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Tunisie – Hamadi Jebali répond à ses détracteurs
05/12/2011 | 1
min
Tunisie – Hamadi Jebali répond à ses détracteurs
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Le secrétaire général du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali a fait un tour d’horizon de la situation qui prévaut dans le pays et donné sa vision de l’avenir exprimant, à la fois, son optimisme et ses inquiétudes.
Invité de l’émission «Midi show » sur Mosaïque Fm , Hamadi Jebali a parlé de toutes les questions brûlantes d’actualité, tenté de s’expliquer sur les différents thèmes, objet de polémiques, à savoir les sit-in devant le siège de l’Assemblée nationale constituante, le projet sur l’organisation provisoire des pouvoirs, le processus démocratique, la proposition du 6ème califat et autres questions touchant au partage des portefeuilles ministériels.
Mais, en fin de compte, M. Jebali, fidèle à ses principes n’a fait que persister et signer, notamment sur sa vision de la démocratie et de la loi « imposée » par la majorité à la minorité lors de la prise des grandes décisions.


Concernant la situation actuelle dans le pays et la multiplication des sit-in et contre sit-in devant le siège de l’Assemblée nationale constituante, le secrétaire général d’Ennahdha estime qu’il s’agit, en soi, d’un signe de bonne santé et de dynamisme de la société tunisienne et qu’il faut placer dans le contexte démocratique.
Toutefois, les choses semblent être présentées, ces derniers jours, sous un angle pernicieux à savoir une sorte de retour à l’ancienne approche visant une bipolarisation de la scène politique. On essaie de diviser la société et le peuple en « obscurantistes-modernistes » ou « fondamentalistes-démocrates », ce qui est grave selon lui, car la Tunisie ne supporte pas, dans l’état actuel des choses, des affrontements inutiles et un gaspillage des énergies.
Hamadi Jebali accuse des forces occultes, qu’il n’a pas voulu nommer tout en indiquant qu’elles sont connues, de tirer les ficelles. « Oui à l’opposition, mais elle ne signifie pas une action visant à pousser le pays vers une mise à feu, voire vers l’abîme. Ce que je constate, c’est que ces forces sont en train de bipolariser et de diviser le pays », mentionne t-il en substance.
M. Jebali insiste sur le fait qu’avant et après les élections, aucun parti n’a appelé au consensus et au rassemblement sauf Ennahdha qui croit dur comme fer que le pays ne supporterait pas d’être gouverné par un seul parti. «Vous savez, Ennahdha aurait pu avoir la majorité, mais elle n’a pas voulu. Donc, ce n’est pas notre parti qui veut gouverner tout seul, mais ce sont les autres qui refusent de s’associer à nous pour partager le fardeau du pouvoir ».

Après avoir assuré que le futur président de la République aura un pouvoir réel, selon ses dires, Hamadi Jebali a été interrogé sur le rejet de prolonger le gouvernement de Béji Caïd Essebsi ou d’opter pour un gouvernement de technocrates. Sur ce, il a précisé qu’il s’agit d’un faux problème et de préjugés inacceptables. « Qui a dit que la majorité ne possède pas dans ses rangs de bons technocrates et de hautes compétences », s’est-il exclamé accusant les auteurs de cette thèse de faire preuve de mépris et de dédain.
Concernant le régime politique à instaurer, le futur chef du gouvernement assure qu’il ne sera nullement un régime parlementaire strict, mais avec un partage des prérogatives entre les trois présidences.
M. Jebali trouve inapproprié de parler de dictature de la majorité. Il y a des règles du jeu démocratique, que certains veulent renverser, à respecter. Autrement dit, selon lui, il est normal qu’on procède à l’examen et à un débat des différentes questions engageant l’avenir du pays, mais s’il n’y a pas consensus, il est tout à fait logique qu’on passe au vote. Et c’est à la minorité de respecter le verdict de tout vote.

Le secrétaire général d’Ennahdha a répondu à une question concernant ses propos sur le 6ème califat en ironisant sur cette affaire trop médiatisée. Qui pense, un seul instant, que je peux prôner un 6ème califat, s’est-il exclamé avant de dire que ses propos ont été sortis de leur contexte et qu’il voulait évoquer l’esprit d’équité et de justice de cette époque.

Evoquant les rumeurs concernant la distribution des portefeuilles ministériels, M. Jebali a déclaré qu’il était trop tôt pour le faire, par respect pour tous les partenaires d’Ennahdha, avant de démentir catégoriquement les informations selon lesquelles son cousin, Béchir Trabelsi serait nommé à la tête de la Banque centrale de Tunisie. « Aucun parent à moi ne sera nommé à un poste gouvernemental ou de haute responsabilité. C’est mon choix », a-t-il tenu à affirmer.

Traitant de l’étape à venir, Hamadi Jebali a assuré que son parti respectera tous les engagements pris dont notamment celui du délai d’un an pour la durée de la Constituante, d’où la nécessité, selon sa vision, de s’atteler à la tâche et de s’occuper des urgences dont particulièrement, l’emploi, la réouverture des entreprises, la relance du tourisme, car la phase que traverse la Tunisie est délicate. « On fera tout pour la réussir, lance t-il, car un éventuel échec sera celui de tout le pays et non pas celui d’Ennahdha uniquement.
Pour le redressement économique, on fera appel à toutes les parties prenantes dont notamment l’UGTT et l’UTICA.

A propos du secteur de la justice, M. Jebali a réaffirmé qu’aucune tutelle ne sera exercée sur la magistrature, ni d’ordre législatif ni exécutif. Mais la justice transitionnelle devra être appliquée sans esprit de vengeance, ni de règlement de comptes.
Pour la sécurité, le SG d’Ennahdha a indiqué que tout sera mis en œuvre pour l’émergence d’une « police citoyenne, républicaine et sans politisation et qui sera chargée d’assurer la sécurité et la défense du citoyen et du pays. Elle sera, également au dessus de l’Etat et des partis ».

Hamadi jebali a assuré, enfin, qu’il n’appréhende pas les difficultés des responsabilités qu’il sera appelé à assumer. « J’ai sacrifié plusieurs années de ma jeunesse et ma santé pour atteindre ce moment de liberté et de démocratie pour tous les Tunisiens. Et je promets que le pouvoir ne me grisera pas », a-t-il conclu.
05/12/2011 | 1
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