alexametrics
mercredi 07 mai 2025
Heure de Tunis : 23:38
Chroniques
Les sous-doués combattent le terrorisme
17/02/2014 | 1
min
Les sous-doués combattent le terrorisme
{legende_image}
Par Nizar BAHLOUL

Nous sommes le lundi 17 février 2014 et ce n’est pas un jour de deuil. Le président de la République était en vacances dans le Nord-Ouest, à Aïn Draham, pas très loin de Bulla Regia où a eu lieu dans la nuit du samedi à dimanche un énième acte terroriste qui a tué quatre Tunisiens dont trois membres des forces de l’ordre.
Quand les premiers actes terroristes ont eu lieu, le président de la République est sorti faire son speech et, tout en regardant la montagne, il a commencé à crier « Qui êtes-vous ? Vous ne passerez pas, vous ne passerez pas, vous ne passerez pas ! ». Cliquer ici pour voir la vidéo, elle vaut le détour si vous avez besoin de rire un coup en ces temps maussades.
Juste après, le président de la République a annoncé un jour de deuil. Et puis, à l’acte terroriste suivant, il a également annoncé un deuil puis s’est déplacé aux funérailles etc.
Pour le dernier acte terroriste, la chose se banalise. Le président de la République n’a pas décrété de deuil et, pour seule activité, il a téléphoné au Premier ministre libyen pour s’enquérir de sa révolution et du putsch avorté.

Son stratège Tarek Kahlaoui, non plus. Il a rédigé une prose sur son mur Facebook pour donner son analyse sur la situation libyenne, sans aucun mot sur l’acte terroriste en Tunisie, à l’exception d’une reprise d’un communiqué du ministère de l’Intérieur posté près de 24 heures en retard.
Son valet Adnen Mansar, non plus. Il a été pourtant prolixe tout au long de la semaine. Pour s’attaquer aux dirigeants de Nidaa ou pour gloser sur les lois de l’exclusion (son dernier post), Adnen Mansar est brillant. Mais quand il s’agit de proposer du concret pour contrer le terrorisme, l’ « adolescent politique » (surnom donné par son patron) est aux abonnés absents.
Le CPR, le parti présidentiel, a réagi à sa manière à propos de l’acte terroriste. Nombriliste à l’extrême, son seul post du week-end, après les assassinats barbares, a été l’annonce d’une conférence de presse d’évaluation du travail de ses ministres dans les gouvernements de la troïka. Précisons que tous les partis qui se respectent ont réagi à l’acte terroriste.
Les chaînes proches des milieux « islamisto-CPRistes » sont également aux abonnés absents. Elles n’ont prévu aucun plateau télé pour rebondir sur l’événement et montrer le danger qui guette le pays. Dans l’impossibilité de tirer sur la gauche et les « azlem », il vaut mieux se taire en effet.
En bref, l’acte terroriste du week-end dernier n’a pas fait bouger grand monde du côté de la présidence de la République et leurs inféodés. La chose se banalise chez eux. Nos morts se banalisent. Le sang de nos soldats aussi.
Ce sont les mêmes qui ont banalisé le sang de Lotfi Nagdh et ce sont les mêmes qui ont banalisé les terroristes de Goubellat présentés par la chaîne aux fonds inconnus (Al Moutawassat) comme des chercheurs de trésors.

Les opportunistes qui siègent à Carthage sont ce qu’ils sont et il est grand temps qu’ils soient délogés de là où ils sont. Les dizaines de millions de dinars qu’ils jettent en l’air pourraient servir à mieux équiper nos forces de l’ordre. Quant à nous, nous payons ceux qui sont censés représenter la Tunisie et qui, au lieu de ça, dénigrent des composantes de la scène politique et font des propositions divisant son peuple et y semant la zizanie.
En attendant, il faut trouver une solution concrète pour aider nos différents dirigeants de l’Intérieur à affronter ce fléau qui grandit et qui se banalise.
Le ministère de l’Intérieur a beaucoup souffert du passage de Farhat Rajhi et d’Ali Laârayedh. Il a beaucoup souffert des appels haineux et verdicts sans procès lancés par les Sihem Ben Sedrine, Mohamed Abbou, Adnen Mansar, Samir Ben Amor. Il a beaucoup souffert de ses luttes internes d’appareils.
Le terrorisme d’aujourd’hui n’est que le fruit du « révolutionnisme » primitif d’adolescents politiques et du « calcul politique erroné » d’anciens terroristes devenus dirigeants au pouvoir.
Le résultat de toutes ces politiques, dont sont essentiellement responsables des membres d’Ennahdha et les membres du CPR, se compte en nombre de martyrs.
17/02/2014 | 1
min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous