Dans la deuxième partie de l’interview diffusée sur la chaîne Nessma ce soir du mardi 20 octobre 2015, et menée par Borhane Bsaïes, le chef du gouvernement Habib Essid a eu à répondre à des questions à caractère politique.
Concernant ses relations avec les partis de la coalition gouvernementale, M. Essid a indiqué qu’elles sont basées sur la concertation et le soutien constructif. Et même s’il y a, de temps à autre, des critiques, elles sont les bienvenues, a-t-il ajouté, « car la différence est un enrichissement, dans le sens où cela fait partie du jeu démocratique et de la liberté d’expression ».
Evoquant la crise au sein de Nidaa Tounès, le chef du gouvernement a affirmé qu’elle n’a aucune incidence sur l’action gouvernementale, avant de faire remarquer que les différends au sein de ce parti sont ordinaires et peuvent toucher les partis les plus forts.
Il a ensuite abordé la démission de Lazhar Akremi qui n’entame en rien, selon lui, le travail du gouvernement et a précisé qu’il ne sera pas remplacé dans l’immédiat, avant de nier toute intention de procéder à un remaniement ministériel dans un proche avenir. « Cela peut survenir, bien entendu, dans un, deux ou trois mois, mais après une évaluation rigoureuse de chacun des membres du gouvernement », s’est-il, toutefois, repris.
Dans le même ordre d’idées, Habib Essid a parlé de ses rapports avec le président de la République. « Béji Caïd Essebsi n’est jamais intervenu pour m’imposer quoi que ce soit en matière de gestion gouvernementale, mais tout en procédant, de temps en temps, aux concertations d’usage ».
Au volet de la diplomatie étrangère, M. Essid a nié l’existence de toute tension dans les relations avec l’Etat des Emirats Arabes Unis. Il allait reconnaître cette tension avant de se rétracter et la nier, faisant, tout de même, allusion à des déclarations de certains responsables qui auraient pu créer un éventuel litige entre les deux pays.
Revenant sur la situation économique, le chef du gouvernement a reconnu les difficultés dues au climat social précaire, ce qui entraîne un recul des investissements nationaux et étrangers et une baisse du PIB de 25 à 18,5%, d’après ses dires.
Prié de s’adresser aux Tunisiens dans une sorte de mot de la fin, Habib Essid a dit en substance : « J’appelle au travail, puis au travail et encore au travail, rien qu’au travail sans lequel, la Tunisie ne peut pas réussir son pari ».
Sarra HLAOUI