Surprise totale des élections du 23 octobre, Hachmi El Hamdi d’El Aridha, s’est déjà autoproclamé président de la République.
Le directeur de la chaine londonienne El Mostaquella vient ainsi de modifier le profil de sa page Facebook en se désignant président de la République dans la rubrique « travaille à… ».
Dans la rubrique Employeurs, il est président de la République depuis … février 2012 (texto).
Est-ce si sûr ? Vu qu’il y a eu violation manifeste de la réglementation lors de la campagne électorale (voir notre article à ce sujet), il n’est pas certain que les sièges remportés par El Aridha soient tous accordés. On attendra la décision de l’ISIE et de la justice à ce sujet.



Hachemi Hamdi demeure cependant une énigme puisqu’il a mené sa campagne sans fouler le sol tunisien. Vu qu’il était à Londres et vu ses promesses farfelues, il a été totalement ignoré par les médias durant la campagne et la précampagne électorale.
Comment alors expliquer ce succès manifeste lors du scrutin ? Sa chaîne de télévision, considérée comme tunisienne par la diaspora assoiffée de médias qui les comprennent, le soutien de plusieurs régions au « docteur enfant du petit peuple» ou les déclarations qui promettent monts et merveilles ? La combinaison a marché en tout cas.

Hachemi El Hamdi a figuré parmi les dirigeants les plus en vue du Mouvement islamique dans les années 80.
Il a ensuite quitté ce mouvement pour se présenter comme étant un islamiste indépendant, proche des milieux du Golfe et du mouvement islamique soudanais de Hassan Tourabi.
Grâce à de solides relations avec certains milieux diplomatiques, il a pu s’installer à Londres et lancer sa chaîne de télévision El Mostaquella financée par des fonds dont on ignore totalement l’origine.
Avec Zine El Abidine Ben Ali, et comme on pouvait le constater durant les années 2000, Hachemi El Hamdi était tantôt un opposant farouche et fort critique et, tantôt, mielleux et très solidaire.