:43
2 min
Sami Ben Ghazi : Sonia Dahmani renvoyée en procès malgré l’avis de la Cour de cassation

 

L’affaire ne cesse de susciter l’indignation. L’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani sera de nouveau jugée, mardi 24 juin 2025, devant la quatrième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. C’est ce qu’a expliqué, mercredi 18 juin, Me Sami Ben Ghazi, membre du comité de défense de l’intéressée.

 

Cette nouvelle audience est prévue dans le cadre d’une procédure engagée en vertu du controversé décret 54. Pourtant, selon la défense, le dossier ne devrait pas être examiné par cette juridiction. Me Ben Ghazi rappelle que la Cour de cassation a déjà statué sur ce point, en cassant une première décision de renvoi devant la chambre criminelle et en soulignant que le décret 54 ne s’applique pas aux prises de parole tenues dans les médias traditionnels comme la radio ou la télévision.

« Malgré cet arrêt clair, la chambre d’accusation a maintenu la même qualification juridique et renvoyé le dossier devant la chambre criminelle, sans même attendre la décision des chambres réunies de la Cour de cassation », a dénoncé l’avocat.

 

Dans cette affaire, le risque judiciaire est majeur. La qualification retenue : infraction au décret 54 avec préjudice envers un fonctionnaire public, pourrait théoriquement valoir jusqu’à dix ans de prison.

Le motif ? Des propos tenus à l’antenne, dans une émission radio, où l’avocate et chroniqueuse critiquait les conditions de détention dans les prisons tunisiennes. Une prise de position considérée comme un exercice normal de la liberté d’expression dans n’importe quel État de droit. Mais en Tunisie, ce discours a été requalifié en infraction grave.

« C’était une opinion, une critique d’une réalité douloureuse, comme le font chaque jour journalistes et défenseurs des droits humains dans des pays qui respectent la liberté d’expression », s’indigne Me Ben Ghazi. « Mais ici, c’est devenu un crime. La liberté d’expression elle-même est traitée comme un dossier criminel ».

 

Le message publié par Me Ben Ghazi soulève des questions lourdes. Pourquoi tant d’acharnement contre Sonia Dahmani ? Pourquoi ce traitement d’exception, cette volonté manifeste de la punir pour des mots ?

Depuis son arrestation musclée à la Maison de l’avocat le 11 mai 2024, Sonia Dahmani est devenue l’un des symboles des atteintes à la liberté d’expression en Tunisie. Déjà condamnée à plusieurs reprises, notamment à huit mois de prison dans l’affaire « Heyla leblad » puis à 18 mois en appel dans une seconde procédure, elle fait aujourd’hui face à une justice qui semble ignorer les garde-fous élémentaires.

 

 

R.B.H

18/06/2025 | 16:43
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