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En tournée dans le Golfe, Jomâa ne demandait pas l'aumône
21/03/2014 | 1
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En tournée dans le Golfe, Jomâa ne demandait pas l'aumône
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La tournée du chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, qui vient de s’achever dans cinq pays du Conseil de Coopération du Golfe, a suscité plein d’espoirs chez les Tunisiens qui en attendaient monts et merveilles et s’attendaient à un flot de pétrodollars.
Qu’en est-il, finalement, au juste ? Peut-on parler d’une tournée aux résultats mitigés ou carrément d’échec comme ont tendance à le présenter certains observateurs ? Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse, et Hakim Ben Hammouda, ministre de l’Economie et des Finances, lors de son passage à l’émission Midi Show de Naoufel Ouertani sur Mosaïque Fm, font le point…

Tenant une conférence de presse, aujourd’hui vendredi 21 mars 2014 au siège de son ministère, Mongi Hamdi, accompagné de Nidhal Ouerfelli, porte-parole officiel du gouvernement, a tenu à préciser, d’entrée, que la tournée a atteint les deux principaux objectifs qui lui étaient fixés, à savoir l’impulsion des relations bilatérales dans leur globalité et la réhabilitation de la destination Tunisie en tant que pôle pour les investissements et pour le tourisme.

Après avoir mis en relief l’accueil chaleureux réservé au chef du gouvernement tunisien et à sa délégation dans tous les pays visités, M. Hamdi a indiqué que les dirigeants de ces pays ont, tous, promis de soutenir notre pays pour faire réussir le processus démocratique et dépasser la situation difficile par laquelle il passe sur les plans, politique, économique et sécuritaire.

Sans présenter de chiffres, le ministre a assuré que les bonnes intentions sont bien là et que la concrétisation des promesses en vue de hisser la coopération à des paliers supérieurs sera confiée à des commissions de suivi. Seul l’Etat des Emirats Arabes Unis a franchi ce cap en donnant son accord à des projets concrets, notamment la réactivation de Tunis Sport City chapeauté par le groupe Abou Khater.

Tout en réitérant, dans une réponse à une question des journalistes présents, que la question du rapatriement de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali n’avait même pas été abordée, dans la mesure où elle est déjà du ressort des autorités judiciaires, M. Hamdi a semblé être vexé par la question de l’absence de toute forme de dons, tant espérée de la part des gouvernants des pays visités.
« Nous ne sommes pas allés demander l’aumône et cela n’a jamais été notre objectif ni même notre intention », a-t-il clamé avec insistance. Il n’y a aucune comparaison à faire entre ce qui s’est passé avec l’Egypte. Une donne dévoilée, peu auparavant, par Hakim Ben Hammouda à Midi Show.

Le ministre des Affaires étrangères, en réponse à des questions portant sur la cause palestinienne et sur la crise interne entre les pays du Golfe, a répété que la délégation tunisienne avait juste quelques heures pour boucler le programme de chaque étape de la tournée. Et la priorité était accordée aux deux principaux points suscités, en l’occurrence la promotion des relations bilatérales et la commercialisation de l’image et la destination Tunisie.

M. Ben Hammouda a dit, quant à lui, que la Tunisie cherche actuellement à attirer l'industrie automobile et aéronautique et les investisseurs des pays du Golfe s’intéressent énormément à ce genre de projets un peu partout dans le monde, sachant que les investisseurs de ces pays n’apprécient pas la routine administrative tunisienne. Il a tenu, toutefois, à ajouter que les réclamations ne sont pas, toutes, fondées à cause du manque d'information sur la réalité des procédures d'investissements en Tunisie.

Les deux ministres s’accordent, donc, à dire que dès le départ, la tournée n’avait pas d’ambitions démesurées comme certains ont voulu le faire croire allant jusqu’à avancer le chiffre de cinq milliards de dollars, sous forme de dons, pour renflouer le budget de l’Etat tunisien, « ce qui est totalement infondé », affirment aussi bien M. Hamdi que M. Hammouda.

Il est bon à savoir que, dans l’état actuel des choses, il est difficile d’avoir les faveurs de tous les pays du Golfe, à la fois, puisque des clivages profonds minent les relations entre le Qatar, appuyé par le Sultanat d’Oman d’un côté, et les quatre autres pays à savoir l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, l’Etat des Emirats et le Koweït.

Toujours est-il que les Tunisiens attendent du gouvernement de Mehdi Jomâa des explications claires et concrètes sur la manière de renflouer les caisses de l’Etat et de boucher les trous béants hérités après deux ans, seulement, de pouvoir d'Ennahdha.

Sarra HLAOUI
21/03/2014 | 1
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